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Groupe de Reflexion et d'Action pour le Tchad
"Un blog Indépendant qui va au délà de l'actualité"

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                                             « Informer sans tabous et sans mensonges »

19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 17:38

Selon que vous soyez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir» La Fontaine «Les Animaux malades de la peste»).

Un coup de tonnerre dans un ciel sans nuage! C’est ainsi que l’on pourrait interpréter l’annonce de l’arrestation puis la décision de la justice américaine de maintenir en détention Dominique Strauss-Kahn. Ancien ministre de Lionel Jospin en France, ce professeur d’économie né au Maroc, fut nommé en novembre 2007 directeur général du FMI.

L’image est forte et à la hauteur du crime reproché, symbolisant en une fraction de seconde la très haute idée de l’égalité que se font les Etats-Unis: l’omnipotent, l’intouchable Dominique Strauss-Kahn est apparu, hier soir à 23h, les traits tirés, menotté, les mains dans le dos, sous escorte policière Une humiliation suprême qui a fait vaciller de son piédestal un puissant parmi les puissants, jouisseur invétéré et notoire, qui jouissait de tout et, notamment d’une impunité inacceptable depuis de nombreuses années. Un traitement de faveur que la police américaine a allègrement piétiné, en l’exposant sous les feux des projecteurs. A mille lieues de l’omerta à la française, qui protège, étouffe, et pire, absout, depuis la nuit des temps, avec une complicité bienveillante, les double, voire triple vies de nos grands hommes, les dédouanant de tous leurs secrets d’alcôve même s’ils virent au drame, l’intégrité des autorités américaines, qui ne fléchit pas devant les princes du monde, force le respect.
Jean Daniel abonde dans le même sens. «Nous avons assisté, écrit-il, à l’organisation médiatique d’une mise à mort, comme dans une corrida où l’on sait que le taureau va mourir, sauf qu’il n’y avait cette fois, aucun torero qui prenne des risques. Strauss-Kahn donnait bien l’impression d’un taureau blessé qui met un genou à terre et attend l’estocade. (...) Voilà comment l’on transforme, salit et déshonore des principes qui ont eu leur noblesse. C’était au contraire une inégalité savamment organisée et appliquée. La transparence? Mais laquelle? (...) L’année dernière, j’ai eu l’impression que s’ouvrait un fossé entre le peuple américain et nous. J’ai même pensé que nous n’appartenons pas à la même civilisation.» Rien que ça! il y a là motif à déclarer la guerre à l’Amérique qui nous envie. Plus que la gravité des faits dont DSK est inculpé, ce dont il ne semble pas concerné par le sort de la jeune fille, lui l’humaniste à compassion variable. Remuant pour les besoins de la cause, le marécage de la persécution. Certains vont plus loin, ne résistant pas à voir des complots partout et une vengeance non assouvie, certains hommes politiques et journalistes sont allés jusqu’à accuser la justice américaine de régler ses comptes aves la douce France. Nous lisons dans un post: «Sans présumer de la culpabilité ou de l’innocence de Dominique Strauss-Kahn, il y a maintenant quelque chose de profondément choquant dans l’attitude de la justice américaine. Jack Lang a donné son sentiment là-dessus: «Il n’est pas impensable qu’il y a de la part de certains magistrats, le procureur en particulier ou la juge, la volonté de se payer un Français, un Français qui plus est connu. On a le sentiment d’un acharnement médiatico-judiciaire, d’un lynchage». La justice américaine s’est chargée de lui rappeler qu’il n’était rien, juste un Français arrogant, ce qui outre-Atlantique est un pléonasme, et, après une exécution médiatique dans les règles, après que l’image de la déchéance a fait le tour du monde.

