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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

Tel: 00221 77 545 27 63/ kodjeteke@yahoo.fr /grattchad@yahoo.fr

                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

23 novembre 2010 2 23 /11 /novembre /2010 10:48

Mounira2.jpg

 

 mahamat-saleh-haroun1

 

Il y aceux qui creusent les blessures de l’histoire tchadienne et ceux qui veulent les guérir. Allahissem Miangar  appartient à la seconde catégorie. Ce jeune  journaliste est l’un des rares à délivrer un message d’espoir en faisant découvrir un « Autre Tchad »  au Sénégal par le truchement de son association « Option Excellence ». Option Excellence est une association dont la mission est de promouvoir l'excellence dans le domaine des arts et de la culture.

Par sa créativité et son patriotisme, les étoiles tchadiennes comme le Cinéaste Mahamat-Saleh Haroun, lauréat 2010 du Prix du Jury au Festival de Cannes; le rappeur et écrivain Kaar Kaas Sonn;  la chanteuse Mounira, symbole complet de la femme dans un Tchad qui, au nom de la guerre, a laissé fermenter la haine contre les femmes ; l'écrivain ALi Abdel Rahamane Haggar brilleront les jeudi 25 et vendredi 26 novembre à Dakar.

Cette grande manifestation, une première pour les artistes tchadiens à Dakar est organisée en partenariat avec l'artiste Didier Awadi et l'Institut Français Léopold Sédar Senghor (Ex CCF).

 Le Tchad, nous le savons, regorge de richesses culturelles et naturelles aussi nombreuses que diverses sur lesquelles reposait une part importante de notre dynamisme économique et qui faisait la fierté de notre peuple hier.  Tout se passe aujourd’hui comme si on ne voyait pas l'indispensabilité de dérouler le tapis rouge à nos artistes et protéger la création pour assurer la culture de demain.

Au nom de la culture, que les tchadiens deviennent adultes. Il faut construire un « Autre Tchad », non pas en manipulant les armes pour diviser mais en restituant objectivement la mémoire collective. Soyons distincts. Après tout, ce n'est pas le pays qui prête vie à la culture, mais la culture qui prête vie au pays.

Bravo « Option Excellence » ! Bravo Allahissemn Miangar ! Bravo à nos artistes!

Pour des informations additives : option.excellence@yahoo.fr ou (+221) 77 235 92 92 / 76 525 93 93

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 11:14

Le Festival mondial des arts nègres verra la participation de 2400 artistes représentant les pays africains et la diaspora, a-t-on annoncé lundi auprès de la délégation générale en charge de l’organisation de cette manifestation.


Selon le délégué général du festival, prévu du 10 au 31 décembre prochain, M.Abdou Aziz Sow, «pas moins de 2400 artistes sont attendus» à cette manifestation, lors de laquelle chaque pays d’Afrique sera représenté par 30 artistes, tandis que le reste des participants sera issu de la diaspora et du Brésil en sa qualité d’invité d’honneur.


M.Sow dont les propos sont rapportés par des médias locaux, a ajouté que la cérémonie d’ouverture du festival devrait attirer 60.000 personnes, au moment où des écrans géants seront installés à travers les quartiers de Dakar et les villes de l’intérieur du pays.
Pas moins de 2500 danseurs et figurants ont été, par ailleurs, retenus pour exécuter la chorégraphie d’ouverture de cette manifestation, et ce à travers un spectacle axé sur «la formidable aventure du peuple africain à travers les âges».
«L’ambition de l’organisation, c’est de réussir un Festival populaire, largement ouvert sur toutes les compétences, toutes les capacités que nous avons dans tous les domaines et dans les quartiers avec même des initiatives individuelles», a notamment dit M. Sow.
Le délégué général a, en outre, déclaré que le Sénégal espère une «présence massive» à cette manifestation culturelle de dirigeants africains.


Il est à rappeler que le festival sera également marqué par l’organisation d’un forum sur «la renaissance africaine» en parallèle avec d’autres nombreuses manifestations culturelles.
Le forum évoquera «l’apport des peuples noirs à la civilisation universelle, dans un contexte de mondialisation», ont annoncé les organisateurs de cette manifestation dont les activités culturelles se tiendront alternativement à Dakar et à Saint-Louis (260 km au nord de Dakar).

