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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

Tel: 00221 77 545 27 63/ kodjeteke@yahoo.fr /grattchad@yahoo.fr

                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 14:34

Livre Yoro

Autopsie d'un assassinat annoncé, programmé et exécuté
Ngarlejy Yorongar

Biographie, autobiographie, témoignage, récit politique Afrique noire Tchad

Le député Ngarlejy Yorongar raconte ici avec force les détails de son enlèvement, le 3 février 2008, par la garde présidentielle, sa séquestration dans une des prisons secrètes sise dans le jardin privé d'Idriss Déby à Farcha ; la mort d'Ibni Oumar Mahamat Saleh, les atroces tortures subies par Lol Mahamat. Choua, ancien chef de l'Etat du Tchad, le rôle de M. Bruno Foucher, Ambassadeur de France au Tchad et celui du dispositif militaire français Epervier dans cette tragédie.
Juin 2010 • 502 pages  / Prix éditeur : 43 € 40,85 € / 268 FF

 

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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 10:57

Livre.jpg

Cet ouvrage invite à la découverte de quinze livres de la littérature tchadienne. C'est un voyage à travers des univers aussi différents les uns que les autres, une rencontre avec des sensibilités littéraires particulières. Quinze étapes pour découvrir les méandres des réalités tchadiennes, ses mythes et ses croyances mais également pour comprendre que cette littérature est ouverte au monde.

100 pages/ septembre 2010 •

Par : Ouaga-Ballé Danaï

 Préface de Rodolphe Obiang-Meye

Edition : L’Harmattan/Coédition Al Mouna

 

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6 septembre 2010 1 06 /09 /septembre /2010 10:45

CheikhAntaDiop.gif

Cheikh Anta Diop, ce grand savant

 Toute son oeuvre milite en faveur de l’Unité de l’Afrique, en se fondant sur une mémoire vivante du patrimoine et une conscience historique vigilante.

Nombre de pays africains et arabes en cette année 2010 commémorent le 50e anniversaire de leur indépendance. Une des figures intellectuelles de l’Afrique du XXe siècle parmi les plus décisives, dans l’élaboration de doctrines et de concepts qui mettent à nu les falsifications, de l’ordre étranger colonial dominant, est le Cheikh Anta Diop. Il est né en 1923 à Caytou, un village du Sénégal. L’Afrique à l’époque était sous la domination coloniale européenne qui a pris le relais de la traite négrière atlantique initiée au XVIe siècle.

Le berceau des civilisations est l’Afrique

La violence dont l’Afrique était victime avait plusieurs formes, militaire, politique, économique et culturelle. Des intellectuels et institutions d’Europe accompagnent les opérations et affirment leur racisme en proclamant l’infériorité intellectuelle du Nègre et de l’Arabe. La vision coloniale d’une Afrique irrationnelle, ahistorique et sous-développée par essence, définit ses habitants comme irresponsables et infra humains. Ces injustices et ces contrevérités choquent Anta Diop. Il visait à démontrer que le berceau des civilisations est bien l’Afrique et la région proche, de La Mecque à Baghdad, du Nil au Sahara algérien. Cela signifie que sa renaissance est possible. Cela implique pour ce savant africain l’éveil de la conscience historique de tous les Africains, afin de leur rendre leur patrimoine, leur fierté et leur dignité. Il s’attellera à ce travail grandiose avec un sens élevé de l’amour de l’Afrique, de la science et de la culture.

Dans le contexte colonial de violence extrême et de discours mensongers, Cheikh Anta Diop remarque par exemple que l’Égypte ancienne et l’Afrique du Nord, par les historiens et géographes européens, sont exclusivement rattachés au monde méditerranéen cherchant à les couper de leur milieu et origine africains. Il fait des études supérieures pluridisciplinaires qui lui permettent un savoir approfondi de sa culture et celle de l’Europe. Sa connaissance du wolof, sa langue maternelle et de l’arabe langue de sa foi de musulman, et du français, outil de son mode de communication, lui ouvriront les portes de la civilisation africaine, le familiarise encore plus avec le monde arabo-berbéro-musulman et lui faciliteront des ponts entres les peuples.

