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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

18 août 2010 3 18 /08 /août /2010 20:20

L'Assemblée nationale tchadienne a adopté mercredi une nouvelle loi sur la presse jugée moins répressive que les mesures prises après une tentative de renversement du régime en 2008 et qui dépénalise les délits de presse.

 La loi a été votée par 82 voix contre 2, l'opposition (11 voix) s'abstenant

"Pour les délits de presse (diffamation et injures), les peines d'emprisonnement sont supprimées", souligne le texte. Le délit d'offense au chef de l'Etat figurant dans l'ancienne loi est aussi supprimé.

Des peines d'emprisonnement de 6 mois à un an, des amendes de 100.000 à 1 million de francs CFA (150 à 1.500 euros) ainsi que des suspensions de parution de six mois, sont toutefois introduites dans la nouvelle loi pour les "crimes" comme l'incitation à la haine raciale ou ethnique ou l'apologie de la violence.

"La nouvelle loi est équilibrée. Elle dépénalise les délits de presse et responsabilise en même temps les journalistes. C'est une avancée pour la démocratie", a commenté le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement Kedalla Younous Hamid.

Le député Saleh Kebzabo, porte-parole de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC, coalition de l'opposition), reconnaît une amélioration mais reste prudent: "Nous nous sommes abstenus lors du vote, parce que nous avons quelques inquiétudes. Cependant il faut reconnaître qu'il y a quelques avancées très importantes. On ne va pas arrêter un journaliste pour délit de presse".

"En revanche, le fait de renforcer les peines pour les crimes ou la suspension de parution des journaux est disproportionné, il faut s'insurger et condamner cela. C'est une porte ouverte qu'on ne pourra plus refermer", a affirmé M. Kebzabo à l'AFP.

Le directeur de publication de N'Djamena Bi-hebdo Jean Claude Nekim est lui hostile à la loi: "L'introduction de la nouvelle peine de suspension de parution des journaux est une condamnation à mort

pour la presse".

En juin, l'Assemblée avait rejeté un précédent projet de loi le jugeant trop sévère.

En février 2008, après l'offensive rebelle qui avait failli renverser le régime du président Idriss Deby Itno, le pouvoir avait promulgué dans le cadre des mesures d'exception "l'ordonnance 5" qui pénalisait de nombreux délits de presse

AFP

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 22:00

sos-racisme.jpg

Après la presse internationale, c’est au tour des Nations unies de critiquer la France et sa politique envers les étrangers. Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) de l’ONU, réuni mercredi et jeudi à Genève, a dénoncé les récentes propositions de Nicolas Sarkozy concernant les Roms et la déchéance de nationalité de certains criminels, lors d’un discours à Grenoble, fin juillet.

Selon le compte-rendu de la réunion du Cerd, ses déclarations sur les Roms et l’annonce du démantèlement de plusieurs camps sont particulièrement montrées du doigt par les 18 experts chargés d’examiner le rapport de la délégation française sur les mesures prises par Paris pour lutter contre les discriminations raciales, depuis son dernier examen en 2005.

L’ONU dénonce ainsi l’amalgame entre Roms et gens du voyage : le nombre de ces derniers est estimé à 400 000 personnes, dont 95% de nationalité française. L’expert algérien Nourredine Amir s’indigne notamment de l’annonce du renvoi de Roms, originaires de Bulgarie ou de Roumanie : «Comment comprendre que les Roms (…) puissent être extradés comme s’ils n’appartenaient pas à l’Union européenne ?» «Je ne savais pas que dans un même pays on pouvait faire la différence entre un citoyen européen de première et de deuxième catégorie», insiste-t-il, alors que Brice Hortefeux a annoncé que depuis deux semaines, 40 camps illégaux ont déjà été démantelés.

La déchéance de nationalité au pilori

Les experts s’indignent aussi des déclarations de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux sur la possibilité de déchoir de sa nationalité un citoyen naturalisé si ce dernier est condamné pour le meurtre d’un policier, pour polygamie ou excision. Gun Kut, expert turc, déclare ne pas comprendre «ce qu’est un Français d’origine étrangère : je me demande si cela est compatible avec la constitution».

