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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 11:53

Afrique-copie-1«En Afrique, on ne peut pas désigner quelqu’un du doigt en disant qu’il est un ancien chef.» Cette phrase qu’aimait répéter l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny explique que l’alternance politique ne soit pas la valeur la mieux partagée en Afrique. Quand on a du mal à transmettre à ses enfants le sceptre présidentiel, on s’y accroche d’années en décennies. Le Nigérien Mamadou Tandja aura payé de sa réputation cet appétit insatiable. Mais son expérience ne semble guère servir de leçon.

1. Mouammar el-Kadhafi, Libyen, 69 ans. 42 ans au pouvoir

Il prétend échapper aux statistiques puisqu’il n’occupe pas officiellement le poste de Président. Fils de paysan bédouin, ce capitaine autoproclamé colonel est pourtant de facto le dirigeant de la Libye depuis le coup d’Etat du 1er septembre 1969, poste auquel il renonce officiellement en 1977, lorsqu’il transforme son pays en Jamahiriya («Etat des masses»). Fantasque, amateur de chameaux et d’amazones, le guide de la Révolution de la «Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste» espérait devenir le premier chef des Etats-Unis d'Afrique. En 2009, au XIIe sommet de l’Union africaine, à Addis Abeba, il revendiquait, cette fois, le titre de «roi des rois d’Afrique». Kadhafi a vu défiler huit présidents américains. Mais, maintenant, son pouvoir semble menacé…

 2. Teodoro Obiang Nguema, Equato-guinéen, 69 ans. 32 ans de pouvoir

Militaire spécialisé dans la conduite des véhicules, il est le neveu de Francisco Macías Nguema qui fut élu, en 1969, président de la République de l’ancienne colonie espagnole. Pistonné, Obiang gravit les échelons de la hiérarchie militaire, jusqu’au titre de vice-ministre des Forces armées populaires de Guinée équatoriale, en 1979. Il en profite pour renverser son oncle (qui sera fusillé), prendre le pouvoir comme président du Conseil militaire suprême avant d'être nommé, en 1982, Président de ce véritable émirat pétrolier. Il sera «élu» en 1989, puis réélu en 1996, en 2002 et en 2009. Score moyen: 98,19% des suffrages exprimés. On prête des pouvoirs exorbitants à sa famille, notamment son épouse et son premier fils, Teodorín. Teodoro Obiang Nguema occupera, jusqu’en janvier 2012, le fauteuil de président en exercice de l'Union africaine.

3. José Eduardo dos Santos, Angolais, 69 ans. 32 ans de pouvoir

Fils d’un tailleur de pierre, militant très tôt contre le joug colonial portugais, Dos Santos est désigné, en 1979, successeur du père de l'indépendance angolaise Agostinho Neto. Sa présidence trentenaire est marquée par la longue guerre civile qui aurait fait 30.000 morts. Tout au long de ces années, il préside le marxiste-léniniste Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) et affronte l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (Unita) de Jonas Savimbi. Ce dernier sera tué en 2002. La nouvelle Constitution du pays, adoptée en 2010, ne prévoit plus l'organisation d'élections présidentielles, mais la désignation, comme président de l’Angola, du président du parti arrivé en tête aux élections législatives. Un boulevard pour Eduardo Dos Santos?

4. Robert Mugabe, Zimbabwéen, 87 ans. 31 ans de pouvoir

Même s’il a occupé des postes différents au sommet de l’Etat, on considère qu’il est au pouvoir depuis son accession au poste de Premier ministre en 1980. Il est formellement élu président de la République le 31 décembre 1987. Héros de l’indépendance de l’ancienne Rhodésie du Sud, ancien chef de guérilla, il a progressivement plongé le Zimbabwe dans une dictature ethno-nationaliste et dans la déchéance économique. Son pays était le grenier à blé de l’Afrique. Il a souffert, sous Mugabe, d’une inflation surréaliste et de pénuries alimentaires. S’il a accepté de partager le pouvoir, en 2008, avec l’opposant Morgan Tsvangirai, Robert Mugabe conserve ses prérogatives présidentielles. Il est le plus âgé des chefs d'Etat d'Afrique en exercice.

5. Paul Biya, Camerounais, 78 ans. 29 ans de pouvoir

Fils d’un catéchiste, lui-même destiné à la prêtrise, Paul Biya’a Bi Mvondo se lance rapidement dans la politique. Dès 1962, il devient chargé de mission à la présidence de la République dans le gouvernement du président Ahmadou Ahidjo. Il deviendra Premier ministre, en 1975, avant la démission du chef de l’Etat, en 1982. Biya s’engouffre dans la brèche et devient le second président de la République du Cameroun, le 6 novembre 1982. Les premières élections multipartites se tiennent en 1992. Biya est élu Président en 1997 et en 2004. En 2007, il annonce son intention de modifier la Constitution qui limite alors le mandat présidentiel à deux exercices. Celui qui se fait appeler l’«homme-lion» entend bien se succéder à lui-même en novembre 2011. Il faut dire que «Popol» ne fait pas grand-chose pour s’user. Il a une réputation de «roi fainéant»…

6. Yoweri Museveni, Ougandais, 67 ans. 25 ans de pouvoir

Fils d'un riche propriétaire terrien, il est lui-même considéré, aujourd’hui, comme un millionnaire en dollars. Souvent exilé, au Mozambique ou en Tanzanie, il s’oppose successivement aux présidents ougandais Milton Obote et Idi Amin Dada. Battu aux élections de 1980, Museveni met sur pied l'Armée de résistance nationale, une guérilla qui prend le pouvoir en janvier 1986. D’abord marxiste, il se mue en «bon élève du FMI» et parangon des «new leaders» promus par l’administration américaine, quand bien même il considère le multipartisme comme un concept exclusivement occidental. Il est souvent accusé d’être intervenu —moyennant diamants de Kisangani et or d’Ituri— dans le conflit du Zaïre voisin, aux côtés de Laurent-Désiré Kabila puis de Jean-Pierre Bemba. Après avoir modifié la Constitution, il est réélu président de la République en février 2011. Un groupe de députés de la majorité envisage de réviser encore la Constitution pour allonger le mandat présidentiel de cinq à sept ans…

7. Blaise Compaoré, Burkinabè, 60 ans. 24 ans de pouvoir

L’actuel chef de l’Etat burkinabè prend les armes, en août 1983, pour servir le pouvoir à Thomas Sankara alors emprisonné. Après quatre ans de gestion collective d’un pouvoir révolutionnaire, le président Sankara est assassiné. Le capitaine Compaoré devient le numéro un et décrète la «rectification». Le pays s’ouvre au multipartisme en 1991. Compaoré est élu président du Burkina Faso en 1998, 2005 et 2010. Les bailleurs de fonds apprécient que ce champion de la médiation sous-régionale ne fasse plus de vagues. Le «doyen» de l’Afrique de l’Ouest modifiera-t-il l’article 37 de la Constitution de 1991? Celle-ci stipule qu’il vient d’entamer son dernier mandat…