R.C

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 12:11

Drapeau

À l’occasion de la proclamation de la République du Tchad.

                        «  Le Tchad notre case commune ».

Date : le 27 Novembre 2010 de 10 h à 18 h à la Bourse de travail, 3, rue du château d’eau. 10è arrondissement de Paris Métro République.

            Coordination : Professeur Balaam Faustin Facho.

Thèmes des débats :

            Thème 1 : Ethnicité et démocratie : le Professeur Ngakoutou Timothée.

            Thème 2 : Etat-Nation : Mr Souleymane Abdallah.

            Thème 3 : Education et culture démocratique : Professeur Fékoua Laurent.

            Thème 4 : La bonne gouvernance : Antoine Bangui.

           Toutes les autres  contributions seront la bienvenue.

La conférence est ouverte à tous les tchadiens ainsi qu’aux autres africains et non africains.

Contact : Professeur Balaam Facho. e-mail :

facho_balaam@yahoo.frFr  ou solon61@hotmail.co

                               Le coordinateur : Professeur Balaam Facho.

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 11:05

SIAO-Tchad.jpg

participent au salon depuis 5 éditions. Cette année, ils sont très représentés. 17 artisans de divers corps de métier de l’artisanat et une participation au niveau ministériel.

Jamais les produits artisanaux tchadiens n’ont été aussi présents à Ouagadougou dans le cadre d’une édition du SIAO. 17 artisans représentant différents corps de métier ont fait le déplacement du pays des Hommes intègres. Maroquinerie, tissage, broderie, sculpture, peinture, vannerie, fonderie, parfumerie, bref, divers corps de métiers de l’artisanat tchadiens y sont représentés.

Cette forte participation s’explique par la volonté de l’Etat tchadien d’accorder plus de place à l’artisanat. Cette participation est aussi due au dynamisme de Mahamat Allahou Tahir, le ministre du développement touristique et de l’artisanat du pays de Idriss Déby Itno. L’artisanat contribue pour 15% du PIB tchadien mais l’objectif, « c’est d’aller au delà de 20% les années à venir », déclare Adoum Hérinaji, le président de la Fédération nationale des artisans du Tchad (FENAF). Le potentiel y est. La volonté politique aussi commence à venir. Il n’y a donc plus d’obstacle pour le décollage de ce secteur. Le gouvernement a contribué financièrement au déplacement des artisans.

Ce pays dispose de trois stands au SIAO 2010 dont deux dans le pavillon marron climatisé et le troisième dans le pavillon vert. La participation se passe bien jusque- là, selon le président de la FENAF. Et il promet une plus grande participation du Tchad aux éditions à venir du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou.

Moussa Diallo

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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 10:28

Livre-copie-2.jpg

Par Samafou Diguilou Bondong

Comment le singe réussira-t-il à échapper au caïman après avoir dévasté son verger merveilleux ? Qui est réellement Dadegouli, le lépreux, qui a épousé la belle Mam contre un panier de mil ? Comment Djian sera puni de sa gourmandise ? Découvrez les réponses dans ces trois contes traditionnels mêlant la ruse, l'amour et la magie.

2010 • 48 pages   Prix éditeur : 8 € 7,60 € / 50 FF
/ Harmattan

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29 octobre 2010 5 29 /10 /octobre /2010 15:09

Rodrique.jpg

Au terme de sa résidence de création, le jeune chorégraphe présente « Leda », ode dansée à l'Afrique.

Son père est musicien, sa mère est une ancienne danseuse du Ballet national tchadien. Rodrigue Ousmane, lui, voulait être professeur de maths. Après un bac scientifique, il a commencé des études supérieures, puis quitté la fac pour suivre les élans de son cœur. Danser, voilà ce qui importait.

À N'Djamena, le jeune homme a créé sa compagnie, Nagdoro (qui signifie « On peut ») et trouvé son style à partir d'une base hip hop mâtinée de danse traditionnelle et de danse contemporaine.