Pointant du doigt la montée du racisme en France, le rapporteur de la session, l’Américain Pierre-Richard Prosper, rappelle à la France son rôle moteur dans la défense de la liberté et des droits de l’homme, soulignant qu’il y avait aujourd’hui une contradiction avec l’image du pays à travers le monde et la réalité. «Il y a un manque de volonté politique pour changer tout cela», ajoute-t-il. Par ailleurs, l’expert togolais Ewomsan Kokou constate ainsi que la France est confrontée à une «recrudescence notable du racisme et de la xénophobie», malgré de nombreux instruments légaux.

Pierre Lellouche a répondu à ces critiques et a déclaré que la France était un «Etat de droit rigoureusement respectueux des droits de l’homme» qui s’attache à «garantir les libertés publiques» et préserver le droit à la sécurité, «premier des droits de l’homme», selon le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes. Le Quai d’Orsay a également affirmé que la France «veillera dans ce domaine, comme elle le fait en toutes circonstances, à respecter les principes des droits de l’homme».

Les ONG françaises qui s’étaient insurgées contre les récentes déclarations de l’exécutif ont, quant à elles, salué les critiques des Nations unies. Alain Jakubowicz, président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’est dit «triste de voir la France épinglée et montrée du doigt de la sorte. Mais il faut dire que la plupart des critiques et des reproches sont fondés».

«Nous sommes satisfaits que des experts internationaux partagent notre inquiétude», a déclaré le président de la Ligue des droits de l’homme, Malik Salemkour : «Cela veut dire que notre diagnostic n’est pas teinté d’anti sarkozysme ou d’angélisme. Ces dérives inquiètent aussi la communauté internationale».

Le Cerd conclura sa session le 27 août par une série de recommandations sans caractère contraignant. Les experts pourraient demander à la France d’apporter des améliorations sur certains points et de venir leur en rendre compte dans un délai défini.

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 21:46

femme-voilee-copie-1.jpg

Révélé en juillet, son cas avait soulevé une vague d’indignation internationale. Sakineh Mohammadi-Ashtiani, une Iranienne de 43 ans, a été condamnée en 2006 à la mort par lapidation pour avoir eu des «relations illégales» avec deux hommes après la mort de son mari. L’imminence de son exécution, prévue le 9 juillet, avait trouvé un vaste écho médiatique dans le monde et entraîné dans un premier temps la suspension de sa peine par les autorités iraniennes «pour raisons humanitaires». Le président brésilien Lula a même proposé d’offrir l’asile politique à cette mère de deux enfants, sans succès. Elle restera en prison en Iran, a répondu l’ambassadeur iranien à Brasilia, écartant toute possibilité qu’elle puisse être accueillie au Brésil.

Mais la diffusion mercredi soir des «aveux» filmés d’une femme présentée comme étant Sakineh Mohammadi-Ashtiani fait redouter un sombre retournement de situation. Masquée par un lourd voile noir qui ne laisse voir qu’un œil et son nez, la femme est apparue à la télévision dans le cadre d’une émission sur «la propagande des médias occidentaux». Dans ses propos, couverts par une voix off en farsi qui rend impossible toute identification précise, elle explique qu’un homme avec lequel elle était en relation lui a proposé de tuer son mari, et qu’elle a laissé cet homme, son cousin, commettre le meurtre. Le responsable de la justice de la province d’Azerbaidjan oriental où l’affaire s’est déroulée a affirmé pendant l’émission que Sakineh Mohammadi-Ashtiani avait également endormi son mari en lui faisant une piqûre avant que le meurtrier ne l’électrocute.

Deux jours de tortures avant l’interview

L’avocat de la condamnée, qui a trouvé refuge en Norvège après avoir subi des pressions de la part des autorités iraniennes, a expliqué au Guardian que sa cliente avait été torturée pendant deux jours avant que l’interview ne soit filmée dans la prison de Tabriz, où elle est détenue depuis quatreans. «Ils l’ont violemment battue et torturée pour qu’elle accepte de parler devant les caméras», affirme-t-il dans les pages du quotidien britannique. L’avocat dit craindre que les autorités iraniennes n’appliquent désormais la peine de mort assez rapidement. La lapidation aurait été transformée en une exécution par pendaison, après l’indignation de la scène internationale devant la brutalité du procédé.