Le son de cloche est totalement différent dans d’autres pays européens. A titre d’exemple, Pierre Ruetschi fait un portrait sans concession de DSK. Nous le lisons: «Médiatiques, financières ou encore politiques: les conséquences de l’affaire Strauss-Kahn sont sans mesure. Triste destin que celui du patron du FMI, qui se croyait visiblement trop important pour être inquiété. DSK inaugure l’ère du scandale mondial. Rarement les supposées déviances d’un seul homme n’auront eu un impact politico-économique d’une telle puissance, et cela alors que les faits ne sont pas encore établis. Comme s’il avait fallu le scandale, propagé à la vitesse sidérante des nouveaux médias, pour dévoiler le formidable pouvoir d’un seul homme aux casquettes multiples. (...) A quoi il convient enfin d’ajouter les relations de défiance qui menacent de s’installer entre Paris et Washington. Les Américains, confortés dans la vision la plus méprisable qu’ils peuvent avoir des Frenchies, auront humilié la France, en livrant DSK aux caméras dans une mise en scène spectaculaire à laquelle pas un média ne résiste. En lui refusant la libération sous caution, ils confirment. Les déviances sexuelles prêtées à un seul homme pourraient donc dérégler le climat mondial comme le battement d’ailes du papillon peut provoquer le chaos, la poésie en moins. S’il était jaugé à la mesure des banques, DSK aurait été jugé too big to fail, trop gros pour s’effondrer. Et serait donc sauvé. (...) Mais l’affaire pourrait aussi être petite, simplement minable et sordide.(...) A ce stade, une seule certitude: «He’s fried», il est cuit comme disent les Américains, politiquement mort. Ce sont les précédents et ses trop nombreuses casseroles, resurgissant avec un effet dévastateur, qui l’ont fait tomber. Pas les préjugés».

L’arrogance des puissants et les traitements médiatiques différenciés

Qu’en est-il de la dignité de la personne qui se dit outragée? Personne n’en parle parmi les biens, pensants; toute la sollicitude va à DSK. Seules des associations féministes ont déploré mardi le peu de place faite à la victime présumée dans les réactions à l’inculpation de DSK: «Dominique Strauss-Kahn est présumé innocent», mais «jeter le soupçon sur les propos de la plaignante est également grave». Ce qui m’a le plus interpellé c’est l’abscence d’empathie vis-à-vis de la victime. A croire qu’elle n’existre pas, qu’elle ne souffre pas. Il ne lui est même pas accordé le bénéfice du doute. Pour les lobbys de l’information et de la politique, elle a tort car DSK: ne peut pas avoir tort. Indexant une affaire en fait, simplement crapuleuse si les faits étaient avérés, sur un complot mondial sur l’homme le plus puissant du monde après Obama-dixit, une de ses laudatrices.

Pourtant, être arrêté, traduit en justice n’est pas nouveau et ne donne pas lieu à protestation quand il s’agit des damnés de la terre. Quand des dirigeants africains sont arrêtés, ils n’ont eu droit à aucune retenue de la part des médias. Le cas de Charles Taylor détenu, Ben Ali et Moubarak avilis par leurs peuples sous l’oeil ravi des médias et de l’Occident, le slogan «dégage» étant devenu une marque déposée avec sa traduction en arabe «Irhale». Personne ne s’est offusqué de voir le président Gbagbo en tricot de peau demandant une serviette pour s’essuyer après avoir été brutalisé ainsi que sa femme. On trouve cela normal quant aux cas de Omar el Bechir et El Guedaffi. Ils attendent d’être jugés par le TPI. Mieux, un ancien officier allemand de 94 ans est traîné sur une civière au tribunal pour être jugé. Demandant à être dispensé du procès, on l’accuse de simulation...

Le cas le plus douloureux est celui de Saddam capturé dans une cache. Les médias occidentaux aux ordres, ne se sont pas privés de photographier Saddam sous tous les angles, hirsute, hagard, obligé devant les caméras d’ouvrir la bouche pour laisser un médecin farfouiller dans sa dentition à la recherche d’une dent cariée.. Le film de sa pendaison est une insulte à la dignité humaine, le tournage en principe interdit l’a été fait à dessein pour montrer urbi et orbi comment le lion de Babylone se liquéfie devant la mort. Il n’en fut rien. Saddam regarda la mort en face, il refusa la cagoule, il eut le courage et la force de lire la chahada dans une atmosphère irréelle, des chiites lui promettant l’enfer. Ce crime, dont la responsabilité est celle de l’Occident et de ses bourreaux irakiens, rappelons-le, s’est déroulé le jour de l’Aïd el adha, donnant à penser, dans l’imaginaire musulman, au sacrifice du mouton. Enfin, on ne peut pas ne pas évoquer le cas Ben Laden dont on nous dit qu’il a été immergé. L’Occident s’est illustré tout au long de son parcours de colonisateur par des meurtres et des pendaisons; la pendaison de Omar el Mokhar en est aussi un exemple mais elle ne fut pas mondialisée comme c’est le cas maintenant