Pourquoi ce nom ? « Parce qu'au Tchad, c'est difficile de faire du hip hop, il n'y a pas de formateur, pas de chorégraphe. Moi, le hip hop, je l'ai découvert à la télé. J'ai essayé de surmonter ces difficultés en trouvant autre chose. Notamment en m'inspirant des danses traditionnelles, très riches et très diverses au Tchad où il existe plus de 130 ethnies. J'ai voulu montrer qu'on pouvait enrichir le hip hop de cette façon. C'est comme ça qu'est née Nagdoro ».

À N'Djamena, Rodrigue Ousmane donne des cours de danse au lycée français, dans les collèges et assure des formations dans les quartiers. En 2005, au premier Festival de hip hop de la capitale tchadienne, il rencontre Farid Berki, fondateur de la compagnie Melting Spot. Il suit les stages du maître et, à l'issue d'un de ces stages, danse pour une audition. Bingo ! Ce jour-là, Farid Berki sélectionne trois danseurs dont un « hip hopeur », Ousmane.

Avec Farid Berki

La carrière du jeune Tchadien prend alors de l'élan. Non seulement il danse dans « Deng Deng » (« Différent »), créé en 2008 par Farid Berki, mais il suit une formation en France et présente un projet chorégraphique à la compagnie Meltin Spot. Il s'agit de « Leda », pièce pour danseur solo. Le projet est accepté. C'est ainsi que Rodrigue Ousmane a bénéficié d'une résidence de création à La Rochelle, en deux temps (2009 et 2010) pour travailler à « Leda ».

Pour écrire ses chorégraphies, Rodrigue Ousmane s'inspire aussi des événements présents. C'est le cas pour « Leda ». « Leda » désigne, en africain, le sac en plastique noir qui, dans les années 80, a remplacé le sac en papier. « Ce sac envahit l'Afrique, il y en a partout, dans les rues, les caniveaux, accrochés aux arbres qui étouffent, dans la mer et les fleuves où ils empêchent la pénétration de la lumière », dit le chorégraphe.

Sur scène, émergeant de son arbre de plastique, Rodrigue Ousmane danse pour la nature, pour les champs et les fleuves, pour l'Afrique disparue, pour la paix et l'harmonie. Sur une musique de Malid Berki, et avec un peu de slam.

« Leda », de et avec Rodrigue Ousmane. Présentation en avant-première ce soir à 20 heures à la Chapelle Fromentin (entrée libre et gratuite) avant la création du spectacle le 2 novembre à Poitiers.

La Rochelle

 

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 22:08

NImrode.jpeg

Nimrod : « On est toujours d’un pays, peu importe la langue. »

Le Salon en livres et en rencontres « La Nouvelle Chose française »... D'emblée, le titre de cette collection d'essais en dit long, très long, sur l'esprit du bien nommé Nimrod, philosophe, poète et romancier d'origine tchadienne qui se rebelle contre la « colonisation du français », langue avec laquelle il avoue entretenir « une relation passionnée ».

Nimrod, en arabe (namroud), veut dire rebelle. Aucun prénom n'aurait pu mieux coller à la peau de l'indomptable auteur de La Nouvelle Chose française (aux éditions Actes Sud). Une collection d'essais où l'auteur s'interroge sur son «statut d'écrivain exilé» et où il tente de comprendre «ce dont il retourne quand on écrit loin de chez soi, avec des lecteurs et des critiques étrangers à l'univers de notre création».

«Les frontières du français sont plus vastes que celles de l'Hexagone», lance également le poète, romancier et essayiste, né au Tchad en 1959. Nimrod Bena Djangrang vit aujourd'hui en France. Il anime une revue (Agotem, qu'il codirige avec François Boddaert et Gaston-Paul Effa aux éditions Obsidiane). De 1997 à 2000, il a également dirigé la revue Aleph, beth. Il tient une chronique de critique littéraire sur le site Web de la revue culturelle Africultures, intitulée «Phase critique».

Nimrod a reçu, entre autres, le prix de la Vocation (1989), le prix Louis Labé (1999), la bourse Thyde Monnier de la Société des gens de lettres (2001). Au printemps 2008, il a fait paraître trois ouvrages, qui ont reçu les distinctions suivantes: le prix Benjamin Fondane, le prix Édouard Glissant et le prix Ahmadou Kourouma.