8. Omar el-Bechir, Soudanais, 67 ans. 22 ans de pouvoir

Omar Hassan el-Bechir est un militaire pur jus. Il sert dans l'armée égyptienne pendant la guerre du Kippour, en 1973, conduit, à son retour, des opérations militaires contre l'Armée de libération du Soudan au sud du pays, devient général dans les années 1980 et mène le coup d'Etat militaire de 1989 qui renverse le Premier ministre élu Sadeq al-Mahdi. Il dissout tous les partis politiques, ainsi que le Parlement, et prend la tête du Conseil du commandement révolutionnaire pour le salut national. Il devient tout à la fois chef de l'État, Premier ministre, chef des forces armées et ministre de la Défense. Il passera les années 2000 à négocier avec les sécessionnistes du Sud du pays et à jouer un rôle plus qu’ambigu dans la guerre civile au Darfour. Réélu président en 2010, l’ancien chef de guerre el-Béchir souffle toujours le chaud et le froid, depuis le résultat du référendum qui prévoit l'indépendance du Sud-Soudan. Une épée de Damoclès plane sur sa tête: il est le premier chef d'Etat en exercice à être sous le coup d'un mandat d’arrêt international de la Cour pénale internationale pour crime de guerre, crime contre l'humanité et génocide dans le cadre de la guerre civile au Darfour.

9. Idriss Déby Itno, Tchadien, 59 ans. 21 ans de pouvoir

C’est avec l'appui de la France et du Soudan qu’Idriss Déby, le 2 décembre 1990, chasse du pouvoir Hissène Habré. Quelques années plus tôt, Déby était pourtant le commandant en chef des Forces armées d’un président Habré qu’il avait aidé à gravir les échelons du pouvoir suprême. Il devient officiellement président de la République du Tchad le 28 février 1991, après adoption d’une Charte nationale. Si Idriss Déby a instauré le multipartisme tant vanté depuis le sommet de La Baule (France), il serait aussi responsable de violations des droits de l'Homme et de détournement, à des fins militaires, du fonds spécial alimenté par les nouveaux revenus du pétrole et destiné aux «générations futures». Son gouvernement vacille sans cesse, mais ne tombe pas…

10. Issayas Afewerki, Erythréen, 65 ans. 18 ans de pouvoir

S’il n’est que dixième dans ce top ten, Issayas Afewerki peut tout de même revendiquer un record: il a été l’unique chef d’Etat de l'Erythrée indépendante. Son pays n’a obtenu qu’en mai 1993 sa pleine souveraineté vis-à-vis de l’Ethiopie à laquelle il était fédéré depuis la colonisation italienne. L’ingénieur marxiste Afewerki lutte, des années durant, dans le Front de libération de l'Erythrée (FLE) puis dans le Front populaire de libération de l'Erythrée (FPLE), à dominante chrétienne, alors que le FLE était plutôt musulman. Au pouvoir, Issayas Afewerki instaure un régime à parti unique, sans élections, s’appuie sur une économie centralisée, restreint la liberté de la presse, emprisonne les contestataires et fait preuve d’un interventionnisme dangereux dans la corne de l’Afrique…

Hors catégorie dans ce palmarès, mention spéciale à Denis Sassou-Nguesso (Congolais, 68 ans). S’il n’a pas réussi à se maintenir quinze ans de suite au pouvoir, «Sassou» est parvenu à effectuer deux «tranches». Il a été président de la République populaire du Congo de 1979 à 1992 et il est, depuis 1997, le président en exercice de la République du Congo. Il totalise donc, au total, vingt-sept ans sur un fauteuil suprême entre-temps occupé par Pascal Lissouba…

Damien Glez

 

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 11:50

Non coupable», a déclaré en anglais M.Strauss-Kahn, après lecture de l’acte d’accusation par le juge Michael Obus dans une salle d’audience du tribunal pénal de Manhattan pleine à craquer de journalistes.

L´ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn a plaidé hier devant un tribunal pénal de New York «non coupable» d´avoir tenté de violer une femme de chambre d´hôtel, une décision attendue qui ouvre la voie à la tenue de son procès devant un jury. «Non coupable», a déclaré en anglais M.Strauss-Kahn, après lecture de l´acte d´accusation par le juge Michael Obus dans une salle d´audience du tribunal pénal de Manhattan pleine à craquer de journalistes, surtout français. Vêtu d´un costume et d´une cravate sombres, «DSK», 62 ans, était arrivé au tribunal vers 8H40 (12H40 GMT) dans une grosse voiture noire, accompagné par son épouse Anne Sinclair, sous les regards de dizaines de journalistes et photographes. «DSK» a eu droit à un comité d´accueil plutôt inhabituel: un groupe de personnes habillées en femmes de chambre, profession de la victime présumée, qui manifestait devant le tribunal, et dont les cris «Honte à vous!» étaient audibles à l´intérieur de la salle d´audience 12 étages plus haut. L´ancien ministre socialiste français a rejeté l´ensemble des sept chefs d´accusation, dont crimes sexuels, tentative de viol et séquestration, dont il fait l´objet suites au témoignage sous serment d´une femme de chambre de 32 ans d´origine guinéenne de l´hôtel Sofitel à New York. En plaidant non coupable, «DSK» ouvre la voie à l´organisation de son procès public, qui pourrait avoir lieu dans les prochains mois et lors duquel il devra affronter la victime présumée, dont les autorités américaines n´ont pas révélé l´identité. S´il avait plaidé coupable - ce qui eût été un coup de théâtre, ses avocats ayant toujours affirmé qu´il niait les faits - M.Strauss-Kahn aurait pu négocier une réduction de peine avec l´accusation. Il garde toutefois la possibilité de le faire jusqu´à son procès. Sa prochaine audience a été fixée au 18 juillet. Cette brève audience (7 minutes) était la troisième depuis l´arrestation de «DSK» il y a trois semaines. Sitôt celle-ci terminée, les avocats des deux parties se sont affrontés devant la presse, donnant un avant-goût des joutes juridiques qui devraient avoir lieu jusqu´au procès. La décision de «DSK» de plaider non coupable est «une déclaration forte et éloquente», a dit un de ses avocats, Benjamin Brafman, un ténor du barreau de New York, dont la stratégie consiste depuis le début de l´affaire à rejeter les accusations dont fait l´objet son client. «Il va apparaître clairement qu´il n´y a pas d´élément fort montrant qu´il y a eu contrainte dans cette affaire, toute suggestion du contraire n´est tout simplement pas crédible», a-t-il assuré. Riposte, par média interposé, de l´avocat de la victime présumée: «c´était une agression sexuelle terrible», a affirmé Me Kenneth Thompson. La victime présumée «est une femme digne et respectable» qui témoignera contre l´ancien patron du FMI, a-t-il ajouté. De nombreux journalistes étaient arrivés au tribunal plusieurs heures avant le début de l´audience pour tenter d´avoir une place dans la salle. Nombre ont couvert l´événement directement via le site de micro-blogs Twitter, en écrivant frénétiquement sur les claviers de leurs smartphones. Dominique Strauss-Kahn, qui a quitté le tribunal vers 09H30 (13H30 GMT), devait rejoindre la maison luxueuse qu´il occupe depuis le 25 mai avec sa femme, à TriBeCa, un quartier «bourgeois-bohême» du sud de Manhattan. L´ancien patron du FMI y est résidence surveillée depuis sa libération contre une caution d´un million de dollars. Il doit également porter un bracelet électroniques.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 13:53

