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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 09:44
Pour cette année, la fête d’indépendance du 4 avril se fera dans la sobriété. C’est ce qui a été retenu par les autorités qui ont opté pour une prise d’armes en lieu et place du défilé.

Des militaires et civils dans une parfaite symbiose lors d’une parade sur le boulevard du Général De Gaulle, célébrant l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale, devant un parterre d’invités, notamment des chefs d’Etat et de gouvernement. Cette image à laquelle les Sénégalais sont devenus familiers ne sera pas au rendez-vous pour ce 4 avril 2011. Ainsi en ont décidé les autorités étatiques qui ont opté pour une prise d’armes à la place d’un défilé pour le 51e anniversaire de l’indépendance du Sénégal.
Et des faits corroborent cette option. En effet, à pareille époque, le boulevard du Général De Gaulle, communément appelé Allées du centenaire, commençait à faire peau neuve avec les arbres qu’on taillait, le marquage de la chaussée et surtout l’installation de la tribune officielle. Mieux, au niveau des écoles, les élèves étaient, tous les mercredis après midi, en train de répéter les cadences du défilé avec des instructeurs militaires.


Le moral des troupes et la situation tendue du pays ont joué

Officiellement, l’on évoque des contraintes budgétaires avec notamment les ponctions dans différents ministères pour alimenter le plan Takkal qui serait à l’origine de cette décision. Ce, au regard du coût du défilé qui nécessiterait plus d’un milliard de francs Cfa pour l’achat des tenues (des militaires comme des civils). Mais des raisons plus profondes sont soulevées. Il s’agit d’abord de la situation des hommes de troupe. En effet, chez les militaires, certains officiers expliquent que «les conditions d’un défilé ne sont pas réunies en ce moment». Selon eux, «le moral des troupes» qui est au plus bas en ce moment surtout avec la série de pertes en vies humaines dénombrées en Casamance, n’est pas propice à l’organisation d’une manifestation folklorique. En effet, une vingtaine de soldats ont perdu la vie dans des affrontements avec les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Sur ce sujet, le Chef d’Etat-major général des armées (Cemga), le Général Abdoulaye Fall déclarait lors d’une visite à Ziguinchor : «Nous avons perdu beaucoup d’hommes et de matériels par négligence».
A ce moral des troupes qui est au plus bas, il faut ajouter la situation de malaise et de tension ambiante dans laquelle se trouve actuellement le pays avec les difficiles conditions de vie des Sénégalais exacerbées par le manque chronique d’électricité qui débouche sur des émeutes récurrentes. Une situation davantage compliquée par la sortie du président Wade qualifiant les Sénégalais d’«intolérants» qui manifestent «au bout de 5 minutes de délestages».

 LA DIRPA CONFIRME : «C’est une décision politique. Ce n’est pas une décision militaire»

La Direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa) a confirmé que c’est bel et bien une prise d’armes qui se fera à la place de l’Indépendance le 4 avril prochain. Et ce, en lieu et place du défilé civilo-militaire, habituellement tenu à la Place de l’obélisque pour célébrer l’anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance.

L’instance en charge de la communication militaire a confirmé hier, qu’effectivement, le 51e anniversaire de l’accession de notre pays à l’indépendance sera célébré par une sobre prise d’armes à la place de l’indépendance le 4 avril prochain.
«Effectivement, cette année, il n’y aura pas un défilé militaire. C’est ce qui a été arrêté ; juste une prise d’armes au niveau de la place de l’Indépendance», a indiqué l’officier adjoint de la Direction de l'information et des relations publiques des armées (Dirpa), le commandant Ndiodj Sène. Une prise d’armes qui exclut tout défilé civil, ajoute l’officier adjoint de la Dirpa : «Cette année, il n’y aura pas de défilé civil. Il n’y aura que les militaires et les paramilitaires qui défileront» renseigne l’homme de tenue.
Une décision qui, comme on pouvait s’y attendre, émane exclusivement des autorités politiques du pays, de l’Exécutif plus précisément : «C’est une décision politique. Ce n’est pas une décision militaire. Nous à notre niveau, c’est le politique qui nous commande. Et le défilé, c’est une décision qui nous vient du politique», affirme le commandant Ndiodj Sène.


