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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

29 janvier 2015 4 29 /01 /janvier /2015 14:53

Ouvrier à l’entreprise Cde, Bénéba Kiendrébéogo a été reconnu coupable d’assassinat et a écopé de 20 ans de travaux forcés. L’accusé est l’auteur du crime crapuleux perpétré sur le docteur Idriss Sokoum en 2008. Une affaire qui avait fait les choux gras de la presse en son temps. Placé sous mandat de dépôt le 5 novembre 2008, l’accusé devra encore purger 13 ans de prison.

Steven Spielberg, le numéro un hollywoodien tiendrait là une bonne cuvée d’inspiration. Une grande dose d’adrénaline qui motiverait l’écriture express d’un fil du genre : «Tiré d’une histoire vraie.» Tellement les faits sont tragiques, répugnants et labyrinthiques. Et le coupable, dans la veine de Dexter, est un tueur froid qui agit presque par pur plaisir. Même si l’Avocat général Alioune Ndao a tenté de trouver un mobile à l’action irréparable de Bénéba Kiendrébéogo, «le gain facile par le vol», il a fallu beaucoup de patience au public de la salle 6 du Tribunal de Dakar pour comprendre l’odieux scénario qui a conduit à l’assassinat du médecin tchadien, Idriss Sokoum. Futé comme un renard, le meurtrier a tenté de jouer à fond le rôle du déréglé mental, changeant de version à sa guise et selon sa convenance. Mais très expérimentée, la Cour a évité le piège du meurtrier, inscrivant son récit dans la rubrique de la  «science fiction».

L’histoire commence dans le quartier de Sicap Amitié 3, le 21 octobre 2008. Ce jour-là, le docteur Idrissa Sokoum, qui souffrait d’une fracture à la jambe, ne s’était pas rendu au boulot. Il ignorait que la mort le guettait. Le toubib souffrait au point qu’il avait pris quelques cachets pour dormir. Pendant ce temps, l’accusé, qui avait passé toute la journée de la veille chez le médecin, était revenu pour commettre son forfait. Il peine à mettre les pieds dans l’appartement du Tchadien. Qui était dans les bras de Morphée. Il faisait juste 7 heures du matin. Le Burkinabé a attendu l’arrivée de la bonne du docteur Idriss pour s’introduire dans l’appartement. En catimini. Découvert par la domestique, il trouve rapidement un prétexte pour l’envoyer au dehors. Il lui demande d’aller vérifier le prix d’un médicament à la pharmacie du coin. Pensant que c’était pour soulever le mal de son patron, la bonne s’exécute prestement.

Mais, elle ne perd pas de temps en route. Elle revient très vite. Ce qui ne donne pas à l’accusé le temps de commettre son forfait. Bénéba Kiendrébéogo l’envoie encore faire des courses à la station Oilibya, située sur l’avenue Bourguiba, pour l’achat d’une liste de denrées alimentaires. Cette fois, la distance étant longue, le Burkinabé eut assez de temps pour tuer le médecin tchadien. C’est dans son sommeil qu’il lui fracasse la tête avec «un objet dur et contondant», selon le médecin-légiste. Un objet que les policiers-enquêteurs ont assimilé à un marteau. Après son crime, il soustrait le téléphone et l’ordinateur portable du docteur Idriss et sort de l’appartement. En catastrophe. Mais en sortant, il a croisé Bousso Sène, la domestique du bailleur du médecin.

Au retour de la bonne, Bousso lui a dit que le visiteur avait quitté les lieux, sans se retourner. Après vérification, elle ne trouve plus le téléphone et l’ordinateur de son employeur. Elle tente de le réveiller et se rend compte qu’elle n’allait jamais y parvenir. Prise de peur à la vue du sang, elle pousse des cris qui ameute tous les voisins.

L’enquête ouverte est confiée à la Division des investigations criminelles (Dic). Les deux domestiques indexent Bénéba Kiendrébéogo comme le meurtrier du défunt docteur. Mais personne d’entre d’elles ne sait rien de lui. Ce qui réduit les pistes des enquêteurs à zéro. Si ce n’est une réquisition à la Sonatel. Pour être informés si toutefois le téléphone portable du Tchadien se remettait en mode on. Une idée qui a vite porté ses fruits. Le signal du téléphone est intercepté et les limiers de la Dic font vite une descente. Il était entre les mains d’un certain Mor Badiane. Il déclare l’avoir acquis au prix de 24 500 Fcfa auprès de Bénéba Kiendrébéogo. Celui-ci lui avait même remis la copie de sa carte consulaire et son numéro de téléphone. Assez pour permettre aux policiers de le mettre aux arrêts, le 29 octobre 2008. GRAT avec l’oBS

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