L’indépendance nationale, le but suprême

De par ces centres d’intérêt, sa méthode de recherche fondée sur le comparatif et l’investigation transversale, et de par ses principes moraux, Cheikh Anta Diop était un savant universel et un humaniste. Toute son oeuvre milite en faveur de l’Unité de l’Afrique, en se fondant sur une mémoire vivante du patrimoine et une conscience historique vigilante. Il ne cessait de vouloir reconstituer scientifiquement le passé de l’Afrique et de travailler à la restauration de la conscience historique.
Dès 1952, dans le bulletin mensuel de La Voix de l’Afrique noire, par un article intitulé «Vers une idéologie politique africaine», Cheikh Anta Diop pose pour la première fois en Afrique, sous leurs multiples aspects, culturels, économiques, sociaux, les principes de l’indépendance nationale et de la constitution d’une fédération d’États démocratiques africains, à l’échelle continentale.
L’indépendance nationale, ce concept suprême, doit être réappris et expliqué aux nouvelles générations.
Au moment où Cheikh Anta Diop entreprenait ses premières recherches historiques dans les années quarante, l’Afrique noire ne constitue pas «un champ historique intelligible», selon expression de l’historien britannique Arnold Toynbee. Il est significatif qu’au seuil des années 60, dans le numéro d’octobre 1959 du Courrier de l’Unesco, l’historien anglo-saxon Basile Davidson introduit son propos sur la ´´Découverte de l’Afrique´´ par la question: ´´Le Noir est-t-il un homme sans passé?´´

Cheikh Anta Diop refuse l’amnésie au sujet de l’Afrique et le schéma occidental de la lecture de l’histoire humaine. En conséquence, il s’est attelé à élaborer, pour la première fois, une lecture capable de rendre compte de l’évolution des peuples africains, dans le temps et dans l’espace. Avec Cheikh Anta Diop un ordre intellectuel nouveau est né dans la compréhension du fait culturel et historique africain. Il lie profondément les deux mondes arabo-berbère et africain.

Bâtir l’avenir de l’Afrique

Il rappelle que les différents peuples africains sont des peuples «historiques» avec leur État et civilisation: les pays du Maghreb, l’Égypte, la Nubie, Ghana, Mali, Zimbabwe, Congo, Bénin, et d’autres encore. Il traduit leurs cultures, leurs arts, leurs coutumes. A travers ce patrimoine pluriel, il tente de cerner avec précision et preuves l’unité culturelle africaine. Il ne se tourne pas seulement vers le passé lointain, mais vers l’avenir, il vise la Renaissance de l’Afrique, en critiquant, preuves à l’appui, les mythes falsificateurs. En ces temps de l’hégémonie du Nord, il est temps de se souvenir des leçons du Cheikh Anta Diop pour bâtir l’avenir de l’Afrique. Nations nègres et Culture - De l’Antiquité nègre égyptienne aux problèmes culturels de l’Afrique d’aujour-d’hui- que publie en 1954 Cheikh Anta Diop aux éditions Présence Africaine, est le livre fondateur d’une écriture scientifique de l’histoire africaine. La reconstitution critique du passé de l’Afrique devient possible grâce à l’introduction du temps historique et de l’unité culturelle. La restauration de la conscience historique devient elle alors aussi possible.
La première question de ce livre fondamental est: Comment se pose le problème de l’histoire Africaine? Il considère que des trous dans l’histoire, notamment au-delà de 2300 ans, existent du fait que l’on aborde mal les questions. Il prouve que du Maghreb antique à l’Ethiopie ce sont les Africains noirs qui ont fait l’histoire. Tout comme le Royaume du Ghana a surgi et dominé longtemps après ces périodes fastes. L’Afrique s’est peuplée à partir de la vallée du Nil et du Sahara du temps où il était riche en Eau. Il examine avec minutie tous les travaux internationaux sur la question. Il traite de L’origine de l’homme et ses migrations. Parmi les questions traitées: l’ancienneté de l’homme en Afrique, le processus de différentiation biologique de l’humanité, le processus de sémitisation, l’émergence des Berbères dans l’histoire, l’identification des grands courants migratoires et la formation des ethnies africaines. Il s’intéresse en particulier à la parenté Égypte ancienne/Afrique noire/ Sahara. L’Algérie en particulier a participé grandement à cette civilisation. La parenté est étudiée sur la base de l’idée de peuplement de la vallée du Nil, la genèse de la civilisation, la parenté culturelle, les structures sociopolitiques, le début de l’écriture. Anta Diop se concentre sur l’évolution des sociétés.
Plusieurs développements sont consacrés à la genèse des formes anciennes d’organisation sociale rencontrées dans les aires géographiques méridionales (Afrique) et septentrionale (Europe), à la naissance de l’État, ainsi qu’à leur évolution respective, aux modes de production, aux conditions qui ont présidé à la Renaissance européenne. Ainsi, ce qui compte est de démontrer clairement que l’apport de l’Afrique à la civilisation est décisif.