Et contrairement au défilé civilo-militaire du 4 avril dernier qui fêtait le cinquantenaire de l’accession de notre pays à l’indépendance, qui a vu quelque 20 chefs d’Etats et autres personnalités étrangères invités, il est fort probable que pour la prise d’armes de cette année, le nombre de conviés soit revu drastiquement à la baisse : «A ma connaissance, même s’il y a des invités, il n’y en aura pas beaucoup. Généralement quand il y a prise d’armes, il n’y a pas beaucoup d’invités. Ce sera une cérémonie sobre mais solennelle», affirme notre interlocuteur que nous avons joint hier au téléphone. Et dans les prochains jours, un document de presse, particulièrement un communiqué, sera rendu public par l’instance en charge de la communication militaire, la Dirpa, pour offrir d’amples informations sur la prise d’armes, conclut l’officier adjoint de la Dirpa, M Sène : «Nous avons décidé, pour la semaine prochaine, de faire un communiqué pour expliquer comment cela va se dérouler pour cette année».

 

C’est la troisième fois sous l’ère Wade

Une prise d’armes à la place d’un défilé civilo-militaires pour la fête d’indépendance du Sénégal, c’est la troisième fois que cela arrive sous le magistère du président Abdoulaye Wade. La première, c’était pour le défilé du 4 avril 2000, le premier pour le président fraîchement élu. Et l’armée avait justifié la prise d’armes par le fait que ses troupes avaient été mobilisées dans l’organisation matérielle des élections présidentielles de 2000. Et qu’entre le 19 mars et le 4 avril 2000, il leur était matériellement impossible de préparer comme il se devait la parade militaire.
La seconde prise d’armes a eu lieu en avril 2004 après que le chef de l’Etat, au plus fort de sa rivalité avec son Premier ministre Idrissa Seck, a décidé de délocaliser la fête d’indépendance initialement prévue à Thiès. Et la dernière, c’est pour la prochaine fête.


Il faut dire que le chef de l’Etat, lors de son discours du 3 avril 2001, s’était présenté en défenseur des défilés civilo-militaires. En effet, Me Wade avait même accusé Abdou Diouf, son prédécesseur, d’avoir dévalorisé «ce symbole de la République».

Bachir FOFANA & Youssouf SANE

 

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 08:27

A supposer que les Forces républicaines d’Alassane Ouattara ait pu penser un seul instant qu’elles seraient en mesure de se rendre maîtresses d’Abidjan avec l’aisance qu’elles ont eue lors de la prise des villes ivoiriennes de l’intérieur du pays, il serait temps qu’à présent elles commencent à déchanter, car, de toute évidence, Laurent Gbagbo ne tombera pas avec la facilité escomptée.

Bien plus, le président sortant semble avoir réussi, avec une totale maestria, à transformer ce qui lui reste de places fortes en véritables bastions imprenables où sont allées s’échouer, jusqu’à présent toutes les forces déployées par le camp d’ADO depuis qu’elles ont déferlé sur la capitale économique ivoirienne en début de semaine dernière. La bataille pour la maîtrise d’Abidjan risque de durer un certain temps. Normal, dira-t-on.

On a d’un côté, le président sortant, qui affiche un niet catégorique à toute idée de céder le fauteuil présidentiel, qu’il occupe fort illégalement et ce, en dépit des menaces des uns et des supplications des autres. De l’autre côté, se trouve le président élu et reconnu par l’ensemble de la communauté internationale, excédé de s’être fait « malmener » si longtemps, puisque trois mois après le second tour de la présidentielle ivoirienne, de fait, il n’est toujours pas le chef d’Etat qui gouverne réellement la Côte d’Ivoire.

Tous les deux affichent une forte envie d’en découdre, et il se peut que le pire, dans cette crise ivoirienne déjà catastrophique, reste à venir. Après les coups de boutoir des Forces républicaines, ces derniers jours, qui n’ont pas réussi, en dépit de leur intensité et de leur fréquence, à arracher à Gbagbo ni le palais, ni la présidence, ni le camp d’Agban, on observe ce qui s’apparente à une accalmie ; mais, en réalité, la chose tient plus du presque calme plat qui précède la tempête. Et elle promet de se révéler orageuse : les deux protagonistes de la crise ivoirienne, Ado et Gbagbo, affûtent leurs armes chacun de son côté.

Le premier pour attaquer avec plus de violence, et le second pour se défendre avec plus d’acharnement. Et comme des deux côtés la détermination est intacte, nul doute que les échanges à venir gagneront en intensité, en pugnacité et sans doute aussi en férocité. Déjà, on déplore un nombre élevé de victimes.

