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"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire" Voltaire

Macky Sall très attendu sur le dossier Habré

Le président Abdoulaye Wade avait  affiché sa volonté de juger le président Hissène Habré sur mandat de l’Union africaine. Depuis 2006, le dossier n’avance pas. Les victimes s’en remettent à Macky Sall pour que justice soit rendue.

La volonté du Sénégal, sous l’exercice de Me Abdoulaye Wade de juger Hissène Habré semblait sincère. A cet effet, Dakar avait même entrepris des réformes institutionnelles et judicaires afin d’adapter la justice sénégalaise au cas Hissène Habré et autres similaires. Par la suite, on a eu le sentiment que le président sénégalais a reculé. Le procès devrait coûter plus de 10 milliards CFA. Les bailleurs de fonds ont mobilisé une partie du budget pour que ce procès se tienne et promis qu’ils apporteront les fonds additionnels progressivement. Mais le  président Wade s’était opposé à cette démarche et exigeait que le budget nécessaire soit bouclé avant que la procédure ne soit lancée. Un bon prétexte qui a maintenu le statu quo sur le dossier. Finalement, il a quitté le pouvoir le 25 mars dernier sans que ce dossier ne soit vidé.

Désormais, les victimes de M. Habré placent leur espoir en Macky Sall, le nouveau président sénégalais qui connait bien le dossier. «Avec les victimes, nous avons rencontré Macky Sall en 2009. Nous le savons attentif à notre calvaire et conscient que la manière dont le président Wade a géré le dossier a eu des effets dévastateurs sur le Sénégal», a dit Jacqueline Moudéina, présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme (ATPDH) et avocate des victimes de Hissène Habré depuis 2000. Jacqueline Moudéïna est persuadée qu’Abdoulaye Wade ne voulait pas juger l’ancien homme fort du Tchad. «N’est-il pas allé jusqu’à tenter, l’année dernière, de se débarrasser du «fardeau» Habré en l’expulsant vers le Tchad, où il avait été déjà condamné à mort par contumace pour d’autres faits ?», s’interroge l’avocate dans une tribune publiée dans Jeune Afrique (N°2676 du 22 au 28 avril 2012).

L’avocate qui défend la cause de quelques 4000 cas de personnes mortes, pense que le fugitif (Habré) est protégé par des autorités sénégalaises. Pendant ce temps, plusieurs victimes décèdent sans jugement. «Pour nous, l’ère Wade n’aura été qu’une course d’obstacles. Pendant ces longues années de lutte, des centaines de survivants se sont éteints alors que Habré vit paisiblement à Dakar. Il s’est marié à une sénégalaise, et, avec notre argent, a investi à bon escient pour s’assurer un exil doré et tisser des liens allant jusqu’aux plus hauts dignitaires politiques et religieux du Sénégal», accuse Mme Moudéïna dans le magazine panafricain. En tout état de cause, Hissène Habré, malgré le temps qu’on n’a pas vu passer rapidement, n’est pas devenu un homme nouveau. Le bourreau d’hier n’est pas devenu ange aujourd’hui. «Ne nous faisons pas d’illusion. Ce Habré-là est le même que celui qui a  institutionnalisé la torture au Tchad  de 1982 à 1990, qui s’est rendu  responsable de la mort de 40 000 personnes et  qui a organisé des vagues d’épuration ethnique. C’est celui que les tchadiens veulent voir traduit en justice pour se réconcilier avec leur passé». Frédéric A.

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