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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

24 février 2015 2 24 /02 /février /2015 10:13
La peur des attentats gagne les esprits à N’Djamena.

Au nom de ces menaces, les autorités tchadiennes renforcent le contrôle et la surveillance de sa population.

Dans les rues de la capitale tchadienne, les militaires, les gendarmes, la police politique ont accru leur surveillance depuis que le Tchad a envoyé son armée au Cameroun et au Nigeria combattre Boko Haram.

Les barrages, les contrôles, les fouilles intempestives se sont multipliés. La nuit, ils bouclent un quartier, inspectent les maisons, embarquent des suspects.

CONTRÔLE RENFORCÉ DE LA POPULATION

La peur des attentats gagne les esprits. « Désormais, j’évite la foule. Au feu rouge, je suis sur le qui-vive », témoigne Blaise Djimadoum, journaliste à Radio FM. La rumeur amplifie le phénomène, s’invite dans les conversations, échauffe les imaginations.

« Disons-le nettement, Idriss Déby utilise Boko Haram pour resserrer son contrôle sur la population. À travers des barrages, des fouilles, des opérations de sécurité, il distille la peur du groupe islamiste dans les esprits des Tchadiens. Et ça fonctionne », s’inquiète Saleh Kebzabo, le chef de file de l’opposition tchadienne.

Est-ce à dire que N’Djamena n’est pas menacée par les islamistes nigérians ? Certains le pensent, comme cet officier supérieur français en poste dans la capitale tchadienne : « Pour ce que j’en sais, je ne suis pas inquiet. »

« Mais il est vrai que, comme père de famille qui met ses enfants au lycée français, nuance-t-il, je suis moins tranquille. »« Je ne crois pas en cette menace, affirme Ibedou Mahmat-Nour, le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits humains (CTDDH), Boko Haram ne s’en est jamais pris aux Tchadiens : dans les récentes attaques de bus dans le nord du Cameroun, seuls les Nigérians et les Camerounais ont été tués. Les Tchadiens ont eu la vie sauve. Où croyez-vous que Boko Haram s’approvisionne en armes ? Au Tchad ! »

« Au nom de Boko Haram, il y a déjà eu 1 000 arrestations », constate en le déplorant, le démographe et géographe Oumar Caman Bedaou.

THÉORIE DU COMPLOT

Pour Ibedou Mahmat-Nour, « Idriss Deby recourt régulièrement à la rhétorique du complot, du danger, de la peur pour lancer des campagnes d’intimidation et d’arrestations ». En 2013, le gouvernement avait rasé le quartier de Ngueli, dans le 9e arrondissement, au motif, déjà, de la lutte contre Boko Haram.

« Il y a tout lieu de craindre, à nouveau, les débordements de la police, les arrestations arbitraires, les rackets, les brutalités », confie le secrétaire adjoint du comité Justice et Paix de la cathédrale de N’Djamena, Jean-Baptiste Nodjitan Beti Koldssoum.

Une dérive à resituer dans la perspective des élections législatives, à la fin de l’année 2015, et présidentielle, début 2016. Pour mobiliser les esprits, affaiblir son opposition et renforcer son autorité, rien de plus efficace que Boko Haram.

CRAINTE D’UN SOULÈVEMENT POPULAIRE

D’autant que, note Saleh Kebzabo, « la colère monte dans la société. Depuis quatorze ans, le Tchad touche l’argent du pétrole, mais la population n’en voit pas la couleur. Le clan Déby en profite, maispasles Tchadiens. »

« Si à l’extérieur, le Tchad est vu comme un pays fort et efficace, à l’intérieur, on ne le voit pas ainsi », témoigne Oumar Caman Bedaou.

Népotisme, favoritisme, mauvaise gouvernance, brutalité et pauvreté : le cocktail social est explosif. Ibedou Mahmat-Nour prévient : « Les gens en ont assez de l’arbitraire des autorités, d’avoir faim, de ne pas voir leur vie s’améliorer. Les frustrations sont importantes. Prétextant la lutte contre Boko Haram, le pouvoir a interdit les marches de protestation.Le palais présidentiel sait que toute manifestation spontanée peut entraîner un soulèvement populaire, à l’image du Burkina Faso. »

CONTESTATION SOCIALE ET PROGRESSION DE L’ISLAMISME

En novembre, des manifestations dans plusieurs villes ont été organisées pour protester contre la pénurie de carburant et la cherté de la vie. Des associations de défense des droits de l’homme se sont même regroupées pour constituer la plate-forme « Trop c’est trop », sur le modèle de « Yen a marre » au Sénégal, et du « Balais citoyen » au Burkina. Une première dans l’histoire du Tchad.

À la montée de la contestation sociale s’ajoute une autre réalité qui menace l’État : la progression de l’islamisme intégriste d’inspiration wahhabite.

« Ces fondamentalistes ouvrent des mosquées, des centres islamiques, des écoles, des centres d’aide sociale. Ils tissent leurs réseaux, creusent leur sillon, attirent les jeunes désœuvrés », constate l’abbé Raymond Madjiro, le curé de la cathédrale de N’Djamena.

Dans ces conditions, les forces de l’ordre sont à cran. Et le font savoir de la manière la plus violente, comme le 26 janvier 2015. Ce jour-là, les élèves de terminale du lycée Pascal Yoadimnadji de Doba (Logone oriental, dans le sud du Tchad) manifestaient contre la modification des règles d’inscription au baccalauréat. La fièvre a gagné les esprits et les forces de l’ordre ont ouvert le feu. Bilan : cinq morts, dont trois lycéens. tchadinfos

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commentaires

M
cher compatriote,il n'est pas temps de faire des speculations sur les evenements qui se sont deroule a ndjamena, ont pleurent nos mort avec la peur au ventre,si tous ce qui c'est passe ne vous dit rien laissez les autres faire leurs deuil d'autres part si vous voulez utiliser ses evenements pour faire de la campagne electorale que dieu est pitie de toi mais laissent nous pleurer nos morts
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