Faire avancer la science historique

Pour sortir l’Afrique du paradigme ahistorique dans lequel anthropologues et africanistes européens l’avaient confinée, Cheikh Anta Diop adopte une méthodologie de recherche qui s’appuie sur le comparatisme critique et la pluridisciplinarité. La nouvelle méthodologie en matière d’histoire africaine que préconise et met en oeuvre Cheikh Anta Diop dans ses travaux, est exposée ensuite dans son livre Antériorité des civilisations nègres - mythe ou vérité historique
En 1970, l’Unesco sollicite Cheikh Anta Diop pour devenir membre du Comité scientifique international pour la rédaction d’une Histoire générale de l’Afrique. Son exigence d’objectivité le conduit à poser trois préalables à la rédaction des chapitres consacrés à l’histoire ancienne de l’Afrique. Les deux premiers consistent en la tenue d’un colloque international, organisé par l’Unesco, réunissant des chercheurs pour d’une part, traiter de l’origine des anciens Égyptiens, et d’autre part faire le point sur le déchiffrement de l’écriture méroïtique.
Une confrontation des travaux de spécialistes du monde entier lui paraissait indispensable pour faire avancer la science historique. Le troisième préalable est pratique, il demande l’ouverture de lignes aériennes de l’Afrique afin de restituer les voies anciennes de communication du continent. Le colloque eut lieu au Caire en 1974, organisé par l’Unesco dans le cadre de la Rédaction de l’Histoire générale de l’Afrique, le colloque intitulé: ´´Le peuplement de l’Égypte ancienne et le déchiffrement de l’écriture méroïtique´´.

Depuis 1974, les découvertes archéologiques, les études linguistiques, les études génétiques, l’examen de la culture du patrimoine, l’étude sociologique confirment les recommandations du colloque. De plus, grâce aux travaux de Cheikh Anta Diop, dans le domaine de l’égyptologie, une communauté savante africaine s’est constituée. Alors que jusqu’à 1970, Cheikh Anta Diop travaillait en solitaire. La réécriture de l’histoire de l’Afrique et partant de l’humanité, sur des bases strictement objectives est aujourd’hui une réalité, malgré les difficultés, de par l’oeuvre grandiose de ce digne fils de l’Afrique.
L’Afrique réconciliée avec son passé pour se projeter dans l’avenir, reste un but de toujours. Il était passionné par la diffusion du savoir et de l’écriture. En 1981, Cheikh Anta Diop est nommé professeur d’histoire associé à la Faculté des lettres et sciences humaines de Dakar, vingt-sept ans après la parution de Nations nègres et Culture, vingt et un an après son doctorat d’État. Il y enseignera jusqu’à sa disparition en 1986. Son oeuvre si riche se présente comme le socle même de la renaissance politique et culturelle de l’Afrique.

Mon ami Abdelkader Djeghloul, trop tôt disparu, songeait à faire rééditer les ouvrages du Cheikh Anta Diop, épuisés pour certains. L’Algérie a toujours rendu un hommage bien mérité aux dignes fils de l’Afrique. Sans une mémoire vivante produite par un système éducatif propre à nos pays, il est difficile d’affronter l’avenir.

Mustapha CHERIF, Philosophe

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 10:59

Mrs-Chantal-Biya.JPG

En Afrique d’une manière générale, les politiques font et défont la vie des footballeurs. Cette donne est encore plus vraie en Afrique noire où l’immixtion des politiciens dans la sphère footballistique déjante la carrière de nombreux talents en crampon. Les prestations des équipes nationales africaines (victimes de ces affres politiques) à l’échelle panafricaine et internationale s’en ressentent… Hélas, on n’est pas près d’en tirer des leçons. Suivez notre regard…

L’Espagnol Javier Clemente (ancien patron de la Roja) est depuis plus de deux semaines le sélectionneur principal de l’équipe nationale du Cameroun, les Lions Indomptables. Il succède au Français Paul Le Guen après la piteuse et humiliante prestation des Lions Indomptables durant le Mondial 2010. Toute une kyrielle d’ex grandes stars du ballon rond international s’étaient positionnées pour prendre les rênes de la sélection du pays du célèbre Roger Milla.