Il est question de charniers et d’un millier de victimes civiles dans l’ouest ivoirien. Et la guerre des communiqués, comme il est de bon ton en l’occurrence, fait évidemment rage. Qui tue les civils ? Qui multiplie les charniers ? Qui pille, vole et viole dans ces cités désormais dégarnies de toute force de sécurité ?

Le vrai visage des choses, à supposer qu’on le découvre un jour, se révèlera sans doute plus tard. Pour l’instant, on se contentera de rappeler que la vérité est, en règle générale, la première victime de toute guerre. Et entre-temps d’autres personnes tomberont, elles aussi, victimes de cette sale guerre fratricide dont personne, en réalité, n’avait vraiment besoin. Ni Gbagbo ni ADO.

Et revient, à l’instar d’une triste ritournelle, la lancinante interrogation maintes fois posée, mais dont la réponse demeure inconnue : pourquoi le président sortant ne démissionne-t-il pas ? Après que les plus fidèles d’entre ses fidèles ont tourné casaque, après qu’il a perdu une grande partie de ses combattants, après tous ces appels à lui lancés par des sommités de la communauté humaine d’Afrique et d’autres continents, après qu’il a vu tous ces morts jonchant les rues d’Abidjan et de ses faubourgs… pourquoi ?

Croit-il vraiment en des performances militaires insoupçonnées que développera miraculeusement le dernier quart de ses fidèles ? Choisit-il délibérément de mourir en « martyr » et alors martyr de quoi ? Ou s’est-il vraiment laissé convaincre, ainsi que certains le pensent, par quelque gourou spirituel que le pouvoir qu’il détient est de droit divin et que nul ne peut le lui arracher d’entre les mains ?

La Côte d’Ivoire à ce jour est dans le doute et en passe de devoir tourner une page de son histoire qu’elle devra maculer du sang indélébile de certains de ses fils qui tomberont victimes des balles d’autres fils de ce même pays.

A supposer que les Forces républicaines d’ADO finissent par remporter la bataille fratricide d’Abidjan, le président élu lui-même aura pour première équation de réaliser une œuvre titanesque : la réconciliation d’un peuple divisé, déchiré, dont une partie de la population voue une haine morbide à l’autre partie de la même patrie.

Ce ne sera pas une sinécure. Et c’est réellement à cette aune qu’on choisira de le juger. Déjà que les massacres de Duékoué sont une tache noire sur la réputation à construire d’un président élu mais pas encore installé. On implore le ciel que ce beau pays ne sombre pas davantage dans un chaos plus grand que celui dans lequel il se trouve empêtré depuis trop longtemps déjà.

Malheureusement il semble résolument en avoir pris le chemin. Presque inéluctablement.

Jean Claude Kongo

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 20:58

France-militaire.jpgCompte-tenu de l’évolution de la situation en Côte d’Ivoire, et en particulier dans la ville d’Abidjan, la France a décidé la nuit dernière de renforcer la force militaire française Licorne

Depuis plusieurs jours, la force Licorne a densifié ses patrouilles dans la zone 4 de la ville, où résident de nombreux ressortissants étrangers et français, menacés des pillages conduits par des groupes crapuleux.

 Depuis le 31 mars, plus de 1 650 ressortissants, dont plus de la moitié sont des ressortissants étrangers, sont accueillis au camp militaire français de Port-Bouët où la vie s’organise pour ces ressortissants, dont beaucoup sont en famille et attendent de rejoindre leur domicile.

 Par ailleurs, dans la nuit du 2 au 3 avril, deux compagnies et des éléments de commandement ont été projetés à Abidjan à partir des forces prépositionnées par des avions de transport militaires C160 Transall et C130 Hercules.

 Dans le même temps, la force Licorne a pris le contrôle de l’aéroport Félix Houphët Boigny, l’aéroport international d’Abidjan.

Les forces impartiales, de l’ONUCI et de Licorne, assurent la sécurité et le contrôle aérien de l’aéroport. Ce qui doit permettre d’accueillir à nouveau les vols militaires et civils.

La force Licorne compte aujourd’hui environ 1500 militaires. Elle avait déjà été renforcée une première fois fin janvier avec la mise à terre d’une réserve opérationnelle embarquée, mise en place par le BPC Tonnerre qui participait alors à l’opération Corymbe dans le golfe de Guinée.

