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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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5 mai 2016 4 05 /05 /mai /2016 20:26
L’armée ouvre le feu à Léré : un mort et une dizaine de blessés

(Photo illustrative)/. Morts et blessés à balles réelles, arrestations, maisons détruites, obstruction à l’exercice des libertés d’expression et au droit de manifestation publique des membres de l’opposition. C’est le bilan d’une folle journée entre militaires et militants de l’opposition, autrement dit entre moundang du MPS et moundang de l’opposition à Léré. Les moundang sont désormais artificiellement divisés entre le MPS et l’opposition à partir d’une lecture manipulée de leurs mentors politiques

Le gouvernement a eu recours à une force illégale et excessive pour réprimer les manifestations qui ont eu lieu ce matin. Plusieurs jeunes militants de l’opposition, surtout de l’UNDR ont été tués ou blessés dans les échauffourées qui les ont opposés aux militaires. A l’origine de cette situation : le respect de la ville morte déclarée par l’opposition ce jeudi, ont indiqué des sources concordantes à Pala et à Léré

Depuis le matin, des pelotons de policiers et de militaires tout caparaçonnés quadrillaient la ville, contrôlant les véhicules et les piétons à l’entrée de la commune. Objectif : empêcher tout rassemblement et surtout la jonction annoncée avec les partisans des autres partis de l’opposition.

Pris de colère, d’autres jeunes militants sont partis saccager la maison de M. Padaré et le Lycée. Ils ont détruit et emporté plusieurs biens, selon des témoins.

Appelés à rétablir l’ordre, les militaires de Léré et les renforts venus de Pala se sont mis à lancer des bombes lacrymogènes et à tirer à balles réelles, obligeant les habitants de la ville à se terrer chez eux, paralysant ainsi toutes les activités dans ce périmètre.

Les jeunes, qui tenaient à la libération de leurs collègues, ont bravé l’armée en lançant des pierres. Dans ces échauffourées, on a noté un mort, plusieurs blessés graves et des biens saccagés.

Le pouvoir MPS continue de tribaliser. Pas seulement dans les interactions entre citoyens, ce qui serait un mal mineur, mais, pis, au niveau institutionnel. L’exclusion ou l’inclusion sociale sur fond d’identité politique sont érigées en mode de gouvernance des domaines publics. Les forces politiques, qu’elles soient du pouvoir ou de l’opposition, le savent. Les populations le vivent. Le malaise est évident, généralisé et envahissant. Certains le disent tout bas, les autres le taisent, partout c’est la démission ou la résignation. Nul n’a le courage citoyen ou politique d’attaquer le mal à sa source, de l’indexer publiquement, d’afficher une position politique claire à la mesure des incidences gravissimes que ce dernier a sur l’équilibre sociopolitique de la zone, ou d’adopter des stratégies et les mesures conséquentes pour l’extirper définitivement du pays moundang. Peut-être espère-t-on capitaliser sournoisement une base politique ou sociologique facile sur le tas d’immondices. Les couches sociales, sans doute minoritaires, qui en bénéficient s’en accommodent tout en travaillant activement ou passivement pour sa pérennisation.

Quant à l’écrasante majorité des communautés victimes, elles la subissent dans la résignation espérant que la roue de l’histoire tourne assez vite en leur faveur. Les politiciens carriéristes, comme les Pahimi (l’ancien et le nouveau PM), Padaré et autre moundang de service, pour leur part, comme des vautours enragés et assoiffés de chair, sont tous si occupés à disputer le fauteuil au sommet qu’ils ne se préoccupent ni des leviers socio politique qui le sous-tendent ni du podium sur lequel il est posé.

Les élites budgétivores locales, dans les sphères socio-économiques ne sont pas du reste, qui le relayent et l’amplifient par la manipulation de la base, le petit peuple crétinisé, victime consentante et ignorante du lourd tribu des querelles intestines stériles sur l’autel duquel est sacrifié l’essentiel : l’unité des moundang.

Il est grand temps que des moundang , soucieux de l’avenir de leur zone se lèvent pour l’aiguillage du changement de trajectoire du train de leur frères et soeurs ; les désintoxiquer littéralement de l’opium politicien local par la dénonciation sans complaisance de la religion des disciples hypocrites du tribalisme qui ne profite qu’à la féodalité politique et à ses valets locaux, fossoyeur du l’unité.

Quand une maison est délabrée par la division, elle s’offre à des squatteurs de tout poil.

Octave TAINO, correspondant GRAT à Léré

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