Parmi eux, figuraient notamment Lothar Matthäus, ancien footballeur teigneux de la « National Mannschaft » qui fait partie des plus vieux joueurs à avoir disputé une phase finale de Coupe du monde. Le petit joueur allemand faisait partie des sérieux candidats en lice pour entraîner Samuel Eto’o et ses coéquipiers camerounais. Son dossier a été écarté au dernier moment à cause des humeurs de la première dame du Cameroun (Chantal Biya en photo) au sujet du passé matrimonial de l’ex défenseur des « triples champions du monde » et du Bayern de Munich !!

Le “crime” de Matthäus est de s’être marié et divorcé à plusieurs reprises. La « Maman fouettard des sentiments au Cameroun » a donc estimé que le profil du sélectionneur camerounais ne faisait pas bon ménage avec la vie matrimoniale agitée de l’ancien joueur du Bayern. Il faut dire que dans ce pays qui vit par et pour le foot, le couple présidentiel (au pouvoir depuis 1982) a toujours un avis prépondérant dans le recrutement du sélectionneur national. Une ingérence présidentielle dans la vie des Lions qu’on ne remarque jamais quand surviennent les moments de recherche de solutions idoines à des guerres larvées de clan au sein du onze national.

 

Quand bien même le pouvoir de Yaoundé aime généralement opéré des récupérations politiques au sujet des bonnes prestations de l’équipe nationale. La vie saine des « quadruples champions d’Afrique » serait une véritable priorité pour le couple présidentiel qu’Eto’o et ses compères ne se seraient pas déchirés dans les vestiaires en pleine Coupe du monde 2010. In fine, la sanction a été directe pour toute une nation qui a dû boire sa honte jusqu’à la lie durant le Mondial 2010 ; le Cameroun ayant été incapable de dominer le Japon et le Danemark pour se qualifier pour le 2ème tour du premier « Mondial africain ». Vu que la honte ne tue pas, on se plait déjà à exposer ses enfantillages tout en espérant produire de bons scores dans 04 ans au Brésil, à la faveur du prochain Mondial. Encore faut-il que les Camerounais se qualifient pour « Brésil 2014 »…

L’incurie en matière de la bonne organisation des équipes nationales n’est pas le propre des Camerounais. En 2009, au Togo, les plus hautes autorités ont imposé la fusion de certaines candidatures à la présidence de la Ftf (Fédération togolaise de football) autour de la personne de Rock Gnassingbé, l’un des demi-frères du président de la République de cet Etat. Le mariage forcé a duré le temps de l’éclosion d’une rose ; entre-temps, la Ftf sera victime de graves dysfonctionnements qui ne vont jamais ramener la sérénité dans la maison des Eperviers (surnom de l’équipe togolaise). De cette scabreuse immixtion des politiques dans le football au Togo, on en a que cure ; car les pyromanes nationaux et connus de ce sport se positionnent déjà en prévision des élections qui auront lieu dans quelques semaines. Silence, le football n’est pas une priorité en Afrique quand il constitue un opium pour endormir le peuple face aux urgences du développement.

Achille NGUETI

 

 

 

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25 août 2010 3 25 /08 /août /2010 17:42

ramadan

Jeûner devrait être une occasion pour l’examen de conscience et réémettre en question nos habitudes, nos défauts et insuffisances.