Il a par ailleurs enseigné, en qualité de professeur visiteur, à l'Université du Michigan (Ann Arbor). Nimrod s'est prêté au jeu des questions réponses en toute franchise.


Poésie, essai, roman. Trois voyages qui nécessitent des bagages différents... S'égarer est toujours possible. Cela vous inquiète ?

«Si cela pouvait constituer la moindre source d'inquiétude pour moi, je n'en rajouterais pas, au contraire. Je suivrais la voie commune, en me spécialisant. Embrasser ces trois registres de la création, n'est-ce pas s'égarer? Suggérez-vous. C'est possible. Pour moi, opérer ainsi constitue une source de jouissance immense. Derrière le romancier et l'essayiste, il y a le poète. C'est lui qui distribue les rôles.»

Nimrod le poète, Nimrod l'essayiste, Nimrod le romancier. Et Nimrod le professeur de lettres. Dans quel rôle vous retrouvez-vous le plus ?

«J'ai très peu enseigné dans ma vie. Il m'arrive de le faire par intermittence, avec beaucoup de bonheur, certes, mais c'est la création qui importe d'abord pour moi, et dans les trois genres mentionnés ci-dessus. Leur alternance est indispensable à ma respiration. Avec la prose, j'explore la fiction. Elle permet les projets par la préméditation. La poésie est le mode par excellence de l'inspiration: on ne peut rien préméditer avec elle. Elle survient à l'improviste, brise le cours des événements, bouleverse son théâtre préconçu par un désordre amoureux. L'essai se fait à l'improviste, presque à l'arraché. Je l'exécute en marge ou à la suite du roman et du poème. J'apprécie le changement de rythme que ces trois registres apportent à mon corps car ils lui redonnent un second souffle, l'espoir de créer encore et encore.»

Vous avez lancé une série d'essais chez Actes Sud intitulée « Commerce de l'imagination ». Et vous avez publié La Nouvelle Chose française, où vous ne ménagez pas vos propos. Combien de combats menez-vous ?

«Un écrivain n'a jamais qu'un seul combat, celui de la langue: elle est l'institution symbolique qui fonde nos sociétés. D'où l'insistance des adultes auprès des jeunes pour les inciter à maîtriser la langue. Car qui domine une langue domine en un certain sens la société. C'est tellement évident lorsqu'on observe les classes bourgeoises (qui veulent aujourd'hui dominer le commerce en se passant de la langue, ce qui est une grossière erreur). Lorsqu'on est africain ou libanais, la langue française doit être arrachée aux clichés coloniaux et postcoloniaux, en plus de la domination qui reste attachée à une certaine vision qu'on en a. Au point que nos productions à nous autres venant de la périphérie ne sont jamais vues du point de vue du style, mais seulement du point de vue politique. La Nouvelle Chose française est la mise au point qui souligne qu'une littérature digne de ce nom s'écrit aussi en dehors de la France et en français.»

Quel est le thème de votre prochain essai ?

«L'exil, pour l'essentiel. D'ailleurs, il s'intitulera Naître en exil; c'est Victor Hugo qui en sera la figure centrale, car je fais de lui le saint patron des écrivains exilés. Et la littérature y est analysée comme un purgatoire, un lieu doux, un lieu pour se reposer de la dureté de la vie réelle, ainsi que des vapeurs du paradis dont nous ne saurons sans doute jamais rien.»
 
Quelle est votre relation à la langue française ?

«Des relations d'amour.»

Vous croyez en une «littérature décolonisée». Qui «ne cherche pas à opposer l'écrivain français et l'écrivain francophone». Pourquoi préférez-vous «la langue française» à la francophonie?