BOBO.jpgAu lendemain de l’opération militaire qui a permis de restaurer l’ordre et la quiétude, le chef d’Etat major de l’armée, le Gal Honoré Nabéré Traoré, est allé rencontrer les troupes pour les encourager à terminer le travail et rendre visite aux victimes collatérales (civiles et militaires) à l’hôtipal Sanou Souro, à la famille éplorée de la fillette de 14 ans qui a reçu une balle perdue.

Ce sont des populations visiblement heureuses et satisfaits qui applaudissaient les forces armées avec à leur tête le général Honoré Nabéré Traoré et le gouverneur de la région des Hauts-Bassins partout où ils passaient dans la ville de Sya.

Premier endroit visité, le domicile de la fillette decédée, non loin du camp Kuinima au secteur 5. Selon les témoignages, elle était assise sous un hangar avec une camarade quand elle a reçu une balle perdue au niveau du front ; elle a rendu l’âme sur le champ. Djenèba Sanou, c’est son nom, suivait une formation en couture. Pour sa famille, on ne peut que s’en remettre au Seigneur. « L’acte est déjà consommé et on ne peut plus rien faire pour ressusciter notre fille », explique un de ses parents. Le général Traoré, visiblement attristé a présenté ces condoléance à la famille éplorée.

La Radio télévision du Burkina (RTB2) a elle-aussi reçu la visite des mutins le jeudi 1er juin. Ils ont tiré sur la maisonnette qui abrite le service de renseignements, sur l’entrée principale du bâtiment qui abrite la radio, et sur les fauteuils qui s’y trouvent. Selon les explications d’un agent de la RTB2, ils ont investi la salle d’animation disant vouloir passer une déclaration dans laquelle, ils exigeaint le départ du Président Compaoré. Par la suite, ils ont interdit l’accès des agents aux services pendant toute la journée. « On ne pouvait pas les reconnaitre puisqu’ils avaient porté des masques, et leur tenues avaient des galons de colonels et de capitaines », explique un cameraman à qui ils avaient interdit de filmer la scène.

Au camp Kuinima, ce sont des matériels volés, des sachets noirs remplis de munitions que le général Honoré Traoré a pu constater. Et ce n’est qu’un échantillon de tout ce qu’ils ont volés et pillés. Des réfrigérateurs, des mobylettes, du matériel électronique, des sacs de riz….mais aussi des armes que ces mutins avaient volés pour leur opération indigne. Le chef d’Etat-major des Armées n’a pu cacher sa désolation.

A l’hôpital Sanou Souro, la délégation a pu visiter le bloc opératoire où une vingtaine de victimes, essentiellement des civils, y sont réçus pour fractures et autres blessures. A cela s’ajoute deux militaires qui ont eux-aussi reçu des coups de leur collègues. « Je suis stagaire et j’étais en garde lorsqu’on m’a appelé pour m’informer que des collègues viendront chercher des armes. Je devais donc les en empêcher. Je me suis effectivement opposé mais sans succès », confie-t-il.

L’attitude des militaires est révoltant, reconnait le général. « On se demande même si nous ne rêvons pas. Nous nous posons beaucoup de question sur le pourquoi de ces manifestations. Parce que nous ne voyons plus de raisons objectives à cela », a-t-il ajouté. Pour le moment, pas de présicion sur le nombre mutins. Aux dires du général, ils sont en tout cas une minorité. Leur attitude est condamnée au sein de toute l’armée et bon nombre de militaires se plaignent actuellement et estime même certaines primes qui ont été accordées ne se justifient pas. « C’est déhonorant. Chacun a pris conscience. Nous devons à tout prix montrer à tous les Burkinabè qu’il y a une autre image de l’armée », martèle le général Honoré Traoré.

Lors des affrontements entre les forces d’intervention et les mutins, « il y a eu des blessés dont on ne peut pour le moment évaluer le nombre exact », explique le général. Mais, poursuit-il, « Les populations doivent être rassurées du retour à la quiétude. Nous devons tous oublier cette tragédie ».

Notons que le désarmement des mutins suit son cours, et aux dires du général, il pourra prendre deux ou trois mois, « mais il faut que toutes les armes rentrent », souligne-t-il. Aussi, le général, au nom de toute l’armée, a présenté les excuses à toute la population burkinabè.

Bassératou KINDO

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 10:35

Une telle opération est envisagée par les héritiers de Ben Laden.