 

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 13:01

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Le camp du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo accuse la force française Licorne d'héliporter les combattants du rival Alassane Ouattara dans des quartiers d'Abidjan où la bataille à l'artillerie lourde fait rage autour des bastions occupés par le régime du président sortant.

"Des informations persistantes rapportent que la force Licorne déverse par hélicoptère des rebelles dans les quartiers d'Abidjan", indique un message qui passe en boucle sur la RTI (télévision d'Etat).

Le message appelle la population à se "mobiliser pour les empêcher" et à "sortir massivement pour soutenir la république".

Des appels à la mobilisation des partisans du président sortant ivoirien Laurent Gbagbo sont diffusés en permanence sur la télévision d'Etat.

Au journal de 13h00 (locale et GMT) de la télévision, le conseiller du président du président du Front populaire ivoirien ( FPI, parti de M. Gbagbo), Damana Pickas, a appelé les "jeunes patriotes", farouches partisans de Laurent Gbagbo à descendre dans la rue.

Il les a appelés à converger vers la résidence officielle de M. Gbagbo à Cocody, non loin de la RTI, et le palais présidentiel au Plateau, théâtre des violents combats entre les forces armées des deux présidents déclarés.

L'appel à la mobilisation populaire semblait n'avoir pas été suivi, les rues de Yopougon (bastion des "jeunes patriotes") et des autres communes étaient désertes et, mis à part les coups de feu et de canon, un silence de mort régnait sur Abidjan.

En 2004, à l'appel de leur leader Charles Blé Goudé, les " jeunes leaders" avaient été le fer de lance des violentes manifestations anti-françaises à Abidjan.

Les heurts avec la force Licorne avaient fait au moins 50 morts et des milliers de blessés parmi les "jeunes patriotes", selon le régime de Laurent Gbagbo.

Après leur fulgurante offensive qui leur a permis de prendre en quatre jours la quasi-totalité du pays, les forces de M. Ouattara se heurtent depuis jeudi à Abidjan à une vive résistance des forces spéciales loyales à Laurent Gbagbo autour du palais présidentiel, du siège de la RTI, de la résidence officielle du président sortant et du camp de gendarmerie d'Agban.

Samedi à la mi-journée, les tirs nourris d'armes lourdes ont repris et de fortes détonations étaient entendues aux alentours du palais présidentiel.

En début de soirée, les tirs à l'arme lourde en provenance du Plateau et de Cocody ont baissé d'intensité et de fréquence mais à Yopougon des tirs à l'artillerie lourde et à l'arme automatique étaient toujours entendus dans les environs du corridor à la sortie nord d'Abidjan. Xinhua

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 09:23

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La chute de Laurent Gbagbo est désormais certaine. Après d'intenses combats nocturnes à Abidjan entre sa garde rapprochée et les troupes du président élu Alassane Ouattara, le président ivoirien sortant a dû fuir vers une destination inconnue. Dans son camp qui a enregistré de nombreuses défections, c'est toujours le silence radio.

La scène était surréaliste. Alors que les combats faisaient rage entre les Forces républicaines d'Alassane Dramane Ouattara et les miliciens fidèles au président sortant autour de la RTI, la télévision d'État diffusait en boucle des images de Laurent et Simone Gbagbo, tout sourires, en train de plaisanter avec leurs proches. Des images qui n'avaient visiblement pas été tournées ce jeudi 31 mars, mais dont le seul but était de montrer que Laurent Gbagbo était toujours président de la Côte d'Ivoire...

Mais aux environs de 23 heures (locales et GMT), la RTI ne pouvait plus donner le change aux Ivoiriens. Son signal était coupé, après qu'elle a été pilonnée à l'arme lourde. Les combats étaient terminés et les forces pro-Ouattara en prenaient le contrôle. Selon nos informations, le général de l'armée de terre Firmin Detoh, qui s'était rallié un peu plus tôt à Ouattara, a participé à cette prise en envoyant ses hommes en renfort. De grosses pertes ont été infligées aux miliciens qui gardaient les lieux après la désertion de la gendarmerie et des Forces de défense et de sécurité (FDS).

