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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 15:26

Sud Soudan

La signature d'un cessez-le-feu le 23 janvier a permis d'envisager des solutions politiques et humanitaires à la crise qui s'est emparée du pays depuis la mi-décembre.

L’héritage du père de l’indépendance du Soudan du Sud, John Garang, mort le 30 juillet 2005, suscite bien des convoitises. Tandis qu’ils s’apprêtaient à se disputer le pouvoir politique lors des élections prévues pour 2015, le président Salva Kiir et son ancien vice-président entré en dissidence, Riek Machar, ont finalement décidé de prendre les armes, avec l'espoir de rafler l'or noir du jeune Etat. Depuis la mutinerie de la garde présidentielle du 14 décembre 2013 à Juba, la capitale du pays, les combats entre forces loyalistes et factions rebelles ont fait tâche d’huile, convergeant rapidement vers les provinces pétrolières du Jonglei et d’Unité.

Longtemps inconciliables, Kiir et Machar ont finalement conclu un cessez-le-feu jeudi 23 janvier à Addis-Abeba sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), l’organe de coopération régionale regroupant Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, l’Ouganda, le Soudan et le Soudan du Sud. Aucun accord n’a cependant été trouvé au sujet de la libération des 11 fidèles de M. Machar, emprisonnés dans la capitale. A peine éteintes, les tensions ont refait surface dès vendredi 24 janvier près de la frontière soudanaise, où des tirs ont été entendus.

«Les forces de Salva Kiir attaquent actuellement nos positions dans l'Etat pétrolier d'Unité», dans le nord-ouest, a affirmé Lul Ruai Kuang, porte-parole des insurgés, avant d’ajouter qu'une autre offensive avait été repoussée dans l'Etat de Jonglei, à l'est. Le porte-parole de l’armée a répliqué en assurant qu’il n’était pas au courant de nouvelles violences, mais que si des combats avaient eu lieu, «c’est parce que les rebelles ont attaqué

Déjà, à la mi-décembre, Salva Kiir avait expliqué l’irruption des violences en accusant Riek Machaar de préparer un coup d’Etat. Mais de nombreux observateurs ont depuis contesté cette version des faits. Pour le chercheur ougandais Mahmood Mamadani, interrogé par The East African, la rébellion est née d’une «tentative du président de prévenir un vote de défiance en démantelant les structures du contre-pouvoir dans le but de s’accaparer l’autorité étatique.» Une opinion partagée par le consultant indépendant Gérard Prunier.

La crise politique couvait depuis le mois d’avril 2013, lorsqu’après avoir annoncé sa volonté de se présenter au scrutin présidentiel de 2015, Riek Machar avait été déchu de ses pouvoirs spéciaux par le chef de l’Etat. Le 24 juillet, il était renvoyé et rejoignait l’opposition, souscrivant ainsi à sa diatribe contre la prévarication du pouvoir. Salva Kiir était accusé de mener une politique de plus en plus conciliante à l’égard de Karthoum, «afin de disposer de fonds suffisants pour assurer sa victoire électorale», selon les mots de Gérard Prunier.

Si l’accord signé le 23 janvier 2013, permet d’entrevoir une sortie de crise, la situation sur le terrain reste pour le moins tendue. Les rebelles ont particulièrement mal vécu le soutien logistique apporté par l’Ouganda aux forces armées du Soudan du Sud (SPLA) et la sécurité est précaire.

«Je ne pense pas essayer de regagner ma maison maintenant car j’ai peur de me faire tirer dessus», témoigne David Gai, un réfugié sud-soudanais. Les pourparlers, encouragés par les acteurs régionaux mais aussi par la Chine qui importe du pétrole en provenance du Soudan du Sud, doivent reprendre le 7 février prochain. Lu pour vous sur The East African, Le Monde, SBS 

 

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