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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 13:09

Wade-copie-1

La classe politique sénégalaise est en alerte maximale, depuis l’annonce du procès de Karim Wade, prévu pour le mois de juin 2014. Il faut rappeler que Karim Wade, le fils de l’ancien président du Sénégal, est accusé d’enrichissement illicite. La rue sénégalaise s’anime à nouveau d’un débat politico-juridique, relayant ainsi les angoisses, les préoccupations et les états d’âme des responsables politiques, toutes tendances confondues. Cette ambiance déjà surchauffée vient de se renforcer avec le retour de Abdoulaye Wade hier 23 avril 2014.

Du côté du pouvoir sénégalais, on a du mal à cacher son malaise, sinon même son agacement face à ce retour 

Comme on pouvait s’y attendre, ce fut un retour semé d’embûches, qui n’a pas tenu toutes ses promesses en termes de mobilisation des militants.

 

Officiellement, Wade est rentré au pays pour assister son fils Karim dans son procès contre l’Etat sénégalais pour enrichissement illicite. C’est donc, avant tout, le père qui rentre, mais c’est aussi l’avocat, à la tête d’une armée d’hommes de droit et de conseillers juridiques, pour défendre un client qui n’est personne d’autre que son fils biologique.
Du côté du pouvoir sénégalais, on a du mal à cacher son malaise, sinon même son agacement face à ce retour qui a commencé par une volonté de démonstration de force sur le plan de la mobilisation du principal parti d’opposition, celui justement de Wade. Un retour de Wade au Sénégal, dans le contexte actuel, ne pouvait passer sous silence. En effet, même le pouvoir de Macky Sall continue de jurer, la main sur le cœur, que l’affaire Karim Wade est purement judiciaire. Pour le camp d’en face, c’est un autre son de cloche que l’on entend. Et Wade père ne s’est jamais embarrassé de circonlocutions pour accuser son successeur d’avoir arrêté son fils pour des raisons purement politiques, afin de l’empêcher d’être candidat à la présidentielle de 2015.
Au-delà donc de la bataille judiciaire qui s’annonce houleuse, et dont le pouvoir de Macky Sall ne peut prévoir l’issue, il faut dire que ce qui sème davantage la panique dans le camp présidentiel, est à dominance politique. Du reste, Wade ne s’est pas gêné pour annoncer la couleur : « Mon retour est hautement politique, surtout à l’heure actuelle où il y a beaucoup de difficultés au Sénégal. »

Le président Sall a pris la mesure du danger que représente le retour de Wade et a pris des dispositions 

En outre, on sait que ce retour, Wade doit le mettre à profit pour « rassembler le camp libéral pour les municipales du 29 juin ». Dans la même foulée, Wade présidera un grand congrès de son parti en fin 2014, congrès au cours duquel il devrait passer la main.
Face à cette offensive politico-judiciaire menée par le clan Wade, la riposte du camp présidentiel ne s’est pas faite attendre. Ainsi, Macky Sall a frappé un grand coup en annulant purement et simplement le grand meeting du parti socialiste, qui devait marquer d’une pierre blanche le retour de Wade et consacrer ainsi le début officiel des hostilités. C’est dans ce même registre qu’il faut comprendre le blocage du jet privé de l’ex-président à l’aéroport de Casablanca pendant plusieurs heures. Stratégie bien pensée ou expression d’une panique mal gérée ? Toujours est-il que tout semblait avoir été mis en œuvre pour réserver un retour triomphal à Abdoulaye Wade. Ce que cherche Macky Sall en bandant ainsi les muscles, ce n’est ni plus ni moins qu’une volonté de rappeler à Wade qu’il se trompe d’époque et que le jeu politique, c’est désormais lui qui en est le maître. Pour Macky Sall, il faut à tout prix garder la main. Ne pas céder à la panique, ou tout au moins, ne rien laisser transparaitre. Dans l’entourage du président, la volonté de rabattre le caquet à Wade est si grande que certains n’hésitent même plus à imaginer un scénario dans lequel le procès de Wade fils déboucherait sur une inculpation de Wade père, pour complicité de détournement de fonds publics, de favoritisme, d’association et d’enrichissement illicite.
Comme on le voit, le président Sall a bien pris la mesure du danger que représente le retour de Wade et a pris les dispositions pour ne pas se laisser submerger par la vague qui gronde déjà. Réussira-t-il à maintenir le cap ? Rien n’est moins sûr. En attendant, on peut dire que c’est Wade qui remporte la première manche de la bataille. Celle de la guerre psychologique. Mais le combat est encore long et Macky Sall, s’il veut la victoire finale, doit faire sienne cette maxime : « Qui veut aller loin ménage sa monture ». D.M.
 

 

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