Les motifs de la condamnation restent toutefois peu clairs. Dans des déclarations lui ayant été attribuées le 7 août par The Guardian, Sakineh Mohammadi-Ashtiari affirme avoir été acquittée de l’accusation de meurtre et condamnée uniquement pour adultère. Un responsable judiciaire iranien a toutefois déclaré début août à un organisme de l’ONU pour les droits de l’homme qu’elle avait aussi été «reconnue coupable de complot pour tuer son mari». L’agence officielle iranienne IRNA avait affirmé auparavant qu’elle avait été condamnée pour «meurtre et crimes».

Plusieurs observateurs estiment que les aveux de Sakineh Mohammadi-Ashtiani lui ont été extorqués . Le fait qu’elle reproche aux médias occidentaux, pendant l’interview, de se mêler de sa vie privée, en est un signe, assurent-ils. «Ce n’est pas la première fois que l’Iran fait paraître des victimes innocentes à la télévision et les tue ensuite sur la base des aveux qu’on a ainsi obtenus d’eux. Cela s’est produit souvent pendant la première décennie de la Révolution islamique», commente ainsi Mina Ahadi du Comité iranien contre la lapidation.

La télévision nationale iranienne, contrôlée par le gouvernement, a affirmé par ailleurs que l’attention portée au cas de Sakineh Mohammadi Ashtiani était de la «propagande occidentale» visant à «faire pression» sur Téhéran, en conflit avec la communauté internationale autour de son programme nucléaire controversé.

Lefigaro.fr

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 19:32

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Le ministère français de la Défense a condamné jeudi "le vocabulaire et l'attitude" d'un coopérant militaire français au Togo qui a violemment apostrophé un photographe de presse à l'issue d'une manifestation mardi à Lomé, envisageant la possibilité de sanctions.


Une vidéo mise en ligne le lendemain sur YouTube et déjà visionnée jeudi matin par 140. 000 internautes (www. youtube. com/watch?v=wcVvyhgu_2M) montre l'officier français qui tutoie ostensiblement le journaliste, exigeant qu'il détruise des clichés sur lesquels il figure.

"Ce n'est pas un vocabulaire et une attitude compatibles avec ce que l'on attend de notre personnel et des cadres de la Défense en particulier", a déclaré le porte-parole du ministère, Laurent Teisseire, interrogé par l'AFP.

"Ca ne correspond ni de près ni de loin à ce que sont nos valeurs et à notre conception de notre relations aux médias et de la liberté de la presse", a-t-il poursuivi.

Le porte-parole a précisé que le ministère "étudiait maintenant avec l'employeur du militaire, le ministère des Affaires étrangères, la possibilité d'éventuelles sanctions" dont il n'a pas précisé la nature.

Sur les images de YouTube, le militaire s'emporte et lance: "Je m'en fous que tu sois de la presse, tu enlèves ta photo s'il te plaît, sinon c'est moi qui le prend (l'appareil photo)".

"Tu veux qu'on mette un coup sur l'appareil ou quoi?", poursuit l'officier supérieur alors que le journaliste est légèrement malmené par deux gendarmes togolais en treillis dont l'un arbore une matraque.
"Tu sais qui je suis? Je suis le conseiller du chef d'état-major de l'armée de terre", ajoute-t-il, avant de menacer de faire appel au Régiment des commandos de la garde présidentielle (RCGP) "pour foutre un peu d'ordre là-dedans".


Pointant la caméra qui le filme, le militaire lance à l'attention du cameraman: "toi, tu enlèves ça aussi".

"Monsieur le colonel, c'est tout comme si je vous demande de me donner ton arme, je fais mon travail", réplique le photographe. Une voix, sans doute celle du militaire, ajoute à l'adresse d'un gendarme togolais: "tu le mets en taule".