En ces temps dit modernes, l’ignorance au sujet de la culture religieuse est grande. Le Ramadhan est une excellente occasion pour rappeler des valeurs-clés. Le Prophète (Qsssl) aimait le Ramadhan plus que tous les autres mois de l’année. Il revivait le temps de l’annonce de la Révélation et la récitation du Coran. Le Prophète (Qsssl) recommande de faire l’expérience de la vie et, en même temps, il appelle à la retenue, à la mesure, à la maîtrise des désirs et des besoins, ce qui est sagesse. Se souvenir du Vrai et du but de la fin c’est cela le Ramadhan. Dans cette dimension se nouent la cohérence et l’harmonie visées par l’Islam, entre la recherche du sens par l’homme et le projet de salut voulu par Dieu. Jeûner c’est faire l’expérience concrète de la vie personnelle, intérieure, dont seul le Jeûne se veut dans ce sens, maîtrise de soi, abstinence mesurée en vue d’un retour à l’essentiel, à la prime nature.
«Ô vous qui croyez, le jeûne vous a été prescrit comme à vos devanciers» (S2, V183), ce verset, par lequel débute le passage coranique relatif au mois de Ramadhan, indique d’emblée l’universalité du jeûne qui est un rite présent dans toutes les traditions. Il se distingue des autres oeuvres d’adoration en ce qu’il ne consiste pas à accomplir des actes prescrits mais à s’abstenir. Son essence est immuable, même si ses conditions et ses règles varient d’une forme traditionnelle à une autre.
Les actes dont il convient de s’abstenir; comme l’absence de nourriture, de boisson et d’acte sexuel, en sont seulement la modalité courante. Le Coran utilise pour désigner le jeûne deux termes de la même racine: siyâm qui se rapporte exclusivement au jeûne légal, et sawm, qui désigne le jeûne en tant que tel.
Ce dernier terme n’apparaît qu’une seule fois dans le Coran où il est mentionné, de manière fort significative, en relation avec la Vierge Marie: désespérée à la pensée du scandale que risquait de provoquer auprès des siens sa maternité exceptionnelle, elle reçoit de l’Ange Gabriel ce conseil: «Si tu vois quelque créature humaine, dis: "J’ai voué un jeûne (sawman) au Tout-Miséricordieux et je ne parlerai aujourd’hui à aucun homme"» (Cor. 19,36). Le terme sawm désigne donc ici un «jeûne de silence», une abstention de parole. Une parole du traditionaliste Abu Umama relate un fait significatif: «Je m’approchai de l’Envoyé et lui dis: "Donne-moi un ordre que je prendrai directement de toi!" Il répondit: "Adonne-toi au jeûne, car il n’a pas de semblable". Il n’a pas de semblable parce qu’il est dépourvu d’extériorité et de réalité propre, il est intime, invisible, et appartient tout entier au Créateur, dont le Coran dit: "Rien ne Lui est semblable"» (S.42, V11)
Le jeûneur se sent en contact avec Celui qui l’a créé, et qui le récompensera. Nul ne peut vérifier si vraiment untel jeûne, hormis «Dieu». Le jeûne dévoile intérieurement les dispositions du croyant à maîtriser ses désirs et ses passions, il ne s’agit pas de simples privations. Le Coran attribue au jeûne une forme de perfection. La tradition rapporte que «Dieu» réserve dans le Paradis une porte pour les jeûneurs, dénommée «al Rayyân». C’est un privilège considéré comme sans pareil.

Le juste milieu

Selon de nombreux commentateurs, notamment mystiques, il existe une analogie entre le jeûne et le pèlerinage. L’état de dépouillement et de sacralisation, ihrâm, comporte lui aussi des interdits, et des abstinences; comme le jeûne, il confère au pèlerin un statut spirituel élevé.
La différence réside dans le fait que, pour le jeûneur, cette qualité est intime, intérieure, tandis que le pèlerin manifeste ce lien intérieurement et extérieurement, dans les actes et rites. Les religions monothéistes en ces temps dits modernes, par-delà leur situation hétérogène et la vivacité de l’Islam qui maintient un rapport interhumain, perpétuent parfois leurs traditions dans le dogmatisme figé ou bien dans la dilution, dépassées par la société de consommation, elle-même incapable de faire place à une foi de la mesure.

L’Islam se veut la religion du juste milieu et de l’équilibre. L’harmonie, la cohérence, la complémentarité entre le croire et le vivre, les rapports ouverts au temps et à l’espace sont vitaux. Jeûner c’est réactiver ces qualités.

Sur le plan pratique et social, le fait de jeûner est aussi un moyen de penser aux défavorisés, aux pauvres, à ceux qui souffrent de la faim et des privations.

Le jeûneur doit prendre encore plus conscience de la valeur des biens que «Dieu» lui octroie, et par là évitera à la fois le gaspillage et l’avarice. Le jeûneur se réjouit de la rupture du jeûne (fitr) en équilibrant les droits du corps et de l’âme.