Plus d´un mois après l´élimination de Ben Laden, le réseau d´Al Qaîda continue d´exploiter à grande échelle la Toile pour les besoins de sa propagande jihadiste.
En effet, dans une vidéo postée sur le Net jeudi dernier, Al Qaîda, en faisant amalgame entre activiste islamistes et musulmans, appelle tous les musulmans d´Occident au jihad. Elle est mise en ligne sur plusieurs forums Internet.
Produite après la mort de son numéro un, la nébuleuse d´Al Qaîda cible par ce message portant incitation au djihad, les musulmans vivant en Occident, a rapporté le centre américain de surveillance de sites islamistes (Site).
Les musulmans vivant en Occident, sont «parfaitement placés pour jouer un rôle décisif dans le jihad contre les sionistes et les croisés», explique le porte parole du réseau, l´Américain d´Al Qaîda, Adam Gadahan, converti à l´Islam et propulsé comme propagandiste depuis plus de 5 ans par Zawahiri. La vidéo, en deux parties, a une durée de totale d´une heure et quarante minutes. Parmi les orateurs figurent entre autres, le numéro deux d´Al-Qaîda et son porte-parole, Adam Gadahn.
Les militants et activistes aux Etats-Unis sont invités à se procurer des armes automatiques lors des salons. «Aux Etat-Unis les militants jihadistes peuvent aisément comme n´importe qui, acquérir des armes de guerre lors des salons sans avoir à fournir une pièce d´identité», a-t-il souligné. Et de designer des cibles potentielles en disant, «il est important que nous affaiblissons les passions belliqueuses de nos ennemis en visant des personnages publics influents au sein des médias, gouvernements et économies sionistes et croisés».
Ladite vidéo se décline d´emblée en images montrant Ben Laden assis à côté d´Al-Zawahiri, prononçant un discours dans lequel il critique l´occupation des pays musulmans par des pays occidentaux.
La vidéo a été tournée après la mort de Ben Laden d´après le Site car «l´évocation du nom de l´ancien chef d´Al Qaîda, a été suivie de la phrase, Qu´Allah ait pitié de lui». Pour rappel, le chef d´Al Qaîda dans la péninsule arabique, Nasser al-Wahishi, a menacé les Etats-Unis de représailles.
C´est la première fois depuis la mort d´Oussama Ben Laden que cela se produit. Il a prévenu les Etats-Unis que «le pire était à venir après la mort d´Oussama Ben Laden», dans un message mis en ligne sur des sites islamistes. «Les Américains ont tué le cheikh (...), mais ils doivent savoir que les braises du jihad rougeoient à présent plus que pendant sa vie», affirme le Yéménite al-Wahishi dans le message publié mercredi par le centre américain de surveillance des sites islamistes Site. «Ne pensez pas que l´affaire est finie (...) ce qui est à venir est encore pire, ce qui vous attend est plus intense et plus nocif», poursuit le chef d´Aqpa, ajoutant: «vous allez vous mordre les doigts et regretter les jours du cheikh», Oussama Ben Laden.
L´AQPA est née d´une fusion, en 2009, des branches yéménite et saoudienne du réseau. Elle a tenté, le 25 décembre 2009, de faire exploser en vol un avion reliant Amsterdam à Detroit, et a revendiqué l´envoi par avion-cargo de colis piégés aux Etats-Unis fin octobre 2010, découverts par la police à Dubaï et en Grande-Bretagne avant leur explosion.
En Algérie, les menaces d´Al Qaîda au Maghreb islamique sont toujours présentes même si le gouvernement est engagé dans une démarche de renforcement des mesures de sécurité, notamment aux frontières à l´Est et au Sud après le conflit libyen.
Même les Américains proposent leurs services après la visite du commandant d´Africom. Mais, alors que les Américains surveillent les terroristes en Algérie, Al Qaîda compte s´approvisionner en armes à partir des Etats-Unis.

Une telle opération est envisagée par les héritiers de Ben Laden.

Plus d´un mois après l´élimination de Ben Laden, le réseau d´Al Qaîda continue d´exploiter à grande échelle la Toile pour les besoins de sa propagande jihadiste.
En effet, dans une vidéo postée sur le Net jeudi dernier, Al Qaîda, en faisant amalgame entre activiste islamistes et musulmans, appelle tous les musulmans d´Occident au jihad. Elle est mise en ligne sur plusieurs forums Internet.
Produite après la mort de son numéro un, la nébuleuse d´Al Qaîda cible par ce message portant incitation au djihad, les musulmans vivant en Occident, a rapporté le centre américain de surveillance de sites islamistes (Site).
Les musulmans vivant en Occident, sont «parfaitement placés pour jouer un rôle décisif dans le jihad contre les sionistes et les croisés», explique le porte parole du réseau, l´Américain d´Al Qaîda, Adam Gadahan, converti à l´Islam et propulsé comme propagandiste depuis plus de 5 ans par Zawahiri. La vidéo, en deux parties, a une durée de totale d´une heure et quarante minutes. Parmi les orateurs figurent entre autres, le numéro deux d´Al-Qaîda et son porte-parole, Adam Gadahn.
Les militants et activistes aux Etats-Unis sont invités à se procurer des armes automatiques lors des salons. «Aux Etat-Unis les militants jihadistes peuvent aisément comme n´importe qui, acquérir des armes de guerre lors des salons sans avoir à fournir une pièce d´identité», a-t-il souligné. Et de designer des cibles potentielles en disant, «il est important que nous affaiblissons les passions belliqueuses de nos ennemis en visant des personnages publics influents au sein des médias, gouvernements et économies sionistes et croisés».
Ladite vidéo se décline d´emblée en images montrant Ben Laden assis à côté d´Al-Zawahiri, prononçant un discours dans lequel il critique l´occupation des pays musulmans par des pays occidentaux.
La vidéo a été tournée après la mort de Ben Laden d´après le Site car «l´évocation du nom de l´ancien chef d´Al Qaîda, a été suivie de la phrase, Qu´Allah ait pitié de lui». Pour rappel, le chef d´Al Qaîda dans la péninsule arabique, Nasser al-Wahishi, a menacé les Etats-Unis de représailles.
C´est la première fois depuis la mort d´Oussama Ben Laden que cela se produit. Il a prévenu les Etats-Unis que «le pire était à venir après la mort d´Oussama Ben Laden», dans un message mis en ligne sur des sites islamistes. «Les Américains ont tué le cheikh (...), mais ils doivent savoir que les braises du jihad rougeoient à présent plus que pendant sa vie», affirme le Yéménite al-Wahishi dans le message publié mercredi par le centre américain de surveillance des sites islamistes Site. «Ne pensez pas que l´affaire est finie (...) ce qui est à venir est encore pire, ce qui vous attend est plus intense et plus nocif», poursuit le chef d´Aqpa, ajoutant: «vous allez vous mordre les doigts et regretter les jours du cheikh», Oussama Ben Laden.
L´AQPA est née d´une fusion, en 2009, des branches yéménite et saoudienne du réseau. Elle a tenté, le 25 décembre 2009, de faire exploser en vol un avion reliant Amsterdam à Detroit, et a revendiqué l´envoi par avion-cargo de colis piégés aux Etats-Unis fin octobre 2010, découverts par la police à Dubaï et en Grande-Bretagne avant leur explosion.
En Algérie, les menaces d´Al Qaîda au Maghreb islamique sont toujours présentes même si le gouvernement est engagé dans une démarche de renforcement des mesures de sécurité, notamment aux frontières à l´Est et au Sud après le conflit libyen.
Même les Américains proposent leurs services après la visite du commandant d´Africom. Mais, alors que les Américains surveillent les terroristes en Algérie, Al Qaîda compte s´approvisionner en armes à partir des Etats-Unis.