 «La langue francophone n'existe pas, voilà le problème! On est soit "écrivain de langue française", soit "écrivain d'expression française". La francophonie, comme je le montre dans La Nouvelle Chose française, est un concept de statistique conçu par un géographe en 1886, Onésime Reclus, pour compter les Arabes de l'Empire français d'Algérie. Il s'agissait pour lui de compter et non pas de parler, c'est-à-dire théoriser sur la littérature. D'ailleurs, il n'a pas commis une seule phrase sur le destin des sujets de l'Empire français en littérature, à l'image de l'abbé Grégoire, par exemple, auteur, lui, d'une splendide anthologie: De la littérature des nègres. C'était déjà en 1808. Que la reprise du concept de francophonie au XXe siècle ait donné lieu à des malentendus, passe encore. Son plus grand zélateur, à savoir le poète-président et académicien Léopold Sédar Senghor, précisait toujours que la francophonie était le rayonnement de la langue française hors de l'Hexagone. Il n'a jamais milité pour des écrivains francophones en tant que sous-catégorie de la littérature française. C'eût été invalider le magnifique parcours qui l'a mené jusqu'au Quai de Conti, pour siéger sous la coupole de l'Académie française, en tant que premier immortel africain de l'histoire postcoloniale.»
 
Vous affirmez que l'Africain écrit comme tout le monde. Mais vos thématiques sont bien celles de votre pays natal. Vos romans évoquent principalement le Tchad durant la guerre civile des années 1979-1982, comme le cycle: Les jambes d'Alice, Le départ et Le Bal des princes.

«On est toujours d'un pays, peu importe la langue. Tolstoï n'a cessé d'être le grand Russe qu'il est à mes yeux et, pourtant, je ne l'ai jamais lu qu'en français, ainsi que la littérature la plus vaste du monde. On sait que même dans les mauvaises traductions, le sens et l'émotion passent toujours. Mes romans témoignent du Tchad parce que c'est mon vécu, j'y trouve la substance pour bâtir des fictions, tous les réseaux de sens qui m'aident à me bâtir un pays intime, que j'approfondis de livre en livre, et que j'espère habiter un jour comme une maison tendre et bien-aimée. Non, mes thèmes sont communs à la littérature du monde entier. La guerre, la faim, l'amour sont les fléaux et les passions des hommes. Ils n'ont rien de proprement tchadiens. On ne peut même pas me reprocher de prendre le Tchad pour cadre: il faut bien naître quelque part! C'est ainsi.»

 Par Maya GHANDOUR HERT

 

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 13:34

un-homme-qui-crie

Un homme qui crie du Tchadien Mohamed Salah Haroun, Prix du jury à Cannes, a ouvert le bal, samedi soir, hors compétition.

C’est au majestueux Théâtre municipal de Tunis que s’est ouverte la 23e édition des Journées cinématographiques de Carthage, placée cette année sous le signe «Cinéma et jeunesse». Cette édition se veut bien particulière, nous ont assuré le ministre de la Culture et du Patrimoine, Abderaouf El Basti et Dora Bouchoucha, directrice des JCC, car coïncidant avec l’Année du cinéma sous laquelle est placée la Tunisie.

Aussi, le ministre de la Culture, dans son allocution de bienvenue, dira tout l’effort que déploie la Tunisie pour la promotion du cinéma par l’encouragement à la distribution cinématographique, l’aide à la jeunesse, la création de nouvelles salles multiplexes, l’organisation d’un atelier d’encouragement du court métrage.
Les JJC qui tendent ainsi à devenir «une fenêtre de dialogue et une plate-forme des cinémas du monde» entendent comme à chaque édition, faire la promotion des cinémas arabe, d’Afrique et d’autres horizons.

Ainsi, de nombreux invités en provenance de différents pays ont assisté à cette cérémonie d’ouverture - dont les comédiennes égyptiennes Ilham Chahine et Yousra - qui alliera musique (une chanteuse libanaise et un musicien/chanteur au cora) et cinéma sous le regard attentionné d’un jury toujours aussi éclectique.