Le Prophète (Qsssl) au sujet du Ramadhan aurait dit: «"Ô gens! Le mois béni est arrivé à vous avec la bénédiction, la miséricorde et le pardon". C’est le meilleur des mois. Ses jours sont les meilleurs des jours, ses nuits sont les meilleures des nuits, ses heures sont les meilleures des heures. C’est un mois durant lequel vous êtes tous invités à être les hôtes du Seigneur et vous êtes placés au rang des gens honorés. Pendant ce mois, votre souffle est glorification, votre sommeil adoration, vos bonnes actions sont acceptées et vos implorations exaucées. Demandez à votre Seigneur avec une intention sincère et un coeur pur de vous faire réussir le jeûne et la lecture de Son Livre, car misérable est celui qui se trouve privé du Pardon pendant ce mois grandiose. Rappelez-vous en ayant faim et soif, la faim et la soif du jour du Jugement. Faites l’aumône à vos pauvres et à vos indigents.»
Il insistait au sujet du respect d’autrui: «Respectez vos personnes âgées et soyez miséricordieux envers vos jeunes. Renouez vos liens de parenté, faite attention à votre langue, détournez votre regard devant l’illicite et n’écoutez pas ce qui vous est interdit. Attendrissez-vous sur les orphelins des autres, on s’attendrira sur les vôtres. Repentez-vous de vos fautes et levez vos bras pour implorer Dieu aux heures de vos prières car ce sont les meilleures heures pendant lesquelles le Tout-Puissant regarde Ses serviteurs avec Miséricorde. Il leur répond s’ils s’entretiennent avec Lui. Il leur donne satisfaction s’ils L’interpellent. Il les exauce s’ils L’invoquent.»

Le bon exemple

Il rappelait que l’acte doit suivre la parole, car trop de musulmans ne donnent pas le bon exemple: «O gens! Vos âmes sont prisonnières de vos actes, libérez-les en demandant pardon! Vos dos sont alourdis par vos fardeaux, soulagez-les en prolongeant votre prosternation. Sachez que Dieu a juré par sa Puissance de ne pas punir ceux qui prient et ceux qui se prosternent; de ne pas les effrayer par le feu de l’enfer le Jour où les gens se lèveront pour le Seigneur des mondes. ô gens! Celui d’entre vous qui, pendant ce mois, offre le repas de la rupture du jeûne à un jeûneur croyant, aura le pardon de ses fautes passées...»

Il utilisait des symboliques fortes et des allégories pour sensibiliser et responsabiliser les croyants: «ô gens! Les portes du paradis sont ouvertes pendant ce mois, demandez à votre Seigneur qu’elles ne soient pas fermées pour vous. De même, les portes de l’enfer sont fermées, aussi; demandez à votre Seigneur qu’elles ne soient pas ouvertes pour vous. De plus, les démons sont enchaînés, demandez à votre Seigneur qu’ils n’aient pas de prise sur vous.

Jeûner devrait être une occasion pour l’examen de conscience et réémettre en question nos habitudes, nos défauts et insuffisances. Les préoccupations de nombre d’entre nous sont terre à terre, matérialistes, liées à la course pour le profit et la loi de la jungle.

Des rigoristes en profitent pour déformer la religion qui sert de refuge dans les périodes du désespoir. Il est temps de se souvenir de l’essentiel, de la sagesse et de se remettre au travail.
Le jeûne ne peut être un prétexte au relâchement. Les défis sont immenses. Il s’agit d’oeuvrer pour que la capacité des êtres humains retrouve du sens et de l’efficacité, qui ne soit pas un trop-plein en prétendant combler le vide.

Vivre de manière ouverte, pieuse et juste était l’un des messages-clés du Prophète (Qsssl). Il ne faut jamais l’oublier.

Mustapha CHERIF, Philosophe

 

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 19:40

Fille-qui-pleure.jpg

Cinq sèches lettres noires

Qui claquent sinistrement

Telle une guillotine qui s’abat !

Tchad !... Tchad !... TCHAD !

Mot éternellement écourté, rapetissé !

Ligne rouge, ligne bleue

autres farces en fosses communes !

FAT, FAN, FANT, GUNT……..