 

 

 

 

 

 

 

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 12:17

Le gouvernement Tchadien a envoyé une délégation depuis arrivée mercredi soir à Bangui. Cette mission conduite par le ministre Tchadien de la défense, est « venue aider les autorités centrafricaines à résoudre la crise » enclenchée par la découverte macabre de deux garçons tués lundi 30 mai.

Cette délégation a été reçue en audience jeudi après-midi par le président centrafricain François Bozizé. On ignore pour le moment la teneur des entretiens. Il faut rappeler cependant la communauté musulmane visée par les représailles est composée en grande majorité de ressortissants tchadiens. Cette communauté vit principalement dans le quartier du KM 5 où elle y occupe l’essentiel des commerces. La plupart des victimes recensées, morts et blessés, appartiennent à la communauté musulmane. 

Par ailleurs, des centrafricains installés à Ndjaména, contactés par Radio Ndeke Luka, ont démenti avoir fait l’objet d’exactions, ceci contrairement à la rumeur circulant à Bangui selon laquelle il y avait dans la capitale tchadienne une chasse aux Centrafricains. centrafriquePresse

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3 juin 2011 5 03 /06 /juin /2011 12:14

Militaires-burkinabe-300x199.jpg

Bobo Dioulasso est désormais soumise à un couvre feu. Mais la mesure, imposée jeudi soir pour tenter d’endiguer la mutinerie qui se produit dans la deuxième ville du Burkina Faso, paraît sans effet.

La grogne des militaires continue à Bobo Dioulasso. Malgré le couvre feu qui a été instauré jeudi soir, et qui court de 18 heures à 6 heures du matin, la ville est toujours perturbée par les militaires en colère. Tirs en l’air et sur les civils, pillages... La deuxième ville du pays est livrée aux soldats et à leurs rapines en tout genre.

« C'est comme s'il n'y avait pas de couvre-feu, les tirs ne se sont pas arrêtés. On entend des tirs partout, ils sont dans la ville partout », a indiqué un résident. La vague de violences qui sévit depuis mardi a déjà fait 15 blessés par balles et la mutinerie a engendré de nombreux pillages de commerces dans la ville. En guise de protestation, les commerçants ont incendié jeudi la mairie de Bobo Dioulasso, après avoir été manifester devant le camp militaire Daniel Ouezzin Coulibaly d'où les troubles sont partis. Depuis, les militaires ont bloqué les rues conduisant à leurs quartiers, et même la route menant à la radio-télévision publique, désormais fermée d’après les dires d’un journaliste.


Indemnités

Les militaires, qui se mutinent régulièrement au Burkina depuis le mois de mars, réclament à Bobo - comme ailleurs dans le pays - « des indemnités de logement et de formation », a déclaré Alain-Edouard Traoré, le porte-parole du gouvernement. Rappelant que les soldats et officiers de l’armée burkinabé ont déjà perçus de nombreux avantages financiers depuis le début des mutineries, il a regretté que l'état-major ne sache « plus avec qui discuter » à Bobo. « Les jusqu’au boutistes ont pris le pouvoir en main », a-t-il indiqué, sans préciser quels moyens le gouvernement allait mettre en oeuvre pour ramener le calme. Mercredi soir, le gouvernement de Blaise Compaoré a appelé les militaires à la « retenue » et « dialogue ». (avec AFP)

 

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 20:34

La ministre française des Finances Christine Lagarde a déclaré mercredi, sur ses comptes Twitter et Facebook, avoir reçu le soutien du Tchad et de Bahrein à sa candidature à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI).

 “Nouveaux venus: j'ai reçu ce matin deux magnifiques lettres du Tchad et du royaume de Bahrein”, écrit, dans un message en anglais, celle qui fait figure de favorite dans la course à la succession de son compatriote Dominique Strauss-Kahn, inculpé à New York pour tentative de viol.

Les ministres des Finances des deux pays “m'ont offert leur soutien total”, ajoute Christine Lagarde, qui conclut: “Merci, mes amis!”

La ministre française est soutenue par les Européens. La France affirme également que les pays non européens du G8 (Etats-Unis, Japon, Russie et Canada) se sont rangés derrière sa candidature.

Christine Lagarde a entamé cette semaine au Brésil une tournée de campagne dans les pays émergents qui doit la mener la semaine prochaine en Inde et en Chine.

Les grandes puissances émergentes se sont opposées à la mainmise des Européens sur la direction générale du FMI, en vertu d'une règle tacite qui voit aussi les Américains présider la Banque mondiale. Mais ils ne se sont pas entendus pour l'instant sur un candidat commun.

Le Mexicain Augustin Carstens est également en campagne.

Les candidatures peuvent être déposées jusqu'au 10 juin, et le FMI espère choisir son futur patron avant la fin du mois. Tchad24

 

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 20:33

bangui.jpgLe bilan provisoire des violences visant des musulmans à Bangui pour la seule journée de mardi fait état de 7 morts et 21 blessés mais celui-ci pourrait s'alourdir alors que les violences se sont poursuivies mercredi, a annoncé le parquet. 

On a dénombré pour la journée d'hier (mardi), 7 morts et 21 blessés. Ils sont pour la plupart musulmans d'origine centrafricaine comme le présumé auteur du meurtre des deux enfants qui est arrêté pour nécessité d'enquête, a déclaré Arnaud Djoubaye Abazène, procureur du tribunal de Bangui. Un précédent bilan mardi de source hospitalière faisait état de 2 morts et 21 blessés.

Ce bilan est susceptible de s'alourdir à l'issue de cette seconde journée émaillée de violences dont le pays n'a vraiment pas besoin après tout ce qu'il a vécu, a-t-il dit appelant la population au calme.

Deux enfants portés disparus dimanche ont été retrouvés mardi morts et leurs corps abandonnés dans le coffre arrière d'un véhicule appartenant à un musulman, de sources concordantes.

Cette découverte a entraîné une vague de violences dirigée contre les musulmans, dont beaucoup sont commerçants, et qui se sont étendues mercredi aux quartiers sud et est de Bangui, a constaté un journaliste sur place.

Que ce soit pour le meurtre des deux enfants, ou bien des violences qui ont suivi, les auteurs seront punis conformément à la loi, parce que la République centrafricaine est un Etat de droit, a ajouté le procureur.

Un couvre-feu a été instauré mercredi par le ministère de la Sécurité publique de 19h à 6h du matin dans trois arrondissements du nord-ouest de la ville (3e, 5e, 6e).

