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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 13:27

Ndjamena-hebdo-copie-1.jpg

Suite à la réaction du Premier ministre Emmanuel Nadingar et à la mise en garde du haut Conseil de la Communication, incriminant le pamphlet du journal N’Djaména bi-hebdo (NDJH N°1316 du 14 au 17 octobre 2010), ce dernier réagit par un éditorial caustique, dans sa parution du 21 au 24 octobre 2010 (NDJH N°1318). Nous vous en proposons in extenso.

  ‘‘Chers lecteurs, Vous l’aurez compris, le point de presse du Premier ministre du 18 octobre dernier s’adresse exclusivement à votre journal N’Djaména Bi-hebdo, contre lequel il distille contre vérités et graves menaces. Mais toutes ces péroraisons, croyez-nous, nous laissent de marbre. Certes, nous n’ignorons rien des rapports de force entre nous et le gouvernement, mais avons délibérément fait le choix de la lutte, quel que soit le prix à payer. La loi sur la presse, adoptée aux forceps dans les conditions et pour des motivations que personne n’ignore, n’est pas la nôtre, parce que scélérate et illégitime. Nous avons pour nous la Constitution de la République du Tchad qui élève au rang de devoir national la résistance à tout ‘‘régime politique fondé sur l’arbitraire, la dictature, l’injustice, la corruption… et la confiscation du pouvoir’’.

Sur le fond, nous attendions mieux de la part de Nadingar. Nous croyions qu’il nous démontrerait qu’Amdjarass s’est construite sur des recettes provenant de la vente des chamelles de l’Ennedi et non sur le pétrole ou qu’il y a autant de routes bitumées et de rues électrifiées à Chagoua, Abéna qu’à Goudji, Rue de 40 mètres ou Amriguébé. Rien de tel, le brave Emmanuel, sans sourciller, nous accuse d’incitation à la haine tribale et de vouloir rouvrir les plaies du Tchad.

S’il y a eu des plaies au Tchad, c’est moins le fait des journalistes que des gouvernants injustes, cupides et tribalistes qui n’ont laissé aux Tchadiens d’autre choix que celui de la violence aveugle. Notre devoir à nous, c’est justement de vous interpeller sur tous vos faits dommageables afin de prévenir toute nouvelle survenance de la guerre dans notre pays. Nous assumerons ce devoir jusqu’au bout et sur tous les maux que vous infligerez au peuple tchadien. Nous y mettrons des mots qui en expriment la douleur. Nous ne nous tairons jamais face à votre système à double vitesse qui stratifie les communautés tchadiennes pour les diviser et les dresser les unes contre les autres. Nous vous redirons à longueur de nos colonnes notre soif de justice, d’égalité et de fraternité. Nous ne tolérerons jamais ce système de jeu à somme nulle où une infime minorité de Tchadiens gagnent ce que la majorité perd. On ne peut faire peur à un cadavre en le menaçant de mort.

Sur tous les travers du régime que nous dénonçons, Nadingar est resté étrangement muet. Excellence monsieur le Premier ministre, les faits sont non seulement sacrés, mais également et surtout têtus. On vous laisse à vos commentaires libres, les Tchadiens apprécieront. Monsieur le Premier ministre, nous espérons que vous avez bien compris que le vent a changé de direction. Nous sommes désormais la caravane qui passe sans se soucier des jacassements, signes d’un combat d’arrière-garde.

La Rédaction’’

 

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