On le voit, nous nageons en France en plein «apartheid»; d’un côté, les puissants, intouchables, à qui on peut permettre tout. De l’autre les sans-grade que l’on peut exhiber comme des animaux de foire, et à ce propos, l’Occident européen a une grande expérience des zoos humains qui ont égayé tout au long du XIXe et même XXe siècle la mélancolie des Européens au point qu’un certain Geoffroy de Saint Hilaire, directeur du Jardin d’acclimatation, exposait au voyeurisme des Parisiens, des villages entiers de Noirs d’Afrique derrière des grilles. La dignité humaine est ainsi problématisée dans les pays qui se veulent les chantres des droits de l’homme blanc.
Cependant, même cette arrogance des grands en Europe est dénoncée. Pour Michela Marzano, professeur de philosophie morale à l’Université Paris Descartes, «les citoyens ont baissé la garde vis-à-vis de l’attitude des élites». J’ai le sentiment qu’apparaît une corrélation entre l’homme de pouvoir et le sentiment d’impunité. Et cela, c’est nouveau en démocratie. Comme si le seul fait d’occuper un poste de responsabilité légitimait toutes sortes de conduites, et en particulier vis-à-vis des femmes. La position sociale d’un homme rendrait légitime l’utilisation de la violence et de la contrainte? C’est évidemment inacceptable. (...) En France ou en Italie, les citoyens ont baissé la garde et perdu leur «vigilance». Montesquieu ajoutait que «tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (...) il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir».(..) Pour Michela Morzano, aux Etats-Unis c’est différent; il existe aux Etats-Unis des garde-fous réels pour la protection de l’égalité et de la liberté substantielles des citoyens. C’est à l’honneur de ce pays. On considère par exemple qu’une femme de chambre a exactement les mêmes droits qu’un important homme politique. (...) Les Américains sont très sensibles au contraire, aux abus de pouvoir. Comme le soulignait déjà Tocqueville, c’est le propre d’une véritable société démocratique de garantir l’égalité entre le président des Etats-Unis et une simple femme de chambre».

Le FMI broie la dignité des peuples

On l’aura compris, la justice est la même, une, aux Etats-Unis Cela prouve une chose à mettre à l’actif des Etats-Unis c’est que dans ce pays, personne n’est au-dessus des lois. En 1807 Thomas Jefferson, président des Etats-Unis, fut jugé comme un simple citoyen bien plus tard dans les années soixante-dix du XXe siècle; un autre président,Richard Nixon, dut démissionner pour avoir menti au peuple américain.
Il est une autre dignité que nous devons ne pas oublier, c’est celle des peuples. L’affaire DSK nous amène à faire l’inventaire des méfaits de l’institution qu’il dirigeait, Il faut cependant, se souvenir que le FMI que l’on présente comme le remède pour les pays en difficulté, a toujours trainé une réputation sulfureuse méritée. Cela n’a pas changé malgré les laudateurs actuels qui louent la politique humaniste de DSK allant même jusqu’à insinuer que c’est pour cela qu’il est tombé. Pour le Cadtm, le FMI n’est pas l’institution qui aide les pays en crise, c’est au contraire celle qui impose des programmes draconiens d’austérité et qui défend un modèle économique structurellement générateur de pauvreté. (...) Profondément antidémocratique, puisque les pays les plus riches disposent de plus de la moitié des voix au sein du conseil d’administration, le FMI est en fait, un instrument des grandes puissances pour veiller au maintien du système capitaliste et aux intérêts des grandes sociétés transnationales. (...) Partout, le FMI prétend que l’initiative et les intérêts privés doivent être soutenus par les politiques des pouvoirs publics au détriment des politiques sociales. Partout, il donne raison aux banquiers contre les intérêts des peuples. Partout, il favorise le creusement spectaculaire des inégalités, le développement de la corruption, le maintien des peuples dans la soumission au néolibéralisme. (...) Le FMI en tant qu’institution doit aussi être poursuivi en justice pour les violations multiples des droits humains fondamentaux qu’il a commis et qu’il continue de commettre dans de nombreux pays.

