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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 11:53

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Massacres en brousse 

 Si Bangui, quadrillée par les soldats français et de la force africaine Misca, subit encore des exactions, le reste de la Centrafrique reste en proie au chaos absolu. 

 

La nouvelle présidente centrafricaine, Catherine Samba-Panza, a lancé un appel à la réconciliation, hier, au premier jour de son entrée officielle en fonction. « Aux combattants des ex-Séléka et aux anti-balaka, je demande avec insistance d’observer un comportement patriotique en déposant les armes », a-t-elle dit lors de sa prestation de serment.

 

Pour l’instant, elle n’a pas été entendue. Dans le quartier du PK-12, à la sortie nord de la capitale Bangui, des pillards continuaient hier matin, comme les jours précédents, de s’en prendre aux biens des civils musulmans. Un cadavre gisait dans une brouette tandis que de jeunes hommes emportaient tôles et charpentes de maisons désertées par des familles musulmanes.

 Des atrocités systématiques 

 Mais c’est en province que les tueries, viols, pillages et incendies volontaires se poursuivent à grande échelle. La majorité du territoire reste sous la coupe implacable de chefs de guerre, comme l’ont rappelé l’archevêque et l’imam de Bangui, Dieudonné Nzapalainga et Oumar Kobine Layama, qui depuis des mois appellent en vain leurs concitoyens à la paix.

 Les rares témoignages venus de la brousse sont effroyables. Ainsi, depuis Bozoum, dans le nord-ouest, le père Aurelio Gazzera tient un décompte macabre des exactions. Les messages adressés quotidiennement par ce courageux prêtre italien ne poussent pas à l’optimisme. Selon lui, les ex-rebelles musulmans de la Séléka sont en train de remonter en direction du Tchad, commettant au passage des atrocités systématiques.

 « À Bouar, la population est laissée à la merci des hommes armés et des voleurs. La police et la gendarmerie n’ont ni les hommes ni les moyens suffisants », se désole le père Gazzera. « Les appels adressés à Bangui au commandement de la force africaine Misca et au commandement de Sangaris restent sans réponse. Pour certains, la limite de la Centrafrique se borne au PK-12 ».

 Le prêtre dénonce à la fois les violences perpétrées par les anti-balaka, milices à dominante chrétienne, les ex-Faca des anciennes forces régulières, les ex-Séléka principalement musulmans, et les « coupeurs de route », ces voleurs sans foi ni loi. Il craint maintenant le passage annoncé d’éléments de l’ex-Séléka provenant de Berberati, Carnot et Baoro. Sa conclusion est sans concession : « Nous assistons non pas au désarmement attendu par la population, mais au départ armé de ceux qui tuent et volent et qui rentrent au Tchad comme des héros sous le regard des différents pays africains et européens ».

 Aucun bilan fiable n’est possible à l’heure actuelle en Centrafrique où le désastre humanitaire s’amplifie jour après jour. LB

 

 

 

 

 

 

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