Selon M. Teisseire, le militaire français "a vu depuis le journaliste dans les locaux de l'ambassade de France en présence du chargé d'affaires et lui a présenté ses excuses qui ont été acceptées".

Précisant que le mandat de l'officier au Togo s'achevait dans quelques semaines, le porte-parole a indiqué qu'il n'avait "pas forcément vocation à être rappelé", la décision relevant du quai d'Orsay.

M. Teisseire a précisé que l'incident s'était produit à l'issue d'une manifestation dans les rues de Lomé, le véhicule du militaire français étant "incidemment arrêté" par la fin du cortège.

 

M.L.

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9 août 2010 1 09 /08 /août /2010 11:06

3 coups de couteau et les os du bras gauche  démolis : c’est le message des autorités Tchadiennes adressé au correspondant de Librafrique.com actuellement hospitalisé à Ndjamena

Dans un article récent publié le 28 juillet dernier,  notre correspondant à Ndjamena et membre de  la rédaction de Librafrique.com, Delaville Djimyabaye Sewingar qui signe sous le nom de plume de Sew De Séwé, a critiqué les autorités Tchadiennes en dénonçant le clientélisme au sein de la fonction publique et l’injustice sociale généralisée. Exactement 8 jours plus tard, il reçoit 3 coups de couteau sur une dizaine destinée à l’éliminer physiquement. Son bras gauche est brisé d’un coup violent de bâton.

Comment est-ce que c’est arrivé ?

Dans la nuit du vendredi 06 aout 2010, notre correspondant est entrain de renter chez lui quand un attroupement de badauds attire son attention. Il va au renseignement et découvre une femme gisant dans un marre de sang, inconsciente et le crâne fracassé. C’est une victime d’un accident avec délit de fuite comme il se passe quotidiennement à Ndjamena. Les ambulances, n’étant pas des chars de combat ou autres engins de mort, il n’y en a pas une seule pour emmener cette femme mourante aux urgences. Pire, les hommes en tenue militaire présents sur le lieu de l’accident sont totalement indifférents et jasent tranquillement entre eux, repoussant nonchalamment de temps en temps quelques curieux qui s’approchent de trop près de la victime.

Très inquiet de l’immobilisme de la femme accidentée qui continue à perdre son sang, Sew De Séwé prend son courage et s’approche du commandant des hommes en armes. Il lui questionne pour savoir si dans une telle circonstance,  la priorité ne serait pas d’aider cette  femme qui est entrain de mourir surement ? Le commandant pique une colère noire et intime à Mr Sew De Séwé l’ordre de s’identifier. Notre correspondant se présente le plus ordinairement et humblement possible.

Voulant aider la femme jusque-là non assistée,  une personne parmi les badauds, Sew De Séwé dit quelque chose du genre : « c’est un journaliste. Dépêchez-vous d’aider cette femme sinon, demain, il écrira sur votre nonchalance et  non-assistance à personne en danger.

Une folie furieuse pique les militaires

 « Brisez la main avec laquelle il écrit pour nous critiquer ». Les militaires présents sont pris d’une folie furieuse lorsqu’ils ont su à qui ils ont à faire. Ils se sont rués sur notre correspondant à coups de couteau et de bâton. Bilan : le correspondant de Librafrique.com a reçu 3 coups de couteau et le bras gauche littéralement brisé.

Au moment où nous soumettons ces informations, la situation sanitaire de notre correspondant est stable, mais sa sécurité n’est pas assurée. Nous sommes très inquiets qu’encore aujourd’hui au Tchad, certaines personnes dites intouchables et manifestement au dessus de la loi continuent à déployer, sans masque, leurs dérives meurtrières. Nous renouvelons à Sew De Séwé notre soutien inconditionnel et inébranlable.

Merci pour vos très nombreux courriels de soutien et témoignages au téléphone. Merci à tous ceux et toutes celles que l’âme compatissante  a poussé à soutenir  notre confrère Sew De Séwé en ce moment difficile.