Pour le site Attac, l’histoire retiendra peut-être que le plus grand complot qui ait été fomenté à la charnière des XXe et XXIe siècles aura été de plonger le monde dans une crise monumentale, parce qu’elle est sociale, économique, financière et écologique. Le FMI et toutes les institutions soeurs comme la Banque mondiale et l’OMC, les directoires autoproclamés comme le G8 et le G20, tous ont mené et mènent des politiques qui mettent à genoux les peuples. (...) Le FMI et l’Union européenne n’ont pas sauvé la Grèce, ils l’ont assommée. Ils n’ont pas sauvé l’Irlande et le Portugal, ils ont conforté leurs gouvernements dans la volonté de ceux-ci de faire payer la crise aux victimes de la crise et non à leurs fautifs. Voilà la nouvelle essentielle de ce week-end: le FMI met le monde à terre et, avec de telles politiques, les classes dominantes veulent se l’approprier définitivement. Le FMI est un symbole: celui de l’argent, celui du pouvoir, celui de l’arrogance, celui du mépris. C’est ce symbole-là qu’il faut rejeter».
Dans son dernier ouvrage, Georges Corm fait justement, le procès de la mondialisation comme étant le fossoyeur des solidarités qui rentraient dans les prérogatives de l’Etat-Nation. «(...) Il y a une formidable concentration de pouvoir politique, financier et économique, mais aussi médiatique, aux mains de quelques dirigeants politiques ou économiques et directeurs d’agences de financement et de fonds de placements et de banques. (...) L’ ‘‘industrie publicitaire’’ est le bras armé de ce système qui nous emprisonne. Il coûte 400 milliards de dollars par an qui sont payés par les victimes du système, c’est-à-dire les consommateurs. Vous imaginez ce qui pourrait être accompli avec cette somme dans le domaine des protections sociales qui se réduisent partout comme une peau de chagrin sous l’effet de l’idéologie néolibérale? (...)» Malgré ses limites, sur l’État-Nation qui «exprime le désir d’une collectivité humaine d’être maîtresse de son destin par des mécanismes de représentation de ses membres et le contrôle des actes de ses dirigeants élus afin d’assurer la conformité et l’intérêt de la collectivité et de tous ses membres». Il faut démondialiser selon le mot de Corm. L’Etat retrouvera alors sa légitimité.
L’affaire DSK est un tournant. Il est à espérer que la dignité humaine et la dignité des peuples ne soient pas des slogans creux. La justice doit être faite, c’est à ce prix qu’il y aura la paix dans le monde.

Pr Chems Eddine CHITOUR

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 19:04

La succession du Directeur général du FMI est désormais clairement évoquée par ses membres.

Si la question de l'après-DSK à la tête du Fonds monétaire international (FMI) était tabou il y a encore 24 heures, certains membres n'hésitent désormais plus à l'évoquer ouvertement. Les ministres européens des Finances, réunis à Bruxelles, ont durci leur position.

Les femmes, plutôt critiques envers DSK

Ce sont les femmes qui ont lancé les premières salves contre celui qui est encore officiellement le Directeur général du FMI même s'il est désormais détenu pour une affaire d'agression sexuelle et de tentative de viol. L'Autrichienne Maria Fekter, connue pour son franc-parler, conseille à DSK de quitter ses fonctions. "Etant donné la situation, et vu que la libération sous caution a été refusée, il faut qu'il réfléchisse aux dommages qu'il cause au FMI", explique-t-elle.

Pour son homologue espagnole, Elena Salgado, il revient à Dominique Strauss-Kahn, et seulement à lui, de prendre la décision de démissionner. Mais la ministre ose aller plus loin que la plupart de ses collègues qui invoquent la présomption d'innocence : "les faits qui lui sont reprochés sont vraiment très graves. La solidarité, et la mienne en particulier, va à cette femme qui a subi l'agression, si c'est le cas", dit-elle.

La Française, Christine Lagarde, s'est elle abstenue de tout commentaire. Lundi, elle considérait qu'il était encore trop tôt pour parler de la succession de DSK. Pourtant, dans les couloirs de Bruxelles, son nom circule pour le remplacer à la tête du FMI.

Pas d'immunité du FMI

Du côté de Washington, le FMI n'a toujours par pris de décision concernant son Directeur général. Mais il a indiqué mardi que DSK ne bénéficiait d'aucune immunité liée à son statut au FMI dans l'affaire d'agression sexuelle. Un premier pas avant de le lâcher complètement ?

