Tchad: Le rituel des Crocodiles dans la compétition législative

Il y a quelques années, le Président Idriss Deby Itno annonçait que : « La Récréation est terminée ». Mais lorsqu’on bénéficie d’un avantage de vivre au Tchad et d’y observer la danse des nouveaux riches, on peut dire sans se tromper que ce que le régime dénonce aujourd’hui avec tapage constitue une culture dont les effets véhiculent la haine et la mort chez beaucoup des fonctionnaires honnêtes qui ne supportent plus de voir l’opacité que protége le système depuis 20 ans.

 Aujourd’hui, les mèches des explosions sont plus longues et bien visibles pour des hommes qui n’avaient gardé pour sens que le toucher.

La subite volonté d’Idriss Deby de donner des gages à l’opinion publique qu’au Tchad qu’on peut aussi aller en croisade contre les criminels économiques quand bien appréciable, replace le MPS dans sa propre culture.

Le MPS est le seul régime que le Tchad ait jamais connu ou la compétition hégémonique entre élites politiques atomise la solidarité gouvernementale, affecte la neutralité et l’objectivité de la conduite des affaires publiques et, où un appétit démesuré pour une richesse extrême hante les militants a tous les niveaux. C’est aussi le seul mouvement, ou les membres peuvent aller à la chasse ou à la pêche le vendre plein.

Comment comprendre qu’aujourd’hui que les tchadiens meurent plus de crise cardiaque et de tension qu’il y a 20 ans ?

La réponse se trouve certainement dans le coup de gueule du Général Routouang Yoma Golam qui s’était offusqué de voir un jeune fonctionnaire de la direction des impôts, membre du MPS faire sortir du sous sol en un temps record, dans l’entourage de la maison du général une impressionnante maison qu’on ne pourrait jamais construire avec un salaire tchadien.

N’eut été sa force de méditation, sa foi religieuse et l’endurance acquise dans l’armée, l’homme qui avait passé toute sa vie à servir l’Etat se trouverait aussi de l’autre côté du monde comme beaucoup d’hommes de sa génération.

La déliquescence du régime MPS a contribué à la désintégration sociale, la déculturation chronique, et la tentation à l'exil de beaucoup de tchadiens qui ont fini par développer une haine de leur propre pays.
Il ne se passe pas un mois sans qu’un fonctionnaire honnête n’attrape une maladie que jadis, on aurait seulement étudié le nom à l’école.

Bien que l’opération que mène le ministère de la moralité soit ardemment revendiquée et attendue par l’opinion publique ; elle constitue une arme politique redoutable à la disposition du MPS. Aussi, faudrait elle qu’elle soit seulement un élément de séduction surtout que l’on sait que le MPS lui-même a contribué à crée ce goulot d’étranglement.

Faut-il juste limiter la lutte contre ce mal à des effets de spectacle comme l'arrestation de quelques personnalités de premier plan ? Encore faut-il qu’une simple présomption établisse les complicités sans que la justice ait fait son travail ?

Il semble assez étonnant qu’un ministère trouve les coupables avant qu’on ne se mette à chercher les preuves si ce n’est dans un Tchad sous le régime du MPS.

Si on veut combattre la corruption, on n’a pas besoin de créer un ministère surtout que les preuves de détournements sont palpables dans tous les recoins de la capitale.
Les éléments non dissimulés existent, agacent et envoient des chefs de famille à la mort subite.
Nous voilà avec les mêmes voleurs ou accusés dans la compétition législative. Pour quelle assemblée ? Une telle assemblée pourrait elle interpeler un haut fonctionnaire fautif ?

Dr. Ngoussou Felix