Bien que créé il y a 44 ans, ce festival n’a rien perdu de sa superbe, bien au contraire, c’est un «festival d’aujourd’hui bien que proche du demi-siècle d’existence et, les JCC sont appelées à réfléchir à l’avenir», souligne Dora Bouchoucha, directrice de la 23e édition.
Pour être en phase avec son temps, le festival a ajouté deux nouvelles sections aux traditionnelles séries: le documentaire, «parce que le cinéma est de plus en plus ancré dans le réel» et le court métrage local, en «écho à la vitalité de la production», explique-t-elle.
Présidé par le réalisateur marocain Nabil Ayouche, le jury est composé, notamment du comédien égyptien Khaled Abul Nagra, du critique de cinéma franco-algérien, Samir Arjoum, la monteuse tunisienne de talent, Nadia Ben Rachid et la réalisatrice camerounaise, Osvalde Hallade Lewat. Onze documentaires sont en lice pour la distinction suprême du festival: le Tanit d’Or. On cite entre autres La guerre secrète du FLN en France de Malek Bensmaïl qui figure parmi cette sélection qui compte des films produits en Afrique du Sud, au Cameroun, en Egypte, au Liban et au Mali.

Treize longs métrages et onze courts métrages sont en lice dont les plus attendus sont State of Violence du Sud-Africain Khalo Matabenee, Once again de Joud Saïd (Syrie) et Message from the sea de Daoud Abdel Sayed (Egypte) ou Voyage à Alger de Abdelkrim Bahloul.
Trois longs métrages tunisiens sont dans la course aux Tanits: Les Palmiers blessés, de Abdelatif Ben Ammar (une coproduction algéro-tunisienne), Chronique d’une agonie de Aïda Ben Aleya et Fin décembre de Moez Kamoun. Pour cette catégorie, le jury sera présidé par le réalisateur haïtien Raoul Peck et comprendra Diane Baratier (France), Joseph Gaye Ramaka (Sénégal), Anouar Brahem (Tunisie), Atiq Rahimi (Afghanistan), ainsi que les actrices Ilham Chahine (Egypte) et Soulef Fawakherji (Syrie).

La cérémonie d’ouverture a été marquée par la projection du film poignant Un Homme qui crie de Mohamed Salah Haroun, Prix du jury au Festival de Cannes 2010. Le film a pour toile de fond le Tchad de nos jours.

Adam, la soixantaine, ancien champion de natation est maître nageur de la piscine d’un hôtel de luxe à N’Djamena. La natation est toute sa vie.

Lors du rachat de l’hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu’il considère comme une forme de déchéance sociale. A côté de ce halo paradisiaque, la piscine, se joue gerre qui n’a de cesse de grandir. Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir.

En réaction, le gouvernement, fait appel à la population pour un «effort de guerre» exigeant d’elle argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son chef de quartier pour sa contribution. Mais Adam n’a pas d’argent, il n’a que son fils qu’il finit par sacrifier.

Sur fond d’amertume, ce film peint avec violence, le désespoir d’un homme qui, rage au ventre, finit presque par perdre la foi en Dieu. Devant le malheur qui s’abat sur lui et par ricochet celui de toute sa famille, «Champion» finit par exploser en pleurant sur son sort.
Le film traversé par de longs pans de silence, balayant des paysages morts, parvient à nous transmettre la détresse d’un homme qui ne peut crier que dans son fort intérieur. Hélas! Personne ne peut lui venir en aide. Habitué à porter sa croix, il empêchera la copine de son fils de crier quand celle-ci apprend que c’est son père qui l’a «vendu». Un beau film qui, souhaitons- le, sera un gage de qualité pour le reste des films proposés jusqu’au 31 octobre.
Notons enfin, qu’une autre nouveauté a été apportée par les JCC, laquelle consiste en l’instauration de deux prix. Le premier par l’Organisation de la femme arabe (OFA), une instance regroupant les Premières Dames arabes, actuellement présidée par Leïla Ben Ali, épouse du chef de l’Etat tunisien.

Ce prix sera remis le jour de la clôture, parallèlement à l’organisation du colloque sur la femme arabe qui se tiendra à Tunis du 26 au 30 octobre. Le second récompensera un jeune cinéaste à l’initiative de l’ambassade de France, qui organisera en marge du festival, les «Premières journées audiovisuelles» du 25 au 27 octobre.

Cette manifestation, qui vise à promouvoir la circulation des programmes entre le nord et le sud de la Méditerranée ainsi que la coproduction et la formation, sera marquée par la projection en avant-première du film de Nicole Garcia Un Balcon sur la mer, en présence de l’auteure et du ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand.