La rédaction

joe.alerte@gmail.com Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Tel 514 239 0502

 

 

 

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25 juillet 2010 7 25 /07 /juillet /2010 10:57

  Dans un communiqué du 25 juin, le quai d’Orsay « se félicite de la décision prise par les autorités tchadiennes d’ouvrir le comité de suivi de l’enquête sur la disparition d’Ibni Oumar Saleh aux experts internationaux. » Le comité de suivi, créé pour enterrer les démarches judiciaires qui auraient dû découler du rapport de la commission d’enquête tchadienne, laquelle pointait implicitement la responsabilité de la présidence tchadienne, a déjà presque deux ans d’existence, et en l’occurrence, difficile de penser qu’il vaut mieux tard que jamais...

Et on croit rêver quand le quai d’Orsay affirme : « La France avait immédiatement appelé à ce que tous les moyens soient mobilisés pour qu’il soit retrouvé et à la création d’une commission d’enquête chargée de faire la lumière sur sa disparition et sur les événements de février 2008. »

Passons sur le fait que les militaires français sont sans doute les premiers à connaître la vérité, après les exécutants et le commanditaire de cette « disparition », et sur le fait que plusieurs sources affirment que c’est sur la base des écoutes militaires françaises que les opposants tchadiens avaient été arrêtés le 3 février 2008. Rappelons simplement que M. Morin, alerté le jour même de ces disparitions par différentes ONG, et sans doute déjà au fait de la situation, se contentait de demander, le lendemain sur RFI, le temps « d’observer les choses tranquillement », affirmant se méfier « des rumeurs ».

Le 5 février, il posait tout sourire aux côtés du dictateur tchadien qu’il assurait de son soutien « sans faille ». Ce dernier ne niait d’ailleurs pas les arrestations d’opposants, mais les qualifiait de « détails » dont il n’avait que faire. Et il a fallu une bonne semaine, alors que la presse française commençait à s’émouvoir du sort de l’opposition tchadienne, et que l’Union européenne demandait la « libération immédiate » des opposants, pour que la France se contente de demander des « clarifications » sur les « motifs » de leur emprisonnement, et « sur les procédures judiciaires dont les autorités tchadiennes pensent qu’elles leur sont applicables ». Survie

 

 

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23 juillet 2010 5 23 /07 /juillet /2010 12:32

 L’Union africaine devrait également insister sur la tenue du procès exigé il y a déjà quatre ans

 Desmond Tutu et Shirin Ebadi, tous deux Prix Nobel de la Paix, ainsi que 116 organisations africaines de défense des droits humains domiciliées dans 25 pays ont appelé aujourd’hui le gouvernement du Sénégal et l’Union africaine à progresser rapidement dans l’organisation du procès d’Hissène Habré. L’ancien dictateur tchadien, exilé au Sénégal, est accusé de milliers de meurtres politiques et de torture systématique.

Parmi les signataires de cet appel figurent des personnalités sénégalaises dont Serigne Mansour Sy Djamil (chef religieux de la confrérie tidjane), l’Abbé Léon Diouf (représentant de l’Archevêque de Dakar) ainsi que les professeurs Abdou Aziz Kébé et Amsatou Sow Sidibe et l’homme d’affaires Bara Tall.

Les chefs d’État africains se réuniront dans la capitale ougandaise Kampala pour le sommet de l’Union africaine du 25 au 27 juillet 2010, quatre ans après que l’UA ait donné mandat au Sénégal « de poursuivre et de faire juger, au nom de l’Afrique, Hissène Habré ». Cependant, le Sénégal n’a toujours pas entamé de poursuites contre Habré, arguant qu’il est toujours en attente du financement du procès par la communauté internationale.