Source: AFP

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 20:30

guillaume sLe président ivoirien Alassane Ouattara s'est doté mercredi d'un nouveau gouvernement de 36 membres sans des représentants du parti du président déchu Laurent Gbagbo.

Selon un décret lu par le secrétaire général de la Présidence, Amadou Gon Coulibaly, le président Alassane Ouattara a formé "sur proposition" de son Premier ministre, Guiillaume Soro, un gouvernement de 36 membres.

Parmi les noms communiqué par Coulibaly figure aucun représentant du Front populaire ivoirien (FPI), le parti du président déchu Laurent Gbagbo.

Les nouvelles autorités avaient entamé des négociations pour que des cadres du camp Gbagbo fassent partie du gouvernement qui devrait sceller l'union et la réconciliation entre les Ivoiriens.

Mais lors d'une réunion de crise du Front populaire ivoirien ( FPI, parti politique de M. Gbagbo) à la mi-mai, le vice-président de cette formation politique Mamadou Koulibaly avait indiqué que l'entrée du FPI au gouvernement n'était pas une priorité.

Le camp Gbagbo avait subordonné sa participation au gouvernement à la libération de ses responsables dont l'ancien président et son épouse.

Les ministres sont issus des partis ou groupements alliés au Rassemblement des républicains (RDR) d'Alassane Ouattara, les Forces nouvelles (FN, ex-rébellion du nord), le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) d'Henri Konan Bédié, le Mouvement des forces d'avenir (MFA), l'Union pour la Côte d'Ivoire (UPCI), l'Union pour la démocratie et la pâix en Côte d'Ivoire (UDPCI) mais également des membres de la société civile.

Le gouvernement compte cinq ministères d'Etat dont deux pour le RDR, deux pour le PDCI et un pour l'UDPCI.

Le président Ouattara avait fait la promesse de former un gouvernement avant la mi-juin afin de "remettre le pays au travail " et avait annoncé son souci de former "un gouvernement d'union nationale" censé réunir toutes les formations politiques du pays.

La Côte d'Ivoire tente de retrouver la normalité après une crise post-électorale aigüe qui a secoué le pays cinq mois durant.

La crise post-électorale ivoirienne a fait au moins 3.000 morts et un million de déplacés, selon les autorités ivoiriennes.

Laurent Gbagbo, qui contestait la victoire d'Alassane Ouattara à l'élection du 28 novembre dernier, a été défait militairement le 11 avril et assigné à résidence dans le nord du pays comme son épouse et plusieurs autres personnalités de son régime.

Alassane Ouattara, déclaré élu par la Commission électorale, a été installé après cinq mois d'impasse politique et deux semaines de guerre grâce à la victoire de ses hommes appuyés par les soldats français de la force Licorne et les Casque bleus de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).

Il a prêté serment le 6 mai avant d'être officiellement investi le 21 mai à Yamoussoukro (centre, 230 km d'Abidjan) en présence d'une vingtaine de chefs d'Etat africains et européens dont le président français Nicolas Sarkozy. Xhinia

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 11:36

Adama_Sidibe300511300.jpgLe procureur militaire, Ange Bernard Kessi Kouamé, le décrivait en 2001 lors du procès du « cheval blanc » comme un « élément dangereux capable de combattre sous l’eau, dans les airs et sur terre ». Incarcéré, le commandant Adama Sidibé réussit à s’évader de la Maison militaire d’Abidjan. Après dix ans d’exil, le commando marin a regagné son pays à la faveur de la chute de Laurent Gbagbo. Il s’est ouvert à nous. Entretien.

Akwaba mon commandant. Vous retrouvez votre pays après dix ans d’exil. Quels sont vos premiers sentiments ?

La question est pertinente parce qu’il y a plusieurs domaines qu’il faut aborder. Sur l’aspect même du pays, j’ai constaté qu’il y a eu beaucoup d’évolutions mais de manière anarchique. J’ai eu du mal à m’orienter. Sur l’aspect humain, je suis agréablement surpris qu’après seulement quelques semaines de la grande crise que nous avons traversée, les Ivoiriens aient repris le cours normal de la vie. J’aimerais dire un grand merci à toute la Côte d’Ivoire, remercié chaque Ivoirien pour le travail abattu et le courage dont ils ont fait preuve pendant ces dix années de braise. De loin, nous avons suivi les événements. La situation n’était pas du tout facile. J’ai une pensée toute particulière pour tous ceux qui sont tombés au combat, je présente mes condoléances à tous les Ivoiriens. Je souhaite un grand courage à ceux qui ont perdu un proche.

Vous avez fait beaucoup de contributions dans la presse au cours de ces dix dernières années. Pour ceux qui ne vous connaissent pas suffisamment, qui est le commandant Sidibé ?

Le commandant Adama Sidibé est un marin. Je suis, de formation initiale, chef de travaux dans la construction d’arme et navale. Par la suite, j’ai basculé. J’ai changé de spécialité pour devenir commando marin. Pour cela, j’ai subi une formation en France parce qu’on avait besoin d’un officier pour organiser les fusiliers marins qui n’étaient pas constitués en unité effective. C’est après qu’il y a eu le premier arrêté de création de la première compagnie de fusiliers marins. Après avoir commandé la compagnie pendant huit ans, je suis allé à la Minurca avec la première mission onusienne de la Côte d’Ivoire. Et c’est quand nous sommes revenus qu’est survenu le premier coup d’Etat qui a renversé le président Bédié.

Au cours du procès du « Complot du cheval blanc » sous la transition dirigée par le général Robert Guéi, le procureur militaire vous qualifiait « d’homme dangereux capable de faire des combats sous l’eau, dans les airs et sur terre ». Vous confirmez tout ce qu’Ange Kessy disait de vous en réussissant à vous évader de la Mama (Maison d’arrêt militaire d’Abidjan). Comment s’est déroulée votre évasion?

(Hésitation). Les circonstances de mon évasion ? C’est un secret militaire. (Rire). Disons simplement que je n’avais pas accepté la condamnation. Le premier devoir d’un prisonnier militaire, c’est de chercher à s’évader. C’est ce que j’ai fait. Si je voulais faire un coup d’Etat comme on m’accusait, je l’aurais bien préparé avant de l’exécuter. Mon évasion, je l’ai préparée. J’ai fait des reconnaissances des lieux et ensuite je me suis évadé de la Mama. Souffrez que je ne donne pas les détails de mon évasion.

Que vous reprochait concrètement le tribunal militaire ?

