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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 10:41

Sur requête des avocats de Hissène Habré, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a demandé que cet ancien président du Tchad soit jugé par un tribunal spécial ; l’instance judiciaire ci-dessus mentionnée ayant estimé le Sénégal, depuis sa chute en 1990 pays d’exil de l’accusé de crimes de masse lors de sa dictature-tyrannie sanguinaire, incompétent pour connaître de ce qu’on reproche à son encombrant hôte de beau-fils ou beau-fils d’hôte.

Le moins que l’on puisse dire de cette position juridico-judiciaire est qu’elle divise les défenseurs des droits de l’homme : si certains, en vertu de l’autorité de la chose jugée ? qui exprimaient des réserves sur un rejugement du déjà cocondamné Habré à la peine capitale avec 11 chefs rebelles tchadiens, s’en réjouissent tout naturellement, il en est tout autrement pour d’autres, ses victimes survivantes, les parents, amis et connaissances de celles qui n’ont pas survécu à l’ignominie-abomination de sa férule, lesquels, jugeant plutôt au fond l’affaire, constatent que, contre Habré, justice dans les faits ne leur a pas encore été rendue ; même qu’ils désespèrent, et beaucoup de gens avec eux, à force de chicanes, d’abord entre Bruxelles et Dakar, désormais aussi entre le politique Union africaine et le judiciaire ouest-africain, de ne devoir s’en remettre qu’à la loi du karma, c’est-à-dire la justice immanente, cela, d’autant plus qu’au fur et à mesure que son dossier se vide pour cause de décès successifs des victimes survivantes, d’ayants droit ou d’ayants cause des morts, Hissène, lui, gagne du temps pour mourir de sa plus belle mort de criminel.

C’est d’ailleurs pourquoi, dans ce ping-pong juridico-judiciaire entre Union africaine et Cour de justice de la CEDEAO, il faut peut-être voir une orchestration du syndicat des chefs d’Etat africains, pour qui rien n’est jamais pire que, jurisprudence oblige, le précédant de la traduction d’un de ses militants, actif ou plus, devant un tribunal. Alors, pourquoi ne pas se serrer les coudes pour mieux freiner des quatre fers.

A quoi bon donc la réunion, aujourd’hui à Dakar, des bailleurs de fonds du procès d’Hissène Habré confié au Sénégal par l’Union africaine en 2006 ? Le comble dans tout ça est que le bourreau devenu accusé accusateur dit à qui veut bien l’écouter que, pour avoir violé les principes généraux du droit, le Sénégal ne saurait le juger. Lui en a-t-il violé seulement les généraux, ou aussi les particuliers dans les moindres détails de leurs modalités d’application ? Vraiment, ce sieur Guillotin redoute la Guillotine, et pour cause !

Par L’Observateur Paalga

 

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