« Les victimes du régime d’Hissène Habré luttent sans relâche depuis 20 ans pour que justice leur soit rendue et de nombreux survivants sont déjà décédés », rappelle une pétition adressée au Sénégal et à l’Union africaine signée par des organisations de la société civile africaine, des lauréats du Prix Nobel de la Paix et de hautes personnalités. « Au lieu de voir leur cause entendue, les victimes ont eu droit à un interminable feuilleton politico-judiciaire. »
Habré a dirigé le Tchad d’une main de fer de 1982 à 1990, avant d’être renversé par le président Idriss Déby Itno et de fuir au Sénégal. Son régime de parti unique a été marqué par de graves exactions ainsi que par des campagnes d’épuration ethnique. Des documents de la police politique de Habré, la Direction de la Documentation et de la Sécurité (DDS), ont révélé les noms de 1 208 personnes assassinées ou mortes en détention. Un total de 12 321 victimes de violations de droits humains a été recensé dans ces fichiers.

Habré a été inculpé une première fois au Sénégal en 2000 mais, à la suite d’ingérences politiques dénoncées par deux rapporteurs des Nations Unies, les juridictions sénégalaises se sont déclarées incompétentes pour juger cette affaire. Les victimes de Habré se sont alors tournées vers la Belgique et, après quatre années d’enquêtes, un juge belge a inculpé Habré pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture en septembre 2005. Après que le Sénégal ait rejeté la demande d’extradition de la Belgique, le président Abdoulaye Wade a accepté le mandat émis par l’Union africaine visant le jugement de Habré au Sénégal.

Le 1er juillet 2010, après des années de discussion autour de la question du budget, l’Union africaine et l’Union européenne ont annoncé la tenue d’une réunion des bailleurs de fonds en octobre. Toutefois, il n’y a toujours pas eu d’accord définitif sur le budget final.
Parmi les signataires de la pétition figure le Sud-africain Richard Goldstone , qui a été le premier Procureur des tribunaux pénaux internationaux des Nations Unies pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Plus récemment, il a dirigé l’enquête de l’ONU sur le conflit de Gaza. On retrouve également les principales organisations de défense des droits humains au Tchad et au Sénégal ainsi que la Fondation sud-africaine pour les Droits de l’Homme, l’Organisation égyptienne pour les Droits de l’Homme, la Commission kenyane pour les Droits de l’Homme et l’Association africaine pour la Défense des Droits de l’Homme en République Démocratique du Congo.

 

 

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22 juillet 2010 4 22 /07 /juillet /2010 18:53

Agir par SMS, c'est agir et soutenir financièrement Amnesty International pour l'ensemble de ses activités.

Pour cela, envoyez jusqu’au 28 juillet 2010, 14 h, un SMS avec vos coordonnées complètes vers le 3313 (2€ le SMS).

Vous pouvez recevoir automatiquement, une fois par semaine, la nouvelle action par SMS en vous abonnant à ce service. Pour cela, envoyez le message «AU» au numéro 3313 (sms reçu gratuit. Votre réponse 2€).

Dix ans après le dépôt de la plainte au Sénégal en 2000, le procès de Hissène Habré n’a toujours pas commencé. Malgré les appels répétés des victimes et de la communauté internationale, malgré le mandat donné au Sénégal par l’Union africaine pour le juger, les autorités sénégalaises n’ont cessé de reporter la tenue de ce procès.

Le Comité des Nations unies contre la torture, saisi par des victimes tchadiennes, a conclu en mai 2006 que le Sénégal avait violé la Convention contre la torture en manquant à son obligation de poursuivre ou d’extrader Hissène Habré. Le Comité avait alors enjoint les autorités sénégalaises de soumettre la présente affaire à ses autorités compétentes pour l’exercice de l’action pénale ou, à défaut, dans la mesure où il existe une demande d’extradition émanant de la Belgique, de faire droit à cette demande, ou le cas échéant, à toute autre demande d’extradition émanant d’un autre État en conformité avec les dispositions de la Convention.

Chaque mois qui passe des victimes ou leurs proches décèdent sans avoir pu voir Hissène Habré jugé pour les crimes commis pendant sa présidence.

Les victimes ne peuvent plus attendre. Le Sénégal doit juger immédiatement Hissène Habré.

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 12:43

 Le conflit frontalier qui sévit depuis plusieurs années entre le Tchad et le Soudan touche durement le fonctionnement des institutions judiciaires de l’est du Tchad, lesquelles souffrent déjà du manque de personnel qualifié.

