Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

Tel: 00221 77 545 27 63/ kodjeteke@yahoo.fr /grattchad@yahoo.fr

                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 18:15

obesite.jpg

La municipalité de Westminster envisage de réduire les allocations des personnes en surpoids qui ne suivraient pas de programme de remise en forme. Des élus conservateurs de Londres ont imaginé une solution radicale pour lutter contre l'obésité: ils proposent de priver d'allocations les personnes obèses et en surpoids qui refuseraient de faire les exercices physiques que leur ont prescrits leur médecin.

 Cette idée, dévoilée par le Financial Times, est issue d'un rapport publié par la municipalité de Westminster, le grand arrondissement du centre de Londres, avec la participation d'un groupe de réflexion, le Local Government Information Unit. Elle pousse à l'extrême des initiatives locales déjà existantes en Grande-Bretagne, où des municipalités autorisent des médecins à prescrire gratuitement des activités physiques dans les salles de sport et piscines qu'elles gèrent.

 En France la ville de Strasbourg finance à titre expérimental depuis l'année dernière des séances de sport sur ordonnance pour certains malades.

 En Grande-Bretagne, une partie des prérogatives de politique de santé publique ont été confiées aux autorités locales, qui versent par ailleurs des allocations financées par les impôts locaux.

 Un quart des adultes britanniques obèses

 La municipalité promet de faire jouer «autant la carotte que le bâton». Les obèses qui se rendent plus régulièrement en salle de sport pour perdre du poids pourraient ainsi bénéficier d'allocations plus généreuses.

 L'enjeu est important pour le Royaume-Uni, frappé comme d'autres nations occidentales par une épidémie d'obésité qui touche un quart de la population adulte. Les coûts directs du surpoids et de l'obésité sur le budget du ministère britannique de la Santé sont estimés à 5,1 milliards de livres par an (6,3 milliards d'euros).

 Même si l'idée peut paraître séduisante d'un point de vue comptable, elle est en revanche très critiquée par de nombreux spécialistes. «Pour que les gens perdent du poids, il faut qu'ils aient envie de le faire,» assure le professeur John Wass, vice-président du Collège royal de médecine, équivalent de l'ordre des médecins. «J'ai d'autre part de fortes réserves sur l'idée de forcer les gens à faire de l'exercice.»

Pour Alex Thomson, directeur du think-tank Localis, l'idée mérite d'être testée, même si elle pourrait se révéler difficile à contrôler. «Même si vous allez à la piscine, comment peuvent-ils savoir que vous ne vous asseyez pas juste au bord de l'eau en buvant un café au lait?», demande-t-il.

L'obésité plus meurtrière dans le monde que la malnutrition

Les maladies chroniques liées à la vieillesse et au mode de vie tuent désormais davantage que les maladies transmissibles ou la malnutrition, selon une vaste étude portant sur 50 pays.

L'homme vit de plus en plus longtemps mais passe aussi une partie croissante de sa vie en mauvaise santé. C'est la conclusion de l'étude sur la santé dans le monde, «Global Burden of disease ,» qui a comparé les données sanitaires d'une cinquantaine de pays entre 1970, 1990 et 2010. Un travail d'une ampleur unique, qui met en avant d'importants progrès - la baisse drastique de la mortalité infantile, l'allongement de la durée de vie presque partout - et de moins bonnes nouvelles - la hausse généralisée des cancers et des maladies cardiovasculaires, le retard de l'Afrique sub-saharienne.

La «plus vaste étude sur la santé humaine dans l'histoire de la médecine», selon l'éditorial de la revue The Lancet où elle a été publiée la semaine dernière, a mobilisé un réseau de près de 500 spécialistes dans le monde. Elle a permis de calculer que les hommes ont gagné en moyenne 11,1 ans d'espérance de vie en 40 ans, et les femmes 12,1 ans. Ce sont les Japonaises et les Islandais qui détiennent le record de longévité - respectivement 85,9 et 80 ans. Les Haïtiens, conséquence du séisme de 2010, détiennent à l'inverse le triste record de la vie la plus courte - 32,5 ans pour les hommes et 43,6 ans pour les femmes.

 

Des enfants en meilleure santé

 

L'une des raisons de cet allongement de vie quasi-global est la baisse réjouissante de la mortalité infantile, qui a reculé de 60% chez les enfants de moins de 5 ans, y compris dans des pays comme le Bangladesh (-66%), la Sierra Leone (-68,3%), le Malawi (- 56,5%) ou le Nicaragua (- 61,9%). En cause, le recul de la malnutrition, l'amélioration des soins médicaux apportés à la mère et l'enfant et une meilleure protection contre les maladies transmissibles (tuberculose, diarrhée, pneumonie, tétanos).

Davantage qu'une élévation du niveau de vie, les spécialistes y voient l'impact des campagnes de vaccination, de l'éducation des femmes et de mesures sanitaires simples comme l'utilisation de moustiquaires ou de toilettes. Seule l'Afrique sub-saharienne, durement touchée par le sida et la malnutrition infantile, reste à l'écart de ces progrès et enregistre même un recul de l'espérance de vie.

