"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire" Voltaire
En Afrique d’une manière générale, les politiques font et défont la vie des footballeurs. Cette donne est encore plus vraie en Afrique noire où l’immixtion des politiciens dans la sphère footballistique déjante la carrière de nombreux talents en crampon. Les prestations des équipes nationales africaines (victimes de ces affres politiques) à l’échelle panafricaine et internationale s’en ressentent… Hélas, on n’est pas près d’en tirer des leçons. Suivez notre regard…
L’Espagnol Javier Clemente (ancien patron de la Roja) est depuis plus de deux semaines le sélectionneur principal de l’équipe nationale du Cameroun, les Lions Indomptables. Il succède au Français Paul Le Guen après la piteuse et humiliante prestation des Lions Indomptables durant le Mondial 2010. Toute une kyrielle d’ex grandes stars du ballon rond international s’étaient positionnées pour prendre les rênes de la sélection du pays du célèbre Roger Milla.
Parmi eux, figuraient notamment Lothar Matthäus, ancien footballeur teigneux de la « National Mannschaft » qui fait partie des plus vieux joueurs à avoir disputé une phase finale de Coupe du monde. Le petit joueur allemand faisait partie des sérieux candidats en lice pour entraîner Samuel Eto’o et ses coéquipiers camerounais. Son dossier a été écarté au dernier moment à cause des humeurs de la première dame du Cameroun (Chantal Biya en photo) au sujet du passé matrimonial de l’ex défenseur des « triples champions du monde » et du Bayern de Munich !!
Le “crime” de Matthäus est de s’être marié et divorcé à plusieurs reprises. La « Maman fouettard des sentiments au Cameroun » a donc estimé que le profil du sélectionneur camerounais ne faisait pas bon ménage avec la vie matrimoniale agitée de l’ancien joueur du Bayern. Il faut dire que dans ce pays qui vit par et pour le foot, le couple présidentiel (au pouvoir depuis 1982) a toujours un avis prépondérant dans le recrutement du sélectionneur national. Une ingérence présidentielle dans la vie des Lions qu’on ne remarque jamais quand surviennent les moments de recherche de solutions idoines à des guerres larvées de clan au sein du onze national.
Quand bien même le pouvoir de Yaoundé aime généralement opéré des récupérations politiques au sujet des bonnes prestations de l’équipe nationale. La vie saine des « quadruples champions d’Afrique » serait une véritable priorité pour le couple présidentiel qu’Eto’o et ses compères ne se seraient pas déchirés dans les vestiaires en pleine Coupe du monde 2010. In fine, la sanction a été directe pour toute une nation qui a dû boire sa honte jusqu’à la lie durant le Mondial 2010 ; le Cameroun ayant été incapable de dominer le Japon et le Danemark pour se qualifier pour le 2ème tour du premier « Mondial africain ». Vu que la honte ne tue pas, on se plait déjà à exposer ses enfantillages tout en espérant produire de bons scores dans 04 ans au Brésil, à la faveur du prochain Mondial. Encore faut-il que les Camerounais se qualifient pour « Brésil 2014 »…
L’incurie en matière de la bonne organisation des équipes nationales n’est pas le propre des Camerounais. En 2009, au Togo, les plus hautes autorités ont imposé la fusion de certaines candidatures à la présidence de la Ftf (Fédération togolaise de football) autour de la personne de Rock Gnassingbé, l’un des demi-frères du président de la République de cet Etat. Le mariage forcé a duré le temps de l’éclosion d’une rose ; entre-temps, la Ftf sera victime de graves dysfonctionnements qui ne vont jamais ramener la sérénité dans la maison des Eperviers (surnom de l’équipe togolaise). De cette scabreuse immixtion des politiques dans le football au Togo, on en a que cure ; car les pyromanes nationaux et connus de ce sport se positionnent déjà en prévision des élections qui auront lieu dans quelques semaines. Silence, le football n’est pas une priorité en Afrique quand il constitue un opium pour endormir le peuple face aux urgences du développement.