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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 11:07

Déby et Djotodia

De passage à Tours, un évêque adjoint de Centrafrique veut tirer le signal d’alarme avant de retourner au pays.

Il est évêque co-adjuteur du diocèse d'Alindao, à 500 km à l'est de Bangui, capitale de la Centrafrique. Monseigneur Cyr-Nestor Yapaupa est de passage à Tours où sa sœur est réfugiée. Face à la situation d'extrêmes violences dont a été victime son pays, et face aux incertitudes de l'avenir, il a voulu apporter son témoignage.

Contexte. Le président Bozizé, porté au pouvoir en 2003, a cristallisé la réaction armée de plusieurs groupes qui se sont coalisés. Ces groupes rassemblés sous le nom de Séleka, parmi lesquels les mercenaires tchadiens seraient très nombreux, ont pris le pouvoir en mars 2013.
Pillages et incendies. « Il y a eu beaucoup de pillages partout où la Séleka est passée. Ces groupes, en grande partie musulmans s'en sont pris aux biens de l'Église. Ils ont pillé les presbytères, les couvents. Ils ont emporté nos véhicules et ont saccagé nos installations électriques. Certains de mes abbés ont reçu des coups. La population a beaucoup souffert. Les registres ont brûlé dans mon diocèse. La sous-préfecture aussi. Le pays est totalement désorganisé. Il n'y a pas d'État de droit. »
Des milliers de réfugiés. « Les réfugiés ont quitté les provinces saccagées et les villages où ils étaient rackettés. Ils sont arrivés en masse à Bangui. Ils s'entassent dans des camps. Autour de la cathédrale de Bangui, il y a 30.000 personnes. L'Église reste proche des populations. C'est la seule institution encore vraiment en place. En Centrafrique, la communauté chrétienne reste majoritaire. »
Les secours. « La force multinationale est parvenue à sécuriser la capitale. L'armée française a sécurisé l'aéroport. La France a promis l'envoi d'un nouveau contingent en décembre. Sur le plan humanitaire, la Croix-Rouge, le HCR (Haut commissariat aux réfugiés) sont présents. Il a fallu rétablir un couloir humanitaire vers les populations des villages, coupées de tout. »
Le retour. « Je rentre le 5 novembre à Bangui. Je vais retrouver mon diocèse, mes 15 prêtres et les 35.000 chrétiens qui y vivent. Il me faudra relancer les activités pastorales, pour relayer le travail sur le terrain de la Croix-Rouge et l'activité agricole, avec l'aide de la FAO. A Alindao, plusieurs villages ont été touchés mais la plupart des gens ont encore un toit. L'école, la santé ont toujours reposé sur l'Église. Ce que Bozizé avait fait en deux ans, la Séleka l'a fait en deux mois. Mais on a toujours la foi. » Grat avec Brigitte Barnéoud

 

 

 

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