Le poids des maladies chroniques

Le changement le plus frappant enregistré ces vingt dernières années réside dans le poids croissant des maladies chroniques liées au vieillissement et à l'évolution du mode de vie. Le grand âge, l'inactivité, l'alimentation trop riche, l'alcool et le tabagisme sont sources de cancers, diabète et maladies cardio-vasculaires. Ces pathologies, qui réduisent la qualité de vie sur le long terme, sont désormais responsables des deux tiers des décès prématurés, devant les maladies transmissibles qui les supplantaient en 1990. Le seul surpoids cause aujourd'hui trois fois plus de morts que la malnutrition.

Reste que tout le monde ne bénéficie pas à part égale de ces changements. L'écart de longévité entre les pays où l'on vit le plus vieux et ceux où l'on meurt le plus tôt n'a pas évolué. Le nombre de décès chez les jeunes adultes de 15 à 49 ans a augmenté de 44% en 40 ans, sous l'effet de la hausse des homicides, accidents de la route et du sida. Lequel reste responsable d'1,5 million de décès chaque année.

L'embonpoint n'est pas mauvais pour la santé

La compilation d'une centaine d'études est rassurante, si le surpoids est limité.

 

Bonne nouvelle pour les 20 millions de Français qui ont «quelques kilos en trop ». Ils ont moins de risques de mourir, toutes causes confondues, que ceux qui sont de poids normal! L'étude publiée le 2 janvier par l'une des principales revues médicales internationales, le Journal of the American Medical Association (Jama), confirme ce que des dizaines de travaux antérieurs avaient déjà indiqué mais sans que les chercheurs osent vraiment y croire, tant cela paraît contre-intuitif: un peu de surpoids n'est pas mauvais pour la santé, peut-être même protecteur sous certaines conditions.

Pour aboutir à cette conclusion, le Pr Katherine Flegal et ses collègues du Centre national des statistiques de santé américain ont compilé les données des 97 meilleures études parues ces dernières années sur le sujet. «Cela représente près de 3 millions de personnes et plus de 270.000 décès », explique-t-elle dans une vidéo du Jama.

Première constatation, qui confirme la mauvaise réputation des kilos superflus dans le monde médical, « par rapport au poids normal », détaille le Pr Flegal. Ceux qui sont atteints d'obésité sévère ont une surmortalité de 29 % par rapport aux individus de poids normal. Ils sont 2 millions en France, selon l'enquête nationale de référence, Obépi, réalisée en 2012 *. L'obésité sévère est donc bien délétère.

Il n'empêche que les chiffres sont têtus et favorables au petit embonpoint, «parmi les différents niveaux d'obésité, seuls les plus importants sont associés à une surmortalité par rapport au poids normal, observe le Pr Flegal, mais pas l'obésité modérée ». Bien sûr, la santé ne se réduit pas au poids, aussi faut-il nuancer les bienfaits apparents de quelques kilos en trop.

Le Dr Steven Heymsfield, spécia­liste mondial de l'obésité, qui dirige le Centre de recherche biomédicale à Baton Rouge (Louisiane), l'a expliqué au Figaro: «Certaines personnes apparemment en surcharge pondérale ne le sont peut-être pas «en graisse», car l'indice de masse corporelle ne tient pas compte de la composition de l'organisme. On voit cela fréquemment chez les jeunes adultes ou des groupes particuliers comme les militaires. » À l'évidence, les kilos de muscles n'ont pas le même effet sur l'organisme que les kilos pris sur les hanches.

 Paradoxe

 Il faut pourtant bien l'admettre, «les personnes en surpoids atteintes de maladie chronique (maladie de longue durée, NDLR) ont une meilleure survie que les autres, c'est le paradoxe de l'obésité », concède le Dr Heymsfield. L'hypothèse émise pour expliquer ce paradoxe est qu'un peu de «réserve adipeuse » est bienvenue en cas d'accident de santé.

 Pour le reste, on sait que l'excès de poids s'accompagne d'une augmentation de la fréquence des maladies cardio-vasculaires, du diabète, de l'insuffisance rénale terminale, de certains cancers, etc. Accumuler «des réserves » en prévision d'un éventuel problème de santé n'est donc pas une stratégie recommandable, mais les médecins pourraient bien désormais être plus indulgents face au petit embonpoint. Avoir «un petit ventre » à la ménopause peut ainsi fournir, par la graisse abdominale, un relais de production d'hormones féminines appréciable au moment où les ovaires arrêtent d'en fabriquer.

«L'idéal est d'avoir un indice de masse corporelle situé approximativement entre 22 et 25 », conseille le Pr Heymsfield. À ceux-là, comme à ceux qui sont juste en surpoids, il recommande «de garder la forme et d'éviter si possible de prendre de nouveaux kilos ». Mais il suggère aussi de considérer d'autres paramètres, «comme le tour de taille, la pression artérielle, le taux de cholestérol ». Et s'ils s'élèvent? «Essayer de perdre quelques kilos. »

Pauline Fréour

Partager cet article
Repost0

commentaires