Interdiction de port du voile intégral au Sénégal : La Burka divise de la tête au pied…

Le chef de l’Etat veut interdire le port de la «burqa» au Sénégal. Mais, déjà, des voix s’élèvent pour recommander au préalable une large concertation avec les chefs religieux du pays.

«Le port de voile intégral ne correspond ni à notre culture, ni à nos traditions, encore moins à notre conception de l’Islam. Nous devons avoir le courage de combattre cette forme excessive de nous imposer une manière d’être et c’est de la même façon que je m’oppose à d’autres modèles que l’on essaie de nous imposer», a déclaré le chef de l’Etat, lors du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique. Cette décision de Macky Sall a soulevé une «pluie» de réactions. Partout ou presque, des voix ont dit non à «cette déclaration» du président de la République qui, apparemment, va créer des «frustrations chez des personnes imbues de paix». Pour l’imam de la grande mosquée de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), c’est méconnaître l’Islam que de dire que la «burqa» ne fait pas partie de la culture musulmane. Oumar Sall : «Le port du voile intégral fait partie de l’Islam. Dans un de ses hadiths, le Prophète Mouhammad (Psl) dit : ‘’la femme qui fait la sacralisation à La Mecque n’a ni le droit de porter des gants ni le droit de porter la burqa.’’ Donc, cela suppose que la femme qui n’a pas fait la sacralisation doit porter le voile intégral.»

Aussi, le membre de la coordination des Musulmans de Dakar estime que le président de la République devrait, au préalable, consulter les responsables d’organisations islamiques du pays, avant de prendre une telle décision. Le souci du chef l’Etat est certes de combattre le terrorisme. Mais, selon l’imam, interdire la «burqa» n’est pas la panacée contre ce phénomène. «Le Tchad a interdit le port du voile intégral. Mais, les attentats continuent toujours dans ce pays», a-t-il justifié. De son avis, la solution réside dans la concertation et non dans l’interdiction. C’est aussi la conviction du vice-président de l’Ong Jamra. Mame Mactar Guèye est convaincu que le président de la République doit, sans délai, associer à la réflexion les autorités religieuses du pays, notamment, les Oulémas et les Khalifes généraux.

Le port du voile intégral est un commandement divin. Une recommandation d’Allah. Dans le Livre Saint, Dieu a expressément prescrit : «Ô Prophète, dis à tes épouses, à tes filles et aux femmes des croyants de ramener sur elles leurs grands voiles : Elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées. Allah est Pardonneur et Miséricordieux», (Sourate «Al Ahzâb», Les Coalisés, Verset 59). Malheureusement, «des narco-jihadistes souillent les symboles vestimentaires de l’Islam», a déploré Mame Mactar Guèye. Pis, «les «Quraïch», ennemis jurés de l’Islam, utilisent par infiltration la «burqa» pour dissimuler des explosifs, en vue de commettre des meurtres, au nom de l’Islam. Après le Nigeria, c’est présentement au tour du Cameroun et du Tchad de souffrir du douloureux calvaire infligé par les tueuses à la ‘burqa’». Ainsi, il serait opportun de «renoncer provisoirement à la ‘burqa’ pour se confiner dans le port du Hijab, afin de barrer la route à ceux ou celles qui tuent lâchement au nom des Musulmans», a conseillé M. Guèye.