Isabelle Ory

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 19:00

Les 27 doivent décider d’allouer 200 millions d’euros au Sud-Soudan. Ils seront pris sur les sommes non utilisées du 9e FED (Fonds européen de développement) ou des FED précédents. Cette décision intervient sur fond de déclaration d’indépendance du Sud-Soudan qui doit être proclamée, officiellement, le 9 juillet prochain. Le nouveau pays devrait « rapidement demander à adhérer à l’accord de Cotonou« , indique un expert européen du dossier. « Mais il faudra du temps après l’adhésion pour que les fonds du 10e FED deviennent effectivement disponibles« . L’UE avait déjà affecté, en juillet dernier, 85 millions d’euros au Sud-Soudan pour répondre aux besoins des populations les plus vulnérables (sur une dotation globale de 150 millions affectés au Soudan) mais cette somme n’est « pas considérée comme suffisante pour répondre aux besoins« . Les fonds devront, notamment pour la « consolidation de l’Etat ou le renforcement des capacités » – ce qu’on appelle plus communément le « state building » – tout comme pour répondre aux « nombreux défis humanitaires et socioéconomiques » qui vont persister après l’indépendance.

NGV

 

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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 10:28

Alerte ! Alerte ! Un nouveau « mal » s’abat sur l’Afrique. Une épidémie d’un type nouveau se propage sur le continent africain. A chaque siècle, son mal ; à chaque décennie, sa spécificité. Le malheureux continent reste le terrain ‘expérimentation de toutes les sordides trouvailles de ses hommes politiques férocement accrochés à un pouvoir qui pourtant les rejette.

La dernière semble être inoculée aux processus électoraux en cours. Les tenants en sont similaires, les aboutissants semblables. De la corne à la pointe sud de l’Afrique, d’Est en Ouest, la victoire des sortants au premier tour des élections présidentielles laisse un arrière-goût d’inachevé. Centrafrique, Burkina Faso, Bénin, Nigeria, Ouganda, Djibouti, Tchad. Et bientôt ailleurs. Le constat est le même. Les élections présidentielles ont perdu leur suspense. Il ne fait plus bon se présenter à une élection en Afrique quand on n’est pas au pouvoir. A moins d’avoir quelques milliards de francs CFA à gaspiller ou d’être le faire-valoir d’un candidat assuré de sa réélection. Autrement dit, l’allure que la plupart des élections présidentielles ont prise ces derniers mois est d’une nature hautement suspecte pour les esprits retors. Et pour cause.

Scientifiquement, il est malaisé de démontrer que la série de victoires au premier tour lors des récents scrutins présidentiels en Afrique au sud du Sahara n’est pas le fait du hasard le plus complet. Chaque élection est en effet pour chaque pays un cas sui generis dont l’observation minutieuse révèle les caractères propres ayant dans une certaine mesure contribué à la victoire du candidat, président sortant, lors du premier tour de vote. Au Bénin par exemple, les réalisations du Président Boni Yayi, son populisme et sa propension à demander pardon pour un oui ou pour un non, ont pesé d’un poids énorme dans une balance électorale sur la seconde tablette de laquelle l’opposition a voulu mettre en exergue les nombreux scandales économiques et la gouvernance approximative qui ont caractérisé tout le premier mandat. Au surplus, la tendance régionaliste du front d’opposition a renforcé le président sortant dans son fief traditionnel du Nord tandis que ses partisans lui ont assuré un grignotage en règle dans bon nombre de bastions de l’opposition ancrée dans le sud du pays.

Dans un autre pays comme le Tchad, l’absence de transparence dénoncée par l’opposition dans la confection du fichier électoral a convaincu les principaux challengers habituels du président Idriss Deby Itno de se tenir à l’écart de ce qu’ils ont appelé une mascarade électorale. Tandis qu’au Nigeria, la victoire nette de Jonathan Goodluck n’a pas laissé sceptique que son adversaire et les partisans zélés de ce dernier. Sans compter que le bilan pour le moins mitigé d’un François Bozizé ne laissait pas entrevoir en toute quiétude une réélection au premier tour.

Il n’en demeure pas moins qu’il y a de quoi, à y regarder avec des yeux inquisiteurs et fourbes, se demander si les chefs d’Etat africains, après l’inflation des élections truquées au moyen de bourrages d’urnes, après les révisions opportunistes de la constitution aux fins de conserver le pouvoir d’Etat, après les éliminations politico-militaires de toute forme d’opposition, n’ont pas enfin trouvé un moyen subtil d’arriver à leurs fins sans paraître violer les règles élémentaires du jeu démocratique.

On eut dit que c’est désormais le fichier électoral qui sert les causes inavouées. Il y a d’ailleurs de quoi. Il comporte les noms de ceux qui doivent et de ceux qui peuvent voter. Pour peu que les dirigeants en aient la maîtrise, le tour est forcément joué. Plus question de se trémousser les méninges et de déverser des centaines de millions de francs CFA dans un électorat dont on connait la réalité de l’aversion et de la versatilité. Il y a peut-être aussi un autre élément sans lequel le nouveau moyen de réélection systématique serait inopérant : les juges constitutionnels chargés de donner l’onction suprême aux élus. Sans doute ne sont-ils pas tous à manger dans la même soupe, mais quand même !