En effet, nombreux sont les juges de paix professionnels chargés de rendre la justice au niveau communautaire qui ont abandonné leurs postes pour des raisons d’insécurité.
Dans cette perspective, la loi tchadienne sur l’organisation judiciaire comporte une disposition transitoire autorisant les sous-préfets, représentants de l’administration locale, à remplir les fonctions de juge de paix tant que l’effectif des magistrats professionnels sera insuffisant.

Pour palier au manque de formation des sous-préfets et pour protéger ces derniers contre toute forme d’abus, le PNUD, par le biais de son Programme de relèvement à l’est du Tchad, a mené une formation dans 49 préfectures, renforçant leurs connaissances du système judiciaire tchadien,  de la justice de paix, de la protection des Droits de l’Homme et des modes extra-juridictionnels de règlement des conflits.

Le résultat vise à combler un vide provisoire. A terme, des juges de paix professionnels sont en effet censés être affectés dans toutes les sous-préfectures de l’est du pays.
La formation s’est achevée suite à une collaboration très étroite avec la Mission des Nations Unies en République Centrafricaine et au Tchad (MINURCAT/JAU) et le Ministère de la justice tchadien, ainsi que la Cour d’appel et l’Université d’Abéché.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, un Comité scientifique  composé d’institutions gouvernementales et universitaires, s’est chargé de la supervision des aspects substantiels et de l’exécution du projet.

Au cours de la phase d’exécution du projet, financé par l’Allemagne à hauteur de 330.000 Euros (412.000 dollars),  cinq sessions de formation ont été tenues,  à l’Université Adam Barka d’Abéché du 8 décembre 2009 au 17 mai 2010. Chaque formation a duré quatre  semaines. En tout, 154 juges de paix non professionnels et auxiliaires de justice ont été formés. Quand aux formateurs, ils ont été sélectionnés parmi des magistrats et des enseignants et chercheurs universitaires.

Les autorités administratives comme les partenaires ont mis l’accent sur la nécessité d’étendre la formation à d’autres acteurs intervenant dans la chaine pénale.
Au cours des différentes interventions des orateurs qui se sont succédé lors de la cérémonie de clôture organisée à Abéché, le 17 mai, il est ressorti l’urgence de mettre en place des mécanismes de suivi de la formation d’une part afin de voir quels en ont été les impacts, et de l’autre d’envisager les domaines devant être pris en compte dans le cadre de formations futures. 
Centre presse

 

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 12:31

 Luis Moreno Ocampo persiste et signe. Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) qui avait échoué dans un premier temps à faire retenir l’accusation de génocide à l’encontre du président Omar El  Béchir revient à la charge. Les juges ont donné leur feu vert ce lundi  pour qu’un  second mandat d’arrêt pour ce chef d’accusation soit délivré contre l’homme fort de Khartoum. Si cette procédure aboutit, le président El Béchir se retrouverait cible de deux mandats puisque depuis mars 2009 il est visé par un mandat d’arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour. Sur la base du décompte de l’ONU, les violences auraient fait 300 000 morts et 2,7 millions de déplacés.  Pour sa part, le gouvernement de Khartoum ne reconnaît que 10 000 victimes. Pour l’heure, la communauté internationale reste divisée sur la question, avec, au bénéfice du régime soudanais, un soutien massif de l’Union Africaine et des pays membres de la Ligue Arabe. En dehors de l’Afrique du Sud, aligné sur le droit international, peu de pays du continent sont susceptibles de suivre la décision de la CPI considérée à tort et à raison comme un nouveau machin néocolonial. L’on retrouve ces divisions au niveau du conseil de Sécurité de l’ONU où les Etats Unis alternent le chaud et le froid avec, en toile de fond, une convoitise sur les immenses ressources pétrolières du Soudan qu’il ne faut surtout pas laisser à la Chine. Cette dernière se refuse d’interférer dans les affaires internes de son partenaire fidèle à une  logique mercantile qui lui permet de se positionner. Tant pis si ces calculs et cette logique de conquête de marchés se font sur le dos des pauvres habitants du Darfour.

MC/les Afriques

 

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