Nady Bamba en fuite

Les désertions ou ralliements ont été nombreux durant ces dernières quarante-huit heures. Le général Mangou, chef d'état-major des armées, s'est réfugié mercredi soir à l'ambassade d'Afrique du Sud, Édouard Kassaraté, patron de la gendarmerie a rallié quant à lui les Forces républicaines (FRCI) pro-Ouattara jeudi après-midi. En réalité, tous les chefs de grands commandements ont fait allégeance au président élu, exceptés le patron de la Garde républicaine, Bruno Dogbo Blé et celui du Groupe de sécurité du président de la République (GSPR), le colonel major Nathanaël Brouaha Ehouman. Deux autres sont restés fidèles à Gbagbo, et sont même parmi ceux qui ont le plus combattu cette nuit : le commandant Boniface Konan (fusilier marin commando) et le commandant Jean-Noël Abehi (escadron blindé).

En plein milieu de la nuit, la résidence présidentielle où logeait Gbagbo a été prise par les FRCI, puis fouillée de fond en comble : aucune trace du président sortant, de sa femme, ni de ses proches, dont la plupart se terrent ou ont fui à l'étranger. Nadiana Bamba alias Nady, la seconde épouse de Gbagbo, a quitté Abidjan dans l'après-midi. Elle a été aperçue à l'aéroport embarquant sur un vol régulier. Appiah Kabran, conseiller juridique de Gbagbo ou Gervais Koulibaly, le porte-parole du président sortant, ont quant à eux préféré rester à Accra (Ghana) alors qu'ils devaient prendre un vol de Emirates pour Abidjan. Charles Blé Goudé et Pascal Affi N'Guessan, qui avaient tous deux éteint leurs portables dans la soirée, n'ont pas donné de nouvelles. Mamadou Koulibaly, le président de l'Assemblée nationale, se trouverait à Accra.

Derniers bastions

Les derniers bastions de résistance des pro-Gbagbo subsistent aux alentours du palais présidentiel au Plateau et dans le camp de gendarmerie d'Agban, qui ne s'est pas rendu. Dans le quartier de Cocody, de fortes explosions - probablement des tirs de mortiers - se faisaient encore entendre vendredi matin. Les combats dans la journée et la nuit ont été rudes, notamment l'après-midi dans le quartier d'Attiécoubé Sébroko, devant le QG de l'Onuci entre les Casques bleus et la Garde républicaine de Bruno Dogbo Blé, qui a subi de lourdes pertes.

Enfin, les forces des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) ont pris le contrôle de l'aéroport d'Abidjan jeudi, a affirmé à l'AFP un responsable de l'ONU sous couvert d'anonymat. Le commandant en chef de l'aéroport, qui avait 100 hommes sous ses ordres, a fait défection « et remis le contrôle aux troupes de l'ONU de façon pacifique ». Une information confirmée officiellement un peu plus tard. « À la demande des autorités aéroportuaires civiles, nous avons envoyé une unité de 30 hommes. Il ont rencontré un peu de résistance sur la route de l'aéroport, mais ils y sont arrivés », a confirmé un porte-parole des Casques bleus, Michel Bonnardeaux. Quel que soit l'endroit où le président sortant se trouve, il ne contrôle plus le pays. JA

 

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 15:11

Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara ont pris un avantage écrasant sur l’armée fidèle à Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat sortant de qui dépendaient l’issue de la crise et une éventuelle bataille d’Abidjan.

Quatre mois de tension, de violences et de médiations sans succès, et depuis lundi une offensive éclair : la crise née de la présidentielle de novembre, qui a fait plus de 460 morts selon l’ONU, s’est subitement accélérée, et le pouvoir de M. Gbagbo n’a jamais été aussi ébranlé.

Si l’éventualité d’une opération d’envergure des Forces républicaines (FRCI), regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le nord du pays depuis 2002, avait acquis de plus en plus de consistance jusqu’à la semaine dernière, la rapidité de leur avancée a créé une immense surprise.

"Ils préparaient ça depuis trois mois", déclare à l’AFP une source militaire internationale."Mais jusque-là, ils n’étaient pas prêts politiquement", puisque l’heure était encore officiellement aux médiations africaines, "ni militairement", ajoute-t-elle.

Une fois que courant mars la voie du dialogue a paru abandonnée et que les FRCI se sont renforcées en hommes - elles compteraient à présent entre 5.000 et 10.000 combattants - et en armes, pour lesquelles le soutien du Burkina ou du Nigeria est souvent évoqué, l’offensive a été lancée.

