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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 07:33
Révélation de l’épouse d’un ancien ministre au Tchad: « J’ai appris l’exécution de mon époux à la radio nationale »

Le procès de Hissein Habré a repris ce matin avec la déposition de Fatmé Toumlé, épouse d’Haroun Goda, secrétaire d’Etat à la Santé avec rang de ministre de 1984 à 1987. Elle a raconté, devant la barre des Chambres Africaines extraordinaires (CAE), les circonstances dans lesquelles son époux, membre influent de l’ethnie Hajaraï, a disparu et comment elle a su son décès.

A en croire Fatmé Toumlé, tout allait bien entre son mari et le président de la République et c’est lui-même qui a été désigné pour aller négocier avec le Lieutenant Maldoum Ben Abass qui avait crée une dissidence avant d’aller se retrancher au niveau du Géra. Une médiation qui a réussi, indique la dame, puisque Haroun Goda a pu convaincre le Lieutenant à aller s’installer chez eux. Et, après 3 mois passés sous le toit des Goda, Maldoum Ben Abass est appelé par le Président Habré et, quelques temps après, Goda est démis de ses fonctions par décret présidentiel. « Je considère que ce limogeage est une sanction », indique la dame qui informe que c’est le début de la descente aux enfers pour elle puisque son mari était obligé de quitter le domicile conjugal du fait qu’il ne se sentait plus en sécurité. Selon la dame, dix jours après, les autorités se sont rendus compte de l’absence de son époux et 4 membres de la Dds dont Mahamad Djibrine dit El Djonto. Accompagnés de militaires, ils sont venus chez elle pour l’interroger et, n’ayant pas eu de réponses, El Djonto est entré dans le salon avant d’en sortir avec une note écrite par Haroun Goda où il disait à son épouse que l’heure était très grave et qu’il devait partir. Il lui a demandé de s’occuper des enfants et de sa maman. « J’ai trouvé troublant qu’El Djonto puisse être au courant de l’existence d’une note qu’a écrite mon époux pour moi et qui se trouvait à notre salon », s’est inquiétée la dame. Et sans rien dire, ils sont repartis après avoir fait l’inventaire de tout ce qui était à la maison. « Deux semaines après, ils sont revenus avec des militaires et des gendarmes et ils ont pris tout ce qu’il y avait à la maison avant de nous intimer l’ordre de quitter les lieux avant 13h. Tout le quartier était sorti pour assister à cette malheureuse scène ; ils nous ont tous renvoyés sans préavis », s’est-elle désolée. Elle a fait savoir qu’elle était obligée de partir vivre chez son papa avec ses 5 enfants dont le premier était âgé, à l’époque, de 12 ans et avec un neveu de son époux. « Il fallait donc se battre pour l’éducation des enfants, et c’était dur », fait-elle remarquer.

Cependant, cette fonctionnaire, qui dit être convaincue que son époux ne faisait pas de la politique, avoue n’avoir jamais eu d’informations concernant Haroun Goda, jusqu’au jour où elle a entendu à la radio nationale une information qui l’a déstabilisée : « J’ai appris à la radio nationale un communique officiel qui disait : le traître Haroun Goda a été exécuté ». Selon elle, c’était la première fois que l’on parlait d’une personne exécutée officiellement à la radio et c’était une façon de dire aux autres « le tout puissant et influent Goda a été exécuté, les autres, faites attention » du fait que cela est arrivé à un moment où le régime de Habré procédait à la traque des Hajaraïs. Mariama Kobar Saleh

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