Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire" Voltaire

Tribulations des fils de présidents africains : La leçon venue de N’Djamena

deby2

Un membre de la famille présidentielle en garde à vue. Le fait est rarissime sous nos tropiques. Pourtant, selon une information RFI (Radio France Internationale), le 27 septembre, un des fils du président Idriss Déby Itno était en garde à vue au commissariat central de N’Djamena.

Il serait soupçonné d’être impliqué dans une attaque contre Mahamat Zène, riche homme d’affaires et gendre du président tchadien. Cette affaire qui éclabousserait aussi d’autres membres de la famille présidentielle aurait débuté le 21 septembre dernier lorsque la victime a été attaquée dans la rue alors qu’elle était dans son véhicule, un 4X4, à N’Djamena.

Appréhendé, l’auteur de cet acte serait passé à table en indiquant agir pour le compte d’un fils du président qui serait mécontent du mariage de sa sœur avec l’homme d’affaires. En clair, un crime commandité. Dans cette macabre affaire, il faut tout de suite rendre hommage à la police tchadienne, qui a « osé » poursuivre l’enquête en allant jusqu’à convoquer et à garder à vue le fils du président de la république.

C’est un acte de bravoure qu’il convient de saluer, surtout sous nos tristes tropiques où les gens du pouvoir, de façon générale, et, particulièrement, la famille présidentielle sont toujours hors d’atteinte de la justice. D’habitude, dès qu’une affaire implique ou mouille le clan présidentiel, le dossier est clos ou alors trituré et saucissonné pour que soient extirpés et mis à l’abri les intouchables. Les exemples sont si légion que nous nous gardons de citer des cas ou des noms, de peur d’en oublier.

A présent, on peut se féliciter de ce qu’un fils de président est gardé à vue comme n’importe quel quidam, même si cela n’a été possible qu’avec l’accord tacite du chef de l’Etat. Tout cela pourrait relever du symbolisme, car n’oublions pas que nous sommes sur un terrain politique. Et Déby pourrait être tout simplement en train de dérouler un scénario relevant de la pure communication pour dire à ses compatriotes, et même au-delà - à la communauté internationale -, que l’impunité a vécu au Tchad.

Ainsi, la garde à vue de son fils pourrait être en fait une sorte de boîte de Pandore qu’il a ouverte pour alpaguer certains caciques politiques ou administratifs de son pays qu’il pourrait avoir dans son collimateur. C’est dire que du côté de N’Djamena, beaucoup de barons seraient bien inspirés de rester cois dans leur coin et de se tenir à carreau.

Mais au-delà de toutes ces considérations, les tribulations du jeune Déby posent le problème de ces fils “intouchables” en Afrique. Il s’agit en fait des enfants de présidents. Beaucoup de ces rejetons se comportent souvent en têtes brûlées, en véritables pachas n’ayant aucun respect pour les lois ni pour personne, persuadés qu’ils sont de leur « immunité ». C’est en cela que ce qui se passe du côté de N’Djamena devrait donner à réfléchir à cette clique de princes d’un genre nouveau qui font la pluie et le beau temps sur le continent.

Par San Evariste Barro

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article