D’ouest en est, les Forces de défense et de sécurité (FDS) fidèles à M. Gbagbo ont été mises en déroute.Et à l’exception de Duékoué, carrefour stratégique de l’ouest, et de Daloa (centre-ouest), importante ville militaire située en plein "pays bété", région natale du président sortant, elles ont offert assez peu de résistance.

"Les FDS ne combattent pas vraiment", juge un diplomate africain à Abidjan.Des cas de désertions, de redditions ou de ralliements sont aussi rapportés.

La bande sud contrôlée par le camp Gbagbo se réduisait au fil des heures, avec en particulier la chute hautement symbolique, mercredi, de la capitale politique Yamoussoukro, à moins de 200 km d’Abidjan, alors que le camp Ouattara a lancé un ultimatum.

"M.Gbagbo a encore quelques heures pour partir, sinon ce sera la marche sur Abidjan.Et ce sera beaucoup plus compliqué pour lui", a déclaré Guillaume Soro, Premier ministre de M. Ouattara.

Un proche de Laurent Gbagbo affirmait mercredi à l’AFP que Laurent Gbagbo n’était "pas ébranlé ni stressé".

Le "repli" militaire a été opéré car il s’agit de "ne pas dégarnir Abidjan", a expliqué cette source gouvernementale.

Mais l’annonce d’un discours - capital, en ces circonstances - de M. Gbagbo dans la soirée, reporté sans explication quelques heures plus tard, a renforcé l’incertitude.

Pour les observateurs, le président sortant n’avait plus d’autre choix que de se retirer ou de livrer une bataille d’Abidjan que chacun envisage et redoute.

Elle pourrait en effet être sanglante dans une métropole qui compterait à présent au moins quatre millions d’âmes après l’exode de centaines de milliers d’habitants apeurés, et où les partisans des deux rivaux sont souvent voisins.

M. Gbagbo sait pouvoir compter sur des milliers de "jeunes patriotes", ses ardents partisans qui ont tenu la rue au prix de violences, notamment contre les Français, aux heures chaudes de la crise de 2002-2004, et que son armée a commencé à incorporer.

Mais l’issue est d’autant plus incertaine que la menace est déjà au coeur de la capitale économique.

Le régime Gbagbo a perdu peu à peu, depuis la mi-février, la maîtrise d’une partie d’Abidjan : les insurgés pro-Ouattara du "commando invisible", comptant de nombreux ex-rebelles, contrôlent désormais largement les immenses quartiers d’Abobo et d’Anyama, dans le nord.

"On espère qu’il n’y aura pas de bataille d’Abidjan, dit un diplomate occidental.Ca voudrait dire qu’il n’y a plus d’autre option".

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 09:12

Idriss Déby a une grande qualité, il est capable de rassembler tous les partis politiques et d’unir la très grande majorité de son peuple …contre lui.

Il en a apporté une nouvelle preuve avec les élections législatives. Indépendamment de la désorganisation totale, les fraudes étaient tellement énormes, que même les plus indulgents, sauf à passer pour des fieffés imbéciles, n’ont pu les avaliser.

Difficile en effet d’avaler des bureaux de vote fantômes, où se trouvent des urnes remplies comme des oeufs de bulletins en faveur du Mouvement Patriotique du Salut de Déby. Les partis d’opposition étaient déjà extrêmement réticents à participer aux élections présidentielles. L’expérience des législatives démontre que tant que Déby sera au pouvoir, les élections rythmeront avec « piège à c… ».

Le challenge de Déby n’est pas de gagner les présidentielles, mais de réussir à trouver une ou deux marionnettes qui voudront bien se prêter au rôle de candidat de l’opposition vaincue. Pas sûr qu’en payant très cher, il trouve. Pourrait donc être compromis la présentation d’un spectacle électoral correct à l’Union Européenne, même si cette dernière est connue pour son goût immodéré de la farce électorale.

Paul Martial

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 08:59

Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé mercredi "une fin immédiate des violences contres les civils" en Côte d’Ivoire et a décidé d’imposer "des sanctions ciblées" contre des individus, dont Laurent Gbagbo.

"Le Conseil de sécurité demande une fin immédiate des violences contre les civils, y compris les femmes, les enfants et les personnes déplacées et appelle toutes les parties ivoiriennes à respecter la volonté du peuple et élection d’Alassane Dramane Ouattara comme président de la Côte d’Ivoire", indique la résolution 1975 adoptée par le Conseil.