Dans les circonstances actuelles, il serait peut-être mieux pour les dirigeants soucieux de se faire réélire d’y parvenir seulement à l’issue d’un second tour âprement disputé. Pour éloigner ce vent de suspicion qui souffle irrémédiablement sur les « K.O. premier tour » de plus en plus nombreux. Mais bof. A quoi bon ? Quelle que puissent être les circonstances de l’élection ou surtout de la réélection d’un Chef d’Etat africain par ces temps derniers, il se trouvera toujours des gens tant dans son pays, qu’en dehors, pour suspecter ce scrutin de manque de transparence. Le monde est ainsi fait, on ne peut plaire à tout le monde.

James-William GBAGUIDI

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 11:45

idriss_deby_kadhafi.jpg

Le guide Mouammar Kadhafi a félicité vendredi le président du Tchad, Idriss Déby, pour sa réélection à la tête de son pays, annonce une source officielle libyenne. S’exprimant au cours d’un entretien téléphonique avec le président Déby, il l’a félicité pour la «confiance que lui a accordée le peuple tchadien», ajoute la même source. Selon l’Agence de presse libyenne (JANA), le président tchadien a exprimé «sa joie à l’égard de ces félicitations et renouvelé sa solidarité ainsi que la solidarité du peuple tchadien avec le peuple libyen et son guide dans leur confrontation avec l’OTAN qui bombarde les civils, en violation claire des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et des lois internationales».

Le président Déby a été réélu dès le premier tour de la présidentielle du 25 avril avec 88,66 pour cent des voix, selon les résultats annoncés lundi par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Pana

 

 

 

 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 11:42

Dominique-strauss.jpgL'arrestation samedi à New York du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, accusé d'agression sexuelle, pourrait donner un coup d'arrêt à la course vers l'Elysée du candidat socialiste favori des Français dans les sondages pour affronter Nicolas Sarkozy en 2012. L'annonce par le New York Times de cette interpellation du patron du FMI risque de provoquer une déflagration dans la campagne présidentielle.

D'abord dans le camp socialiste, où Dominique Strauss-Kahn fait figure dans les sondages de candidat favori des Français pour porter les couleurs du PS en 2012. Ensuite dans la classe politique toute entière, dans la mesure où toutes les récentes enquêtes d'opinion le donnent gagnant face au président Nicolas Sarkozy, qui devrait se représenter l'an prochain.

Depuis son séjour à Paris fin avril, Dominique Strauss-Kahn est la cible de vives critiques d'une partie de la presse sur son train de vie et son patrimoine familial. Une photo le montrant dans une Porsche devant son domicile parisien de la Place des Vosges, a été perçue comme une faute de communication, "une maladresse" selon ses proches, un vrai faux pas, selon l'UMP.

Vendredi, il a décidé de contre-attaquer en annonçant par la voix de ses avocats des poursuites judiciaires contre le quotidien France Soir. Les strauss-kahniens voient dans cette campagne de presse la main du président Sarkozy.

Avec son arrestation samedi à New York pour une agression sexuelle présumée, la situation de DSK est grandement compliquée. En 2008, le FMI avait commandé une enquête sur lui à la suite d'une secrétaire du PS, François Hollande, candidat déclaré, cette arrestation du patron du FMI pourrait aussi changer la donne. Sur une ligne politique relativement proche de Dominique Strauss-Kahn, le député de Corrèze progresse pas à pas, mais constamment, dans les sondages depuis le début de l'année et talonne le patron du FMI.

L'affaiblissement de M. Strauss-Kahn profite aussi au camp présidentiel, nombre de responsables de l'UMP estimant qu'il est le candidat le plus redoutable. AS

 

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14 mai 2011 6 14 /05 /mai /2011 19:07

