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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 10:09

PM RCA

Lundi 27 janvier 2014, Guy-Simplice Kodégué, le porte-parole de la présidence centrafricaine lisait sur les ondes nationales le décret N°14.012, annonçant la constitution du gouvernement de transition dirigé par le Premier ministre André Nzapayéké.  

Une équipe dirigeante réduite à 20, contrairement à la pléthore de ministres du gouvernement précédent, fait de 32 membres.

Manifestement, la volonté politique, au delà de la technocratie recherchée s’est voulue consensuelle, avec des représentants d’anti-Balaka (1) et Seleka. 
Des ajouts qui à terme pourraient se révéler être explosifs !

Egalement une quête de parité, avec sept femmes, dont le maintien de la figure emblématique, Marie-Noëlle Andet-Koyara, au C.V long comme le bras, comme gage de crédibilité, au vu de son sérieux, de son professionnalisme et de son excellente réputation internationale.

- Isabelle Gaudeuille, précédemment Contrôleur générale du Conseil Permanent chargé de la Réforme de l’Administration Centrafricaine (CPRAC) sous le gouvernement Tiangaye devient ministre de la Justice. 
- Florence Limbio, ancienne cadre supérieure de la BEAC à l’Economie et au Plan. 
-Tandis que la doctoresse Marguerite Samba hérite de la Santé, des Affaires sociales et des Actions humanitaires.
- Gisèle Bedan quant à elle est à l’Education nationale, un domaine qu’elle connaît très bien, elle vient de la société civile, étant ancienne directrice d’un centre de formation privé à Bangui. 
- Antoinette Moussa Montaigne, doctoresse en Droit, une expatriée qui a passé 22 ans en France, et qui était encore il y a peu en 2012, conseillère à Bussy St-George en France, à la Communication et à la Réconciliation nationale.
- et enfin, Gertrude Zouta, ancienne Secrétaire générale de la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA) et sœur de feue l’ancienne Directrice générale de Radio Centrafrique, Delphine Zouta, au Commerce, un domaine qu’elle maîtrise. 

Côté hommes, Herbert Gontran Djono Ahaba, juriste de formation et neveu de Michel Djotodia, reste au gouvernement, en troquant le ministère des Mines et du Pétrole où il y était ministre d’état pour l’Equipement et les Travaux publics, tout en conservant son titre de ministre d’état.
Il est avec Mme Koyara les deux seuls ministres d’état.
- Arnaud Djoubaye Abasene, accessoirement cousin de Michel Djotodia, idem, conserve son maroquin au ministère des Transports et de l’Aviation civile. 
- Abdallah Kadre Hassane, Ingénieur statisticien et économiste, reste au gouvernement, ex ministre délégué des Finances sous Bozizé, et Ministre de l’économie, du Plan et de la coopération internationale sous Djotodia, il gère désormais le ministère des Postes et Télécommunications.
- Aristide Sokambi, avocat de formation, lui aussi reste en poste à l’Administration du territoire et de la Décentralisation.
- Gaston Mackouzangba, ancien ministre résident de la Sangha Mbaéré mute, de la Fonction publique pour le secrétariat général du gouvernement, au profit d’Eloi Anguimate.

Le ministère très régalien et hautement sensible de la Défense a été confié à un militaire, le général Thomas Théophile Timangoa, la Sécurité publique échoit à Denis Wangao Kizimale, un revenant, il était ministre de la Fonction publique sous Patassé.
Le brûlot de l’intérieur au colonel Thomas Théophile Timangoa
Le très sensible ministère des Affaires étrangères à Toussaint Kongo Doudou, ancien Conseiller principal en communication/porte-parole du Bureau Politique des Nations Unies au Mali prend les Finances, le Budget lui revient à Remy Wakoro.
Les Mines et l’hydraulique pour Olivier Malibangar, le grand frère de “Cooper” Christian Malibangar, le basketteur international parti trop tôt; l’Economie forestière à Hyacinthe Toukouye

Plus symptomatique mais habile, Léopold Narcisse Barra, quasi inconnu de la population, et s’affichant représentant des milices d’auto-défense Anti-Balaka, nommé à la Jeunesse et aux Sports.
Un ministère dédié, quand on sait que la reprise de la spirale de la violence à Bangui n’est pratiquement que le fait de ‘jeunes gens’ désœuvrés, en mal de vengeances et de représailles aveugles. 

EN FINAL….
UN gouvernement resserré, se voulant technique et apolitique, et devant, dans cette Centrafrique replongée dans une flambée de violence, stopper l’agonie, rétablir la paix et l’autorité de l’Etat en moins de 12 mois. C’est très court comme délai.
A l’évidence, le premier ministre avant même de faire un pas, devra marcher sur des œufs, tellement les enjeux sont importants, et l’aventure plus que très risquée.
La versatilité centrafricaine pourrait lui être fatale.
Soutenu un jour, honni demain.

Et ce ne sera pas dans le panier de crabes des politiciens nationaux qu’il trouvera des appuis au cas ou…
Martin Ziguélé, se mettant depuis les Accords de Libreville en réserve de la république pour les prochaines élections qu’il espère bien gagner, et aimant manipuler certains de ses compères en les laissant aller au feu, comme ce fut le cas de Nicolas Tiangaye, ne réussit pas, de nouveau à imposer une de ses créatures.
Il perdit patience il y a deux jours, dans une tentative vaine et autiste de contestation de la nomination du premier ministre, qu’il voulut être attribué à un des siens.
Son entêtement hors du temps et de tout sens des réalités, à constamment ne faire que de la politique politicienne a causé l’implosion du ‘machin’, l’A.F.D.T, qu’il avait concocté avec soins, avec la complicité de Nicolas Tiangaye comme devant devenir le bastion incontournable pour les future présidentielles.
Ses excès et son besoin de jouer au Gemini cricket pour les autres ont fini par lasser trois partis partenaires venant de claquer la porte avec fracas, sonnant l’enterrement sans gloire de l’A.F.D.T.
Son piège s’est refermé sur lui.

LA CHEFTAINE CHEFFE….. 

La présidente C.S.P applique à la règle cette phrase célèbre de Jacques Chirac :

“Un chef c’est fait pour cheffer” 

Se dégageant des directives occidentales, au point de faire bafouiller Yamina Benguigui, la ministre française déléguée chargée de la Francophonie, lorsque la question lui fut posée sur le refus de Mme C.S.P de précipiter les élections.
Aux grenouillages de Ziguélé, elle n’eut qu’un mot : “Ca ne me regarde pas !”

Le premier ministre d’entrée fut instruit de ses directives.
Elle préside, il gouverne.
Une révolution, en comparaison d’avec l’amateurisme et la gouvernance villageoise du gouvernement précédent.
Avec un président chef de tribu moyenâgeuse, euphémiquement incapable, et un premier ministre zombie brouillon.
Sandra Martin-White 

 

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