Cette résolution a été adopéte par le Conseil de sécurité le même jour que la prise de la capitale politique de la Côte d’Ivoire, Yamoussoukro, située à 240 km au nord d’Abidjan.

Outre Laurent Gbagbo, son épouse Simone Gbagbo, son conseiller Alcide Djedje et ses deux autres associés font l’objet des " sanctions ciblées" qui comprenne l’interdction de voyage et le gel des biens.

Selon la résolution, le Conseil de sécurité a imposé des " sanctions ciblées" contre les individus ivoiriens "qui bloquent la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire, entravent le travail de l’ONUCI et d’autres acteurs internationaux en Côte d’Ivoire et commettent des violations sérieuses des droits de l’homme et du droit humanitaire international".

La résolution, proposée par la France et le Nigeria, appelle toutes les institutions publiques ivoiriennes, y compris les forces défensives et sécuritaires ivoiriennes à "se rendre à l’autorité que le peuple ivoirien a donnée au président Alassane Dramane Ouattara".

Le Conseil de sécurité a aussi condamné la décision de Gbagbo de ne pas accepter la solution avancée par le panel ad hoc de l’Union africaine, lui demandant de "s’effacer immédiatement".

Le Conseil a demandé la levée "sans délai" du siège de l’Hôtel Golf où se retranche Ouattara, sous la protection de la force de l’ONU. (Xinhua)

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 19:31

Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara sont entrées mercredi dans la capitale politique Yamoussoukro, au troisième jour de leur offensive, ont indiqué à l'AFP plusieurs habitants.

On voit les Forces républicaines circuler dans des 4X4 à travers la ville. Depuis un moment, on ne voit plus les FDS", les Forces de défense et de sécurité fidèles au président sortant Laurent Gbagbo, a déclaré une habitante jointe au téléphone.

"J'ai vu plusieurs FDS abandonner leur véhicule et prendre la fuite après avoir retiré le haut de leur treillis", a ajouté un autre habitant.

Des tirs de kalachnikov ont toutefois été entendus en début d'après-midi et il n'était pas clair dans l'immédiat si les combattants pro-Ouattara avaient pris le contrôle de la totalité de la capitale, comptant environ 150.000 habitants mais relativement étendue.

Les forces du président ivoirien reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara étaient mercredi, au troisième jour de leur offensive, aux portes de la capitale politique Yamoussoukro et avançaient vers San Pedro

Ces combats, quatre mois après le début d'une crise post-électorale ayant fait, selon l'ONU, au moins 460 morts et déplacé près d'un million de personnes, provoquent de nouveaux mouvements de population, comme à Duékoué (ouest) où 10.000 civils ont trouvé refuge à la mission catholique.

Les Forces républicaines de M. Ouattara, regroupant essentiellement les ex-rebelles qui tiennent le Nord depuis 2002, ont poursuivi mercredi leur avancée en prenant Tiébissou, à 40 km au nord de la capitale, et Soubré, à 130 km au nord de San Pedro (sud-ouest).

Elles avaient remporté d'importantes victoires mardi, en entrant à Duékoué, Daloa (centre-ouest) et Bondoukou (est), mais aussi Abengourou (sud-est), à seulement 220 km de la capitale économique Abidjan.

L'ambassadeur de Côte d'Ivoire en France nommé par Alassane Ouattara, Ally Coulibaly, a assuré que les forces de son camp contrôlaient "les trois quarts" du pays.

Mercredi, les affrontements ont notamment eu lieu au centre du pays autour de la ville symbolique de Yamoussoukro, village natal du "père de la Nation" Félix Houphouët-Boigny (1960-93) devenu capitale politique du premier exportateur mondial de cacao.

Venus de leur fief de Bouaké (centre), les combattants pro-Ouattara, souvent à bord de pick-ups armés de mitrailleuses, ont attaqué à l'arme lourde dans la nuit la ville de Tiébissou, point stratégique pour accéder à la capitale politique située 40 km plus au sud, avant de prendre son contrôle.

"Ce sont les Forces républicaines qui contrôlent Tiébissou. Le commandant Ousmane Chérif (un de leurs chefs) est entré à Tiebissou sous la clameur des populations", a indiqué un habitant de la localité.