Bel-Laden.jpg

C'est à ce jour la trouvaille la plus étonnante réalisée par le commando qui a éliminé le chef d'al-Qaida. Un important lot de vidéos à caractère pornographique a été découvert dans la cache pakistanaise d'Oussama Ben Laden par les forces spéciales américaines lors du raid du 2 mai qui a permis d'éliminer le chef d'al-Qaida, ont révélé, vendredi, des responsables américains. Ce matériel, retrouvé dans la villa d'Abbottabad, paisible ville de garnison située à une soixantaine de kilomètres de la capitale, Islamabad, comprend des enregistrements vidéo électroniques modernes, ont confié à l'agence Reuters ces responsables sous le couvert de l'anonymat.On ignore pour le moment où se trouvaient exactement ces enregistrements et qui les visionnait. Les autorités disent également ignorer si l'ex-ennemi public numéro un des États-Unis en était personnellement l'acquéreur et s'il les avait regardés. Selon des informations en provenance d'Abbottabad, le complexe dans lequel vivait Oussama Ben Laden en compagnie de trois épouses et de nombreux enfants était dépourvu de connexion internet. Néanmoins, il était équipé d'un écran de télévision et de matériel d'enregistrement et de lecture.

Une mine d'or

Ce n'est pas la première découverte faite dans la cache de Ben Laden. Lors de l'assaut, Oussama Ben Laden avait 740 dollars en liquide sur lui (soit environ 500 euros), et deux numéros de téléphone soigneusement conservés dans ses poches. Des éléments suffisants, aux yeux de l'intelligence américaine, pour en déduire que le chef d'al-Qaida était prêt à fuir à tout moment en cas d'attaque de sa résidence.

Mais ce n'est pas tout. Avant de quitter la résidence d'Abbottabad, le commando américain qui venait d'éliminer l'homme le plus recherché du monde a pris soin d'emporter tout ce qui pouvait constituer une source de renseignements. Une dizaine d'ordinateurs et de disques durs et une centaine de CD, DVD et clés USB ont ainsi été retrouvés dans la maison qu'il occupait. La quantité est "impressionnante", a reconnu le directeur de la CIA Leon Panetta. La CIA s'est d'ailleurs empressée de constituer un groupe de travail ad hoc, rassemblant diverses agences gouvernementales et de justice, pour "faire parler" ces ordinateurs et exploiter les milliers de documents qu'ils sont susceptibles de contenir. Une mine d'or. Lepoint.fr

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 20:07

Ce vendredi 13 mai 2011 - La Famille GBAGBO est très inquiète quant au respect des droits attachés à la personne du Président Laurent GBAGBO et de son épouse Madame Simone GBAGBO.

En effet, les avocats mandatés par la Famille n'ont, à ce jour, toujours pas reçu de permis de communiquer avec le couple présidentiel et leurs collaborateurs, et cela malgré leurs nombreuses demandes adressées aux autorités ivoiriennes.

La Famille condamne fermement ces violations flagrantes des droits de la défense dont se rendent coupables les autorités de Monsieur Ouattara.

La Famille GBAGBO tiendra pour responsables Monsieur Ban KI-MOON, Secrétaire général de l''ONU, et son Représentant spécial en Côte d'Ivoire, Monsieur Young-Jin CHOI, des conséquences de cette situation sur la vie de Monsieur et Madame GBAGBO.

En effet, nous nous étonnons de l’attitude de l’ONUCI, qui a été très réactive lorsqu’il s’agissait d’appuyer les bombardements de la Licorne dont fut victime la Côte d’Ivoire, mais qui demeure étrangement très passive et silencieuse pour ce qui est des atteintes aux Droits de l’Homme. Ceci est d’autant plus étrange que c’est la mission qui lui a toujours été confiée dans les différentes résolutions.
A cet égard, la Famille GBAGBO a demandé à ses avocats de faire diligences quant aux manquements de l’ONUCI au regard de sa mission.

Enfin, compte-tenu de la gravité de la situation, la Famille GBAGBO a décidé de modifier et de renforcer le Collectif des avocats en charge de la défense du Président Laurent GBAGBO et de son épouse Madame Simone GBAGBO.

La famille GBAGBO informe qu’à ce jour, seuls les avocats ci-dessous mentionnés ont reçu mandat exclusif de sa part pour assister et représenter le couple présidentiel et leurs proches collaborateurs :

Me Habiba TOURÉ (France)

Me Gilbert COLLARD (France)

Me Josette KADJIS (Cameroun)

Me Michel NOULOWE (Cameroun)

Me Aref Mohamed AREF (Djibouti)

Me Simplice Séri ZOKOU (Bruxelles)

Me Jean-Charles TCHIKAYA (Congo)

Me Charles TCHOUGANG (Cameroun)

Me Ciré Clédor LY (Sénégal)

Me Thomas NUAKOWARD-BREW (Ghana)

Me Elesy NUAKOWARD-BREW (Ghana)

Le Collectif est domicilié à Abidjan (Côte d’Ivoire). Il comptera en outre deux (2) avocats Sud-Africains, un (1) avocat Angolais et un (1) avocat Cap-Verdien.

