« Aujourd’hui quand deux filles se battent à Ndjaména, c’est aussi à cause de l’amour que chacune d’elle porte pour une autre fille. Un triangle amoureux entre lesbiennes qui a certainement mal tourné à cause de la jalousie. De la polyandrie entre lesbiennes ». C’est par ces propos que notre guide qui se fait appeler « Savimbi » nous fait entrer dans le secret des lesbiennes de Ndjaména. « Moi je vis de ça car je suis un entremetteur. Elles me connaissent toutes. Ce sont des affaires » lance « Savimbi » en nous montrant la fenêtre d’une chambre qui laisse voir une lumière rouge tamisée. « C’est chez Fafa, une de mes clientes. Elle n’aime que les européennes et les arabes…»
Les pratiques lesbiennes atteignent des proportions insoupçonnées dans la capitale tchadienne en pleine mutation. Ce phénomène est devenu monnaie courante dans des milieux jusque-là non atteints. Même, certaines femmes mariées n'y échappent pas. Elles s'adonnent à cette pratique durant les séances de retrouvailles périodiques qu'elles organisent dans des milieux clos. Même le monde estudiantin voire professionnel est touché de pleins fouets par ce phénomène passé sous silence. Il y a trois mois de cela, un couple de lesbiennes a été pris par la police dans une auberge à Ndjaména. L’une mariée, mère d’un enfant et l’autre célibataire. Chacune d’elle a payé 250 000 avant d’être libérée… La corruption est passée par là ! Moursal, Milezi, Bolobo, Ridina, Toukra, Fondoré, Sabangali, Gassi, Amsinéné, Farcha, etc sont des repères de lesbiennes. Tchadiennes, camerounaises, françaises, soudanaises, Nigérianes, centrafricaines, nigériennes, libyennes, etc, donnent du tonus à cette pratique contre nature. « Je suis habitué à régler les scènes de ménage du quartier, mais de plus en plus je gère celle des lesbiennes » a susurré un policier.
Les tchadiens ont toujours condamné cette relation entre deux personnes de même sexe, jugée contre nature et condamnée par la censure sociale. Face à cette censure, les lesbiennes se sont cachées pendant longtemps. Elles entretenaient des relations amoureuses dans la cachette et la discrétion la plus absolue. Cependant depuis un moment, nous constatons qu'elles s'affichent et exhibent leur appartenance à ce club sans honte ni vergogne mais avec une fierté inexplicable. En effet, le lesbianisme est récurrent dans notre société. Comment sont-elles arrivées là ? Les raisons avancées sont diverses.
La nommée F.A. est responsable dans un magasin qui vend des produits cosmétiques. Divorcée, mère de deux enfants, elle est lesbienne. Elle se laisse aller à des confidences « Je le suis devenue depuis le collège. A l'époque, j'étais dans un établissement exclusivement réservé aux jeunes filles. Je faisais également partie d'une équipe de basketteuses. Ce fut le début d'une nouvelle vie pour moi ».
Les étudiantes sont aussi contaminées : « Je suis devenue lesbienne à cause de ma voisine de chambre. À chaque fois que je m'apprêtais à prendre mon bain, elle ne cessait de me complimenter pour ma belle poitrine. Un jour, elle m'a caressée les seins. Contre toute attente, j'ai éprouvé un vif plaisir. Du coup, je l'ai laissée faire. Depuis lors, j'ai pris goût à ses attouchements ». Le propos est d'une étudiante.
Un autre témoignage d'une étudiante qui préfère garder l'anonymat, en dit long sur l'ampleur du phénomène dans ce milieu. « C’est par le biais de l'internet que j'ai connu une fille camerounaise, lesbienne qui m'a ensuite influencée. Elle habite à Kousserie. Sur le site, elle avait fait une annonce comme quoi, elle est à la recherche de fille lesbienne, tout en prenant le soin de notre « les hommes à s'abstenir ». Comme j'étais connectée, j'ai échangé des messages avec elle. Par la suite, cela a abouti à des échanges de numéros téléphoniques. Depuis ce jour, on échange des messages de déclaration d'amour. Notre première rencontre a eu lieu chez une de ses amie à Farcha ; elle aussi lesbienne. Depuis notre rencontre, on s'adonne à des caresses très osées, chaque fois que l’occasion se présente.
NA est mariée à un employé d’une grande Banque. Elle se livre à un témoignage poignant « Mon mari rentre toujours ivre et n’arrive jamais à me satisfaire sexuellement. Pour éviter les autres hommes et surtout les maladies, je préfère me satisfaire avec une amie soudanaise… ça se passe bien entre nous. Il faut dire que je ressens à chaque rencontre un plaisir que je n'ai jamais connu avant. Je suis dépendante de ses caresses sexuelles »
« Le milieu est très lucratif » nous informe une centrafricaine. Réfugiée au Tchad depuis 3 ans qui avoue nourrir sa famille avec cette pratique qui paye mieux et te donne un énorme plaisir sans te fatiguer.
Certaines affirment ne jamais avoir été satisfaite par un homme, les femmes ne jouissant pas aussi vite que les hommes, et pour qu'une femme arrive à ce niveau de plaisir intense, il lui faut des préliminaires et autres petits câlins. Or la majorité des hommes, au cours des ébats sexuels ne prête presque pas attention aux différents détailles. Ils préfèrent passer directement à l'acte et éjaculer sans se soucier de ce que ressent leur partenaire. Seuls, la satisfaction et le plaisir libidinal le préoccupe
Nombreuses sont ces jeunes filles qui pratiquent l'homosexualité et qui ont des attirances pour des femmes malgré elles. Elles naissent, grandissent et finissent par accepter ces désirs sexuels qualifiés de contre nature.
Certaines filles sont devenues lesbiennes par curiosité ou par gôut de lucre. Elles voulaient essayer afin de voir ce que cela faisait et de fois pour se faire un peu de sou et y sont restées au point que les hommes ne leur disent plus rien… C’est le cas de ces deux policières qui ne ratent aucune occasion pour se faire plaisir même au commissariat.
Les lesbiennes revendiquent leur liberté et le droit de s'aimer. Elles se distinguent à travers des alliances qu'elles portent au petit orteil du pied comme pour dire qu'elles sont occupées. Bientôt, elles vont s'embrasser en public, se promener la main dans la main... Se tabasser, se quereller, s'injurier pour une autre fille au vu et au su de tous. M Meurdé.