On m’accusait d’avoir été le cerveau du « complot du cheval blanc », le fameux coup d’Etat contre le général Guéi en 2000. Mais comme tout le monde l’a su lors du procès, le dossier était vide. Jusqu’à ce jour, il n’existe aucun élément de preuve qui puisse démontrer que j’étais lié à cet événement.

N’est-ce pas parce que vous étiez l’aide de camp du général Palenfo?

Je n’étais pas l’aide de camp du général Palenfo. J’étais le chef chargé de la sécurité du général Palenfo. J’avais une équipe avec laquelle je suis resté en contact jusqu’aujourd’hui.

Après votre évasion, vous ne vous êtes pas arrêté tout prêt. Pourquoi n’êtes-vous resté dans la sous-région par exemple?

J’avais plusieurs destinations. Mais pour une question de sécurité, j’ai préféré aller le plus loin possible. Et puis, quand je sortais de prison, j’étais mal en point car j’ai été torturé. J’avais encore les séquelles. J’aurais pu aller en France mais j’ai trouvé ce pays trop proche de la Côte d’Ivoire. L’endroit que je trouvais le plus sécurisé pour me mettre à l’abri de toute surprise était la Suède.

On s’attendait à voir le commandant Sidibé dans les rangs des ex-rebelles en septembre 2002. Est-ce parce que vous n’épousiez pas leur combat ?

J’aurais pu rejoindre les Forces nouvelles mais je n’étais pas opérationnel suite aux séquelles de ma torture à la Mama. Je me suis éloigné du pays pour me remettre en forme. C’est la raison pour laquelle je n’étais pas avec les FN. Mais j’étais de cœur avec mes frères d’arme. Disons que ma contribution était morale. J’avais des contacts avec des éléments sur le terrain. Cela est évident. C’est comme lors du lancement d’une fusée à la Nasa. On ne voit que les astronautes qui sont dans la fusée, mais il y a beaucoup de personnes qui contribuent au vol. De là où on était, nous avons contribué à notre manière à cette rébellion.

Le général Guéi a trouvé la mort aux premières heures de la rébellion. Sa mort vous a-t-il surpris?

(Long silence). J’ai appris la mort du général Guéi avec beaucoup de tristesse et de regret. J’avais rédigé un premier article pendant mon exil qui a fait la une du quotidien 24 Heures qui ne paraît malheureusement plus. Dans cet article, je conseillais au général Guéi qu’il gagnerait à rester dans son village à Kabakouma. Je lui disais que s’il rentrait dans la République, il serait arrêté, jugé et condamné comme les généraux Palenfo et Coulibaly. Malheureusement, il n’a pas écouté mes conseils.

De quels éléments disposiez-vous pour déconseiller à Guéi de rentrer dans la République?

Dans le même article, j’avais souligné que Laurent Gbagbo n’avait qu’un seul et unique objectif : se faire appeler « Monsieur le président de la République ». C’était tout le sens de son combat politique. Après ça, il n’y avait rien d’autre. Ce sont ces éléments qui m’ont permis d’analyser la situation et d’aboutir à cette conclusion. C’est dommage, j’ai eu tort d’avoir raison trop tôt.

L’exil n’est jamais facile. Quel est le secret du commandant pour rester en dehors de la Côte d’Ivoire pendant plus de dix ans ?

Comme on le dit dans notre milieu, on est commando ou on ne l’est pas. Un commando s’adapte à toutes les situations. Nous avons ce que nous appelons « survie » dans notre univers. Il y a des opérations où l’homme est obligé de se battre pour survivre. Je suis arrivé dans un pays où tout était nouveau pour moi. Il fallait reconstruire ma vie à partir de rien. Je suis donc retourné à l’école pour poursuivre les études. J’ai fait un stage sur le système technique en téléphonie mobile. Le handicap le plus sérieux, c’était la langue. Alors je me suis dit que le plus facile pour moi, c’était d’être chauffeur de taxi. J’ai pris des cours de conduite qui m’ont permis d’avoir ma licence. J’ai effectué un autre stage dans la plus grande entreprise de Stockholm où j’ai obtenu une autre licence. J’ai commencé à conduire au bout d’un an à Stockholm.

Un commando devenu chauffeur de taxi en Suède ! Quelle histoire!

Le combat a plusieurs facettes. J’étais convaincu de l’aboutissement de notre combat. C’est cela qui m’a donné cette force de m’élever au-dessus de tout pour survivre. J’avoue que ça n’a pas été facile. Dès la première année, ma femme a fait une grosse dépression qui a duré dix ans.

Est-elle restée au pays?

Non. Elle était avec moi. Nous nous sommes évadés le même jour. Elle est restée dix ans dans une dépression. Il fallait gérer cela. J’ai également inscrit ma fille dans une école de Stockholm. Je me suis parfois demandé d’où est-ce que je tirais toute cette énergie. Je rends grâce à Dieu qui a été mon principal appui.

Qu’est-ce qui vous a motivé à mettre un terme à votre exil et à regagner la Côte d’Ivoire, dix ans après?

J’ai mis un terme à mon exil parce que notre combat a abouti avec le départ de Laurent Gbagbo du pouvoir. Il n’y a plus de raison que je reste hors de mon pays.

Comment avez-vous été accueilli par vos frères d’arme ?

Avant mon retour au pays, je savais que l’armée, en tant que telle, était disloquée. Beaucoup ne retrouvent pas encore leur marque. Mes anciens collaborateurs et amis sont venus m’accueillir à l’aéroport. Sur le plan administratif, j’avais des contacts avec l’ancien commandant de la Marine, le colonel major Mégnan Diomandé. C’est lui qui m’a introduit dans le circuit. J’ai pris contact avec le directeur de cabinet du Premier ministre, ministre de la Défense ainsi que le procureur militaire, Ange Bernard Kessi. J’étais récemment au ministère de la Défense où j’ai rencontré le général Gueu Michel. Sur ce plan, je pense que les choses vont se normaliser.

Les conditions sont-elles aujourd’hui réunies pour le retour des exilés ?

Tous les exilés peuvent aujourd’hui rentrer en Côte d’Ivoire puisque le président de la République Alassane Ouattara prône la réconciliation. Quelque soit la faute commise, je pense que tous les fils de la Côte d’Ivoire doivent rentrer. La situation se normalise, la population vague à ses occupations. Il reste quelques réglages au niveau de l’armée, mais nous pensons que les choses vont très rapidement rentrer dans l’ordre.

Beaucoup de soldats proches de Gbagbo sont éparpillés dans la sous-région. Ne constituent-ils pas une réelle menace pour les nouvelles autorités ?