Pour la Famille GBAGBO

Madame Marie-Antoinette SINGLETON,

Fille de Laurent et Simone GBAGBO vivant aux États-Unis

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 20:02

Un accueil chaleureux pour un hôte de marque, si l’on en juge les embrassades fraternelles entre le président Wade et son illustre hôte, Alassane Ouattara et surtout à la mobilisation de la population. Dakar n’a pas failli à sa réputation de peuple qui sait accueillir les invités de marque. Hier jeudi, aussi bien à l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, qu’au quartier Plateau où se trouve le Palais présidentiel, il y avait un beau monde pour réserver un accueil enthousiaste au Président de la Côte d’Ivoire, SEM Alassane Ouattara.

Annoncé pour 17H00, c’est finalement à 17H28mn que l’avion présidentiel sénégalais, à bord duquel le chef de l’Etat ivoirien a fait le déplacement, a atterri, mettant ainsi fin à une longue attente de quatre heures pour la foule qui s’était massée autour de l’aéroport et aux abords du boulevard de l’hôtel Méridien.

Quatre heures durant lesquelles le monde venu à l’accueil de l’hôte du jour ne s’est pas ennuyé, tant les danses folkloriques du terroir ont rivalisé d’ardeur pour réserver un accueil digne de ce nom à l’illustre visiteur. La colonie ivoirienne, qui a fait le déplacement à l’aéroport, n’a pas été en reste. Elle s’est faite remarquer par des prestations de danses ivoiriennes. Le temps ensoleillé n’a pas empêché les Dakarois et Dakaroises de venir témoigner leur hospitalité au Président Alassane Ouattara.

A 17H 30mn quand l’avion transportant le président Ouattara et sa délégation s’est immobilisé sur le tarmac, c’est un Abdoulaye Wade souriant qui accueille son homologue ivoirien, lui aussi heureux de retrouver un aîné, cette fois en tant que le chef de l’Etat de son pays.

Les honneurs militaires sont rendus au président ivoirien par quatre détachements de l’armée de l’air et un de la garde républicaine. Après les hymnes nationaux des deux pays, les présidents Wade et Ouattara prennent ensemble place dans le véhicule de commandement de la présidence sénégalaise. Les mains levées, ils saluent la foule massée au bord du boulevard de l’hôtel méridien. Cap est donc mis sur le Palais présidentiel à un peu plus d’une vingtaine de minutes de l’aéroport. Les deux chefs de l’état n’ont pas fait de déclaration. Toutefois, un dîner présidentiel a été offert par Wade à son illustre hôte et sa délégation.

Ibrahima B. Kamagaté

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 11:08

Wade-Watara.jpgAlassane Ouattara est annoncé à Dakar ce jeudi 12 mai 2011. Il a décidé d'effectuer au Sénégal sa première visite en tant que président ivoirien. Ce choix ne doit évidemment rien au hasard : « ADO » a pu compter ces derniers mois, et notamment pendant la crise post-électorale, sur le soutien d’Abdoulaye Wade, un allié de poids au sein des réseaux libéraux.

 En descendant la passerelle de l'avion, tout à l’heure, Alassane Ouattara retrouvera un pays qu’il connaît bien, pour y avoir vécu plusieurs années, au fil de ses différentes fonctions à la BCEAO, la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest. Il viendra surtout saluer un allié politique qui l’a particulièrement soutenu ces derniers mois, le président sénégalais Abdoulaye Wade.

Les relations entre les deux hommes sont d’abord, semble-t-il, l’héritage de celles qui unissaient le président Wade au fondateur du RDR (Rassemblement démocratique révolutionnaire), Djeni Kobina. « Kobina nous avait beaucoup accompagnés quand nous étions dans l’opposition », confie le secrétaire aux affaires internationales du PDS (Parti démocratique sénégalais), Mamadou Lamine Ba.

Quand en 1999 Alassane Ouattara prend la présidence du RDR, les liens sont maintenus. Les deux hommes se comprennent d’autant mieux qu’ils partagent une même idéologie : le libéralisme.

En 2003, Abdoulaye Wade apporte son soutien à la candidature du RDR à l’internationale libérale. Il obtient son intégration lors du congrès de l’organisation à Dakar en octobre de la même année.

 Laurent Correau

 

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