Kyrielle pétaradante de mots-balles-de-kalachnikov

de sigles galvaudés

Chapelet clinquant de perles à têtes de morts enturbannées

Chapelet ridicule de coalitions fumistes en Ray ban noires

Ballet fade de gros parleurs à mallettes-à-remplir dans les gueuloirs climatisés,

Théâtre macabre des anthropophages du peuple tchadien exsangue

Peuple-à-baluchons, regard tourné vers Kousseri-le-refuge

Après que le péage à morts du fleuve Chari ne donne son visa

Charriant des morts qui ne voulaient plus de la vie

Tchad rouge comme le feu

Tchad noir comme la mort

Lisette, Tombalbaye, Dicko, Malloum, Goukouni, Habré

Tous, bouffeurs d’hommes !

Qui vous permet ?

On m’annonce un troisième homme ?

Et que je le trouve, le troisième homme

Et trois milliards de fois, l’on vous trouvera le quatrième homme

Et voleront encore plus bas les charognards

Tchad  au triste sort

Tchad emmailloté

Tchad cancérisé

Tchad inguérissable

Au chevet de ton grabat

Rotant de cynisme tes croquemorts insatiables

Pires que des piranhas bredouilles depuis vingt ans !

  Lamine SAMB : extrait de « Quant à moi, je me porte bien » 

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8 août 2010 7 08 /08 /août /2010 11:28

sifflet

La Confédération africaine de football (CAF) a désigné des arbitres tchadiens et tunisiens pour diriger la double confrontation entre l’Algérie et le Gabon pour le compte du premier tour des éliminatoires de la 9e édition du Championnat d’Afrique des nations CHAN-2011 des U17, dont la phase finale aura lieu au Rwanda.

La rencontre aller prévue entre le 27 et le 29 août à Libreville sera officiée par un trio d’arbitres tchadiens sous la conduite de Cordier Adam, assisté de ses deux compatriotes Largue Jonas et Yaya Issa. Le quatrième arbitre est Mouity Christian (Gabon), tandis que le commissaire au match est Ngangué Appolinaire (Cameroun). Quant au match retour qui se déroulera à Alger entre le 10 et le 12 septembre, il a été confié à des arbitres tunisiens. La rencontre sera arbitrée par Trabelsi Aouaz, qui sera assisté de Hmila Anouar et Ben Abdelmoumen Kamel. Le quatrième arbitre est Houassnia Farouk (Algérie), tandis que le commissaire au match est le Marocain.

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2 août 2010 1 02 /08 /août /2010 10:08

Groupe Du 19 juillet au 26 août 2010, nous vous invitons à découvrir une sélection d’artistes africains candidats au concours Découvertes 2010 organisé par RFI depuis 1981.

RFI vous présente ce lundi 2 août 2010 le groupe tchadien WAKIL et son titre "Lambi a toli".

Wakil est une jeune formation née en 2004. On y découvre un genre unique et particulier qui a pour objectif de valoriser les rythmes de l’Afrique en général et du Tchad en particulier. Wakil trouve sa force dans ses textes qui traitent notamment de la délinquance juvénile ou encore de l’alcoolisme. A travers ce folklore africain mélangé à des sonorités urbaines, Wakil offre une approche musicale originale au sein de la nouvelle scène africaine.

Le titre « Lambi a toli » est tiré de l’album « Ascension ».

Depuis 1981, le Prix Découvertes RFI constitue pour les artistes un appui déterminant au développement de leur carrière. Reconnue par les professionnels, cette récompense est devenue la référence en matière de musique du monde et représente pour le lauréat une étape décisive dans sa carrière, lui offrant une visibilité et une reconnaissance internationales.

Un concours qui au fil des années a révélé des artistes devenus pour certains des icônes de la musique africaines comme Tiken Jah Fakoly (Côte d’Ivoire), Rokia Traoré (Mali), Didier Awadi (Sénégal), Tcheka (Cap Vert) ou encore Amadou et Mariam (Mali).

RFI

 

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 19:43

Une peinture représentant Nelson Mandela décédé et subissant une autopsie a provoqué l’indignation du parti au pouvoir en Afrique du Sud. L’ANC se dit en effet «choqué et condamne vigoureusement» l’oeuvre exposée dans une galerie de Johannesburg. «C’est de mauvais goût, irrespectueux, et c’est une insulte aux valeurs de notre société», estime l’ANC.