C’est dommage qu’on se sente fort quand on use du pouvoir d’Etat. Quand ces hommes étaient sur place, ils avaient plus de force que maintenant où ils sont hors du pays. Vu la tournure que les choses ont prises, ils sont conscients aujourd’hui qu’aucune déstabilisation ne pourra aboutir. Ils gagneraient à négocier pour rentrer tranquillement dans la République. Moi, je sais ce que c’est que l’exil. Ce n’est pas facile de vivre en exil. Ils ne pourront pas tenir une année hors du pays. Je souhaite qu’ils soient habités par la sagesse pour qu’ils se décident à rentrer au pays.

Que savez-vous de Konan Boniface, l’ancien com’théâtre? Il semble que vous faites partie de ceux qui l’ont formé

Formé ? C’est trop dire. Konan Boniface était mon adjoint. Il a été en formation aux Etats-Unis. Il a dû apprendre des choses auprès de moi. Aujourd’hui, il est plus gradé que moi. C’est tout ce que je sais de lui.

Qu’en est-il de votre solde ? A-t-elle été coupée ? Allez-vous exiger qu’elle soit rétablie ?

Je n’exige jamais rien, je suis militaire. Je suis rentré au pays après plus de dix ans. J’ai rencontré le procureur militaire, il a promis de me rétablir dans mes fonctions et dans l’armée. J’attends. Je ne peux pas exiger quoi que ce soit.

Comment s’est déroulé votre premier contact avec le procureur militaire, Ange-Bernard Kessi qui vous décrivait à l’époque comme un « homme dangereux » ?

L’essentiel pour moi, c’était la victoire de la démocratie sur la forfaiture, la victoire de la vérité sur le mensonge. C’est désormais chose faite. Tout le reste n’est que des détails. C’était un procès politique. Il n’y avait pas que le procureur militaire dans cette affaire. Il a certainement joué sa partition. Il faut comprendre le contexte dans lequel le procès s’est déroulé. Je suis heureux de retrouver un frère, un collègue, un officier, un ami. Je le comprends.

La chute de Laurent Gbagbo vous a-t-elle surpris?

Non ! Cela ne m’a pas surpris. Référez-vous à mon avant dernier article publié dans un autre journal de la place. J’avais dis que Gbagbo devait prendre l’exemple sur le cas de Saddam Hussein. La Côte d’Ivoire n’était pas plus armée que l’Irak. Et pourtant, Saddam Hussein est tombé. C’était prévisible. Un individu ne peut pas opérer un hold-up électoral et se dresser contre le monde entier. C’était un combat perdu d’avance. J’avais mentionné aussi dans mon article que l’armée n’existait plus. Une armée, c’est une organisation. Quand vous sortez de cette organisation, vous n’avez plus d’armée. C’est ce qu’on a vu avec des miliciens, avec des groupes comme le Demir qui regroupait des gendarmes, des policiers et des militaires. Il n’y avait aucune cohésion. Une armée a sa propre logique. En dehors de cette logique, vous n’avez plus d’armée. Vous ne pouvez que perdre la guerre. C’est ce qui est arrivé à Gbagbo. Mais pire, la chaine de commandement était brisée. Un seul exemple pour étayer cela, c’est que pendant l’avancée des Forces républicaines, le com’théâtre, Konan Boniface, a décroché depuis Yamoussoukro sans informer les éléments qu’il commandait sur la ligne de front. Quand ses hommes ont eu l’information, ils ont déposé les armes.

Comment les nouvelles autorités doivent-elles s’y prendre pour reformer l’armée pour en faire une institution forte et républicaine?

Il serait prétentieux de ma part de dire que j’ai une solution toute faite pour remettre l’armée ivoirienne sur pied. Mais je pense que la Côte d’Ivoire regorge de compétences à ce niveau. Nous avons beaucoup d’officiers qui sont capables de produire un travail potable afin que nous arrivions à rétablir l’ordre dans l’armée, à la rendre républicaine. Cela se fera avec des directives précises du président de la République.

Pensez-vous que les jeunes volontaires qui ont combattu au côté des FRCI accepteront-ils de déposer les armes ?

C’est une question purement militaire et je crois qu’il faut que les militaires y travaillent. Je viens à peine de rentrer d’exil. Je ne suis dans aucune commission, il serait difficile d’avancer quelque chose.

Des officiers généraux qui ont servi loyalement Gbagbo ont fait allégeance à Alassane Ouattara après sa chute le 11 avril. Pensez-vous qu’ils sont sincères?

(Moment de silence). Il y a eu des actes commis, il faut attendre et juger les gens sur les actes. La crise est terminée, il faut laisser le temps à chaque personne de s’exprimer et de démontrer qu’il est sincère dans son repentir ou dans son acte d’allégeance. Il serait maladroit de les juger d’entrée de jeu. Certains regrettent très sincèrement tout ce qui est arrivé.

Faut-il, comme le souhaitent certains, passer l’éponge sur tout ce qui s’est passé au nom de la réconciliation ?

Il appartient aux juristes de savoir jusqu’où ils vont pousser le bouchon parce que le président de la République a donné des instructions fermes. Il a même dit qu’il faudrait que tous les coupables soient punis. Je ne peux rien ajouter à cela. Il faut s’en tenir à ce que le président Ouattara a dit.

Avez-vous gardé les contacts avec le général Palenfo, votre ancien patron ?

Nous sommes allés l’accueillir le jour de son arrivée. Il fallait qu’on présente nos respects à un aîné, à un chef. C’est ce que nous avons fait.

Houphouët aimait à dire qu’il voulait une petite armée bien formée à la tête d’un petit pays. Aujourd’hui n’avez-vous pas le sentiment que la Côte d’Ivoire a une armée mexicaine avec ses nombreux généraux à trois ou quatre étoiles?

Les textes sont clairs de toute façon dans les armées. C’est l’adéquation grade-emploi. A un certain volume, il y a les grades de commandement qui se définissent jusqu’au plus bas de l’échelon. L’institution militaire va s’appuyer sur les textes pour recadrer les choses. Ceux qui seront en surplus, on leur trouvera d’autres occupations. Houphouët nous a enseignés qu’on pouvait servir son pays à tous les postes pourvu qu’on y mette du cœur. L’essentiel pour moi, c’est ce qu’on apprend chaque jour dans la vie. Je suis resté dix ans hors de l’armée. Ce fut une expérience très enrichissante, pas seulement au plan militaire, mais de la vie tout court.

Quel rôle pourrait jouer le général Mathias Doué dans la nouvelle armée ?

Je ne peux pas le dire avec précision, mais chacun pourra apporter sa contribution à la reconstruction de cette armée.

Interview réalisée par Traoré M. Ahmed et Jean-Roche Kouamé

 

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