Dans leur offensive, les forces pro-Ouattara, équipées de mortiers et de lance-roquettes notamment, progressent, non seulement vers le centre, mais vers l'est et l'ouest.

Sur le front est, ils avancent rapidement, sans rencontrer de fortes résistances, s'approchant toujours un peu plus d'Abidjan, coeur du régime Gbagbo, où de nouvelles recrues commençaient mercredi à se faire enrôler dans l'armée du président sortant.

Sur le front ouest, de violents combats ont eu lieu, en particulier à Duékoué - où au moins 10.000 civils se sont réfugiés dans la mission catholique, selon Amnesty International - mais les combattants visent San Pedro, , plus important port d'exportation de cacao au monde.

Plus de 400.000 tonnes de cacao sont bloquées depuis l'appel du camp Ouattara à cesser les exportations. Cette mesure a encore été renforcée par des sanctions occidentales.

Isolé diplomatiquement, de plus en plus asphyxié économiquement, sur la défensive militairement, le camp Gbagbo a appelé mardi soir à un "cessez-le-feu immédiat", se déclarant prêt à des négociations avec le camp rival sous l'égide de l'Union africaine début avril à Addis Abeba.

Mais avant même cette demande de cessation des hostilités, M. Ouattara et ses alliés avaient tranché: "toutes les voies pacifiques pour amener Laurent Gbagbo à reconnaître sa défaite (à la présidentielle de novembre) sont épuisées".

Et mercredi, Anne Ouloto, porte-parole de M. Ouattara, a confirmé cette ligne, demandant aux partisans de M. Gbagbo de "déposer les armes" en estimant que l'appel au cessez-le-feu était une "diversion".

Tout en se disant prêt au dialogue, le camp Gbagbo se prépare en effet aux affrontements à venir, notamment la très redoutée bataille d'Abidjan, dense métropole comptant avant la crise 5 millions d'habitants et jadis eldorado pour toute l'Afrique de l'Ouest. AFPrebelle.gif

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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 13:18

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L’attaque de la coalition rebelle sur le Haut-Sassandra vise la prise de San Pedro afin de mettre la main sur le Port autonome de cette ville et l’occupation durable de la Côte d’Ivoire.

Lorsque la télévision française France 24 a annoncé que les forces pro-Ouattara ont pris Duékoué et Daloa, son commentaire qui a suivi cette information est révélateur des intentions de Paris : cette ville (Daloa) est dans la région du deuxième Port de Côte d’Ivoire : le Port de San Pedro. Ce qu’il faut donc craindre, c’est que les assaillants intensifient leur offensive et prennent ce Port. Parce que l’objectif de la France étant d’avoir la main sur cet instrument, ouverture sur la mer, elle mettra en jeu tous les moyens pour le protéger une fois il tombait dans l’escarcelle de Ouattara.

Elle ferait alors entrer dans le pays tout ce qu’elle voudra et en fera sortir toutes nos richesses qu’elle aura pillées. Peu importe que Abidjan soit toujours aux mains des autorités légales. Mais les richesses du territoire sous le contrôle de la rébellion et le Port à sa disposition suffisent à atteindre ses objectifs impérialistes et commerciaux. Le Port de San Pedro, situé à 9°32 de latitude nord et 6°29 de longitude ouest de la Côte d’Ivoire, au bord de l`océan Atlantique, sur le Golfe de Guinée, à 348 km d’Abidjan, est le premier port mondial pour les exportations de fèves de cacao. Plus de la moitié de la récolte ivoirienne (1,2 million de tonnes) y transite.

Construit il y a 35 ans, le Port autonome de San Pedro (Pasp) s’étend sur un domaine qui couvre plus de 200 ha. Le Pasp est un instrument de souveraineté nationale. Société d`État au capital de 2 milliards de Fcfa, les infrastructures du Pasp ont démarré en 1969, sous l’action de l`Autorité pour l`aménagement de la région du sud-ouest (Arso). C’est en 1971 que le Port autonome de San Pedro a été mis en service.

L’ambition que le Gouvernement lui a assignée est de devenir un port moderne. Qui faciliterait l`intégration régionale et le développement national. Alors amputer la République de cet outil, serait une grande victoire de Sarkozy et d’Alassane Dramane Ouattara. Les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (Fds) devront puiser en elles, le ressort nécessaire, pour éviter à la Côte d’Ivoire, cette douloureuse humiliation.

Germain Séhoué


 

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