Mais l’artiste, Yuill Damaso, s’est défendu en affirmant qu’il s’agissait d’un hommage à l’ancien président sud-africain. Le tableau «montre la chair et les os de Mandela, ce qui prouve qu’il est un homme, comme chacun d’entre nous», a-t-il affirmé. «Il a réalisé de grandes choses, il a une énorme influence nationale et internationale, mais le tableau rappelle qu’il est un homme ordinaire», a-t-il ajouté.

Le tableau, inspiré de la «Leçon d’anatomie du Docteur Tulp» de Rembrandt (1632), montre Mandela sur la table d’autopsie tandis que le jeune Nkosi Johnson, un enfant icône de la lutte contre le sida, mort à l’âge de 12 ans, coupe dans les chairs de l’ancien président. Des personnalités sud-africaines, dont le prix Nobel de la Paix Desmond Tutu, le président Jacob Zuma, l’ancien président Thabo Mbeki et la leader d’opposition Helen Zille, assistent à l’autopsie.

Mandela, dont la santé est de plus en plus fragile, fêtera ses 92 ans le 18 juillet. Il est très peu apparu en public ces derniers mois, et sa présence à la finale de la Coupe du Monde de football dimanche n’est pas encore certaine.

Source: Lefigaro.fr

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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 10:50

En 50 ans d’indépendance, l’enseignement au Tchad semble décroître au fil des années. Grèves, baisse de niveau, corruption, favoritisme en sont les grands maux. La Situation à l’université de N’djamena est le reflet du mal être de l’enseignement au Tchad après 50 ans d’indépendance.

 En effet les multiples années blanches se succèdent. Il y’a un manque criard d’infrastructure, d’enseignants et même de documentations. Interrogé sur le système d’enseignement François étudiant en Lettres Modernes réponds tout simplement « rien ne marche dans cette université, il y’a grève sur grève. Si c’est pas nous les étudiants, ce sont nos enseignants, franchement la situation ne s’améliore pas ». Ce témoignage montre combien de fois, le Tchad n’a pas fourni assez d’effort en matière d’enseignement supérieur. Certes de nouvelles universités et instituts sont crées à l’intérieur du pays mais les insuffisances persistent. Pour preuve, il faut juste voir le grand nombre d’étudiants tchadiens qui sont dans les pays voisins. Un étudiant tchadien à l’université de Ngaounderé au Cameroun affirme que «  nous sommes tellement nombreux là-bas que nos camarades camerounais nous demandent parfois s’il n’y a pas d’université au Tchad. » Les installations sont devenues vétustes et il y a un surnombre dans les amphithéâtres qui de surcroît ne sont pas sonorisés. Les étudiants faute de mieux sont obligés de rester dans cette atmosphère. Rare sont ceux qui obtiennent leur licence au bout de trois années d’études car il faut au minimum trois. L’espoir des étudiants repose sur l’université de Toukra en construction car tout le monde n’a pas la possibilité de se faire inscrire dans les instituts d’enseignement nouvellement crées.

Le système décroît  

Dans l’enseignement secondaire, de nouvelles écoles sont crées mais il se pose un problème d’enseignants. Un professeur de français du lycée Félix Eboué affirme que le système éducatif au Tchad est en déphasage par rapport aux autres pays qui adaptent leur système avec l’évolution. Toujours selon cet enseignant, les reformes opérées sont difficile à mettre en œuvre. Il  en exemple le cas deux nouveaux romans inscrit au programme, La République à vendre et Le candidat au paradis refoulé. Ces livres n’ont pas bénéficié d’une étude critique donc les enseignants ne peuvent pas vraiment les exploiter. Dans ces conditions, la baisse de niveau est une conséquence logique de ces mauvaises pratiques. L’enseignant pour suit encore que la descente au enfers de l’enseignement au Tchad a démarré avec la guerre civile de 1979, « depuis ce malheureux événement, nous n’avons plus retrouver nos marques. Avant il y avait de la rigueur et ceux qui nous tenaient étaient bien formés et savaient transmettre les connaissances. Mais aujourd’hui on prend des gens sorti de l’université sans formation professionnelle pour éduquer les enfants, vous voulez arrivez à quels résultats si ce n’est la catastrophe »

Yves-Daniel Adoum

 

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