O. HIND

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 13:12

La plaine tchadienne est habitée par un grand nombre de populations dont l'origine, la langue et le mode de vie s'offrent sous des aspects très divers où il ne pouvait être question d'ensembles ethniques nettement différenciés. D'où l'idée d'une fusion. De cette fusion est née une civilisation homogène caractérisée par de grands royaumes. Sous l'impulsion d'une aristocratie qui associe des éléments étrangers aux plus anciens propriétaires terriens se constituent, à des époques différentes, le Kanem, les principautés Kotoko, le royaume boulala, le Baguirirmi, le Ouadaï.

Auteur : Annie M.-D. Lebeuf
Edition : l’harmattan
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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 19:21

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Les reporters du quotidien britannique The Sunday Times ont piégé Amos Amadu, le président nigérian de l'Union des fédérations ouest-africaines de football. Il était d'accord pour monnayer sa voix dans le vote désignant le pays hôte de la Coupe du monde 2018 pour près de 600 000 euros.

Coup dur pour la Fifa. D'après le quotidien britannique The Sunday Times, les votes de certains membres de son comité exécutif (l'organe qui sélectionne le pays hôte de la Coupe du monde) peuvent être achetés.

L'enquête de ses journalistes met en cause plusieurs responsables africains, dont Amos Amadu, le président nigérian de l'Union des fédérations ouest-africaines de football (Ufao).

Les journalistes du Sunday Times se faisaient passer pour des lobbyistes travaillant pour un consortium d'entreprises américaines qui cherchait à s'assurer que les États-Unis seraient retenus pour 2018.

"Directement, directement"

Les reporters affirment avoir rencontré Amos Amadu à deux reprises. La première fois, à Londres, les faux lobbyistes auraient expliqué leur intention de financer des projets dans le football nigérian en échange d'un vote.

Amadu aurait répondu qu'il souhaitait faire construire quatre terrains de football artificiels pour un coût de 800 000 dollars (570 000 euros). À la question de savoir si l'argent devait être remis à la fédération nigériane de football ou à lui directement, Amos Amadu répond « directement, directement », lors de cet entretien filmé en caméra cachée.

« Est-ce que cela vous aidera à prendre une décision en faveur des États-Unis », demandent ensuite les faux lobbyistes. « Évidemment, répond Amadu. Cela aura un effet, bien sûr que cela aura un effet. Parce que, certainement que si vous investissez cela, cela veut dire que vous voulez aussi le vote. »

Lors d'un rendez-vous ultérieur, au Caire, Amos Amadu aurait assuré que son vote en faveur des États-Unis était « garanti ». Interrogé par les journalistes britanniques à la veille de la publication de leur enquête, Amadu a affirmé qu'il ne discutait affaire que pour l'après Coupe du monde, et que son vote « n'était pas à vendre ».

Services d'intermédiaires

Au cours de cette enquête, qui a duré trois mois, les reporters britanniques ont interrogé plusieurs autres responsables de la Fifa. Certains ont simplement décrit la corruption au sein du système de désignation. D'autres ont proposé leurs services comme intermédiaires avec le comité exécutif.

D'après les reporters, le Tunisien Slim Aloulou aurait fait des propositions en ce sens contre 300 000 livres (342 000 euros). Recontacté par les journalistes plus tard, Slim Aloulou précisera qu'il n'avait pas promis des votes, mais seulement de présenter ses interlocuteurs aux membres du conseil.

Le Malien Amadou Diakité, un ancien membre du comité exécutif, aurait quant à lui affirmé que certains membres s'étaient vus offrir entre 1 et 1,2 million de dollar (719 000 à 863 000 euros) en échange de leur vote. Il assurera plus tard avoir inventé cette histoire car il avait des « suspicions » sur l'identité de ses interlocuteurs.

La Fifa a lancé une enquête « en profondeur » sur cette affaire qui a eu « un impact très négatif », d'après son président Sepp Blatter.

L'Angleterre, l'Espagne avec le Portugal ainsi que la Russie sont en lice pour accueillir le Mondial 2018. Les États-Unis se sont retirés de la course vendredi. Le vote du comité exécutif doit se tenir le 2 décembre.

 

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