Tchad : un régime aux abois qui provoque !

Jusqu’où ira de M. Idriss Déby devant la situation sociopolitique qui sévit dans le pays dont il estime être le Chef de l’Etat ? Telle est la question que se posent nombre de tchadiens et même les observateurs étrangers des événements qui se passent dans le pays. De toute évidence, le pouvoir incarné par Déby a décidé d’user d’un seul langage dans son approche avec l’opposition et la société civile. Celui de la violence. Après les sanglantes répressions des élèves et étudiants, c’est au tour d’une marche légitime que voulait organiser les jeunes pour dénoncer la décision impopulaire du gouvernement de fermer la fonction publiques qui a été interdite puis réprimer dans une violence inouïe. Les forces fidèles au régime MPS, s’en sont données à cœur joie pour disperser à coup de gaz lacrymogène, de matraques la manifestation. Des bléssés et des arrestations à la pelle dont les opposants et les membres des organisations des droits de l’Homme. En dehors du cercle très restreint et ultra minoritaire de l’oligarchie qui soutient le pouvoir et accapare la richesse du pays, il faut se rendre à l’évidence qu’il n’y a que peu de tchadiens naïfs pour croire que ce régime fera un effort exceptionnel pour protéger les libertés fondamentales.

Un peuple opprimé, réprimé et poursuivi jusque dans son dernier retranchement finira par organiser sa riposte. Et en avant les dégâts. Selon un principe de la physique, toute action appelle toujours la réaction.

M. Idriss déby Itno et son PM (un faire-valoir, copie conforme d’un moundang de service) ont intérêt à jouer la carte du réalisme et à agir le plus tôt possible pour faire baisser la tension au sein de la population. Il est temps qu’ils sortent de leur mutisme pour rassurer le peuple. Les événements de ce week-end prouvent à suffisance que le pays est à nouveau profondément divisé et s’achemine vers le chaos. Idriss Déby et ceux qui se servent de lui pour professer les valeurs de la réconciliation et de l’apaisement doivent revoir leurs copies. Il revient encore à Déby et à lui seul d’arrêter la frénésie et la divagation avant qu’il ne soit trop tard. Sans la préservation de l’unité nationale, la restauration de la justice sociale, de l’ordre, de la discipline et de l’autorité de l’Etat, le pays fonce droit vers la dérive, le gouffre et c’est tout le monde qui va en pâtir puisque les balles ne distinguent personne. Déby et ses courtiers doivent savoir qu’aucun pouvoir n’est éternel. Les exemples du printemps arabe et du Burkina sont encore dans les esprits et devraient l’édifier. Ce serait illusoire de croire qu’il n’y aura jamais un soulèvement populaire de grande envergure au Tchad. Même un serpent inoffensif finit par mordre s’il est dépassé par les événements. Croire que les tchadiens sont et seront des poltrons à l’infini est un leurre. L’idéal pour Idriss Déby est de quitter le pouvoir avant que le pouvoir ne le quitte. La solution la plus simple aux maux dont souffle le Tchad est de faire la volonté du peuple. Vouloir être un jusqu’auboutiste dans la répression amène petit à petit le pays vers des lendemains très incertains. En tout cas, tous ceux qui ont été témoins des événements de ces derniers jours, les hommes avertis, peuvent en toute franchise avoué